Les vagues de chaleur sont à l'origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières et elles sont en train de s'intensifier, préviennent l'IFRC et l'agence d'aide humanitaire des Nations unies à l'approche de la COP27.

Two children walk beneath a sun umbrella to try and keep cool in Chichongole village in Mozambique.

Deux enfants marchent sous un parasol pour essayer de rester au frais dans le village de Chichongole au Mozambique.

Photo: IFRC/Aurélie Marrier d’Unienville

Un nouveau rapport explique comment les épisodes de chaleur extrême laissent présager un monde moins habitable.

Genève, 11 Octobre 2022 – Les températures record de cette année, qui alimentent les catastrophes en Somalie, au Pakistan et dans le monde entier, laissent présager un avenir marqué par des urgences humanitaires liées à la chaleur plus meurtrières, plus fréquentes et plus intenses, selon un nouveau rapport.

Publié un mois avant la 27ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 27), Chaleur extrême : Se préparer aux vagues de chaleur à venir, indique que le changement climatique rend les vagues de chaleur de plus en plus dangereuses et que des mesures énergiques doivent être prises dès maintenant pour éviter des catastrophes thermiques potentiellement récurrentes.

"Alors que la crise climatique n'est pas maîtrisée, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les inondations, frappent le plus durement les personnes les plus vulnérables", déclare Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence. "L'impact n'est nulle part plus brutalement ressenti que dans les pays déjà ébranlés par la faim, les conflits et la pauvreté."

Le rapport - le premier publié conjointement par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) - propose des mesures concrètes que les humanitaires et les décideurs peuvent prendre pour atténuer les pires effets de la chaleur extrême. En 2022, des communautés d'Afrique du Nord, d'Australie, d'Europe, d'Asie du Sud et du Moyen-Orient ont déjà suffoqué sous des températures record. Plus récemment, l'ouest des États-Unis et la Chine ont cédé sous une chaleur extrême.

Le rapport indique qu'au cours des prochaines décennies, les vagues de chaleur devraient atteindre et dépasser les limites physiologiques et sociales de l'homme dans des régions telles que le Sahel, la Corne de l'Afrique et l'Asie du Sud et du Sud-Ouest. Le rapport prévient également que les vagues de chaleur extrêmes dans ces régions, où les besoins humanitaires sont déjà élevés, entraîneraient des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités.

"La crise climatique intensifie les urgences humanitaires dans le monde entier. Pour éviter ses effets les plus dévastateurs, nous devons investir de manière égale dans l'adaptation et l'atténuation, en particulier dans les pays les plus exposés", déclare Jagan Chapagain, Secrétaire général de l'IFRC.

"Lors de la COP27, nous demanderons instamment aux dirigeants mondiaux de veiller à ce que cet investissement atteigne les communautés locales qui sont en première ligne de la crise climatique. Si les communautés sont préparées à anticiper les risques climatiques et équipées pour prendre des mesures, nous éviterons que les événements météorologiques extrêmes ne deviennent des catastrophes humanitaires."

Les vagues de chaleur sont la proie des inégalités, les personnes isolées et marginalisées étant les plus touchées. Le rapport souligne que l'urgente priorité doit être accordée aux investissements importants et durables qui atténuent le changement climatique et soutiennent l'adaptation à long terme pour les personnes les plus vulnérables.

Le rapport constate également que, bien que les effets de la chaleur extrême soient mondiaux, certaines personnes sont plus durement touchées que d'autres. Les communautés vulnérables, telles que celles d'agriculteurs, sont poussées en première ligne, tandis que les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent courent un risque accru de maladie et de mortalité.

Les pays à faible revenu connaissent déjà une augmentation disproportionnée de la chaleur extrême. Ces pays sont les moins à blâmer pour le changement climatique, mais ils verront une augmentation significative du nombre de personnes à risque dans les décennies à venir.

S'appuyant sur un corpus croissant de connaissances et de bonnes pratiques en matière d'alerte précoce, d'action anticipée et de systèmes de réponse aux vagues de chaleur, le rapport propose les cinq étapes clés suivantes pour aider les personnes les plus vulnérables :

  • Fournir des informations précoces sur les vagues de chaleur pour aider les personnes et les autorités à prendre des mesures en temps voulu;
  • Soutenir la préparation et développer l'action anticipée, en particulier par les acteurs locaux, qui sont souvent les premiers à réagir en cas d'urgence;
  • Trouver des méthodes nouvelles et plus durables de financement des actions locales;
  • Adapter la réponse humanitaire à l'accélération de la chaleur extrême. Les organisations humanitaires testent déjà des approches telles que des logements d'urgence plus adaptés sur le plan thermique, des "toits verts", des centres de refroidissement et des ajustements des horaires scolaires, mais cela nécessitera des investissements importants dans la recherche et l'apprentissage;
  • Renforcer l'engagement dans les sphères de l'humanitaire, du développement et du climat.

Pour faire face à l'impact de la chaleur extrême sur le long terme et aider les communautés, les villes et les pays à s'adapter au risque de chaleur extrême, il faudra une planification soutenue du développement.

L'intégralité du rapport est disponible ici.

Note aux éditeurs:

Les videos et les photos sont disponibles via ce lien et ici pour les médias.

Pour plus d'informations, merci de contacter:

IFRC (Genève): Jenelle Eli, +1-202-603-6803, [email protected]

OCHA (New York): Jaspreet Kindra, +1-929-273-8109, [email protected]

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