Zambie : Changer des vies et lutter contre le choléra, une goutte d'eau propre à la fois
Le choléra se développe dans les environnements où les inégalités persistent. En Zambie, où de nombreuses personnes dépendent de puits peu profonds et de latrines à fosse, les eaux souterraines contaminées et les mauvaises conditions d'hygiène créent les conditions idéales pour l'apparition de maladies. La situation s'est aggravée avec l'arrivée d'El Niño, qui a exacerbé les vulnérabilités existantes. La sécheresse a réduit les réserves d'eau potable, rendant l'accès encore plus difficile et exposant les eaux souterraines à un risque accru de contamination.Consciente de cette situation, la Croix-Rouge de Zambie a lancé une réponse à multiples facettes (soutenue par un appel d'urgence mondial lancé par l'IFRC en janvier 2024) afin non seulement de faire face à la crise sanitaire immédiate, mais aussi de s'attaquer à ses causes profondes.À l'école primaire Chimwemwe de Lusaka, par exemple, la situation était désastreuse. Avec plus de 5 800 élèves dépendant de six latrines à fosse vieillissantes, le manque d'installations d'hygiène de base mettait les élèves en danger permanent. Le choléra constituait une menace constante.La Croix-Rouge zambienne a également construit une nouvelle installation comprenant 15 toilettes à eau et des espaces dédiés à la gestion de l'hygiène menstruelle. Pour Nixon Chanda, directeur adjoint de l'école primaire de Chimwemwe, ce projet change la vie : « Ces toilettes amélioreront leur santé et renforceront l'autonomie des élèves, en particulier des petites filles, en leur offrant un environnement sûr et digne, ce qui leur permettra de se concentrer sur leur éducation et leur avenir. Nous sommes profondément reconnaissants du soutien apporté à ce problème crucial, qui aura un impact durable sur leur vie ».La transformation ne se limite pas à Chimwemwe. À l'école primaire de Balmoral, un projet similaire remplace les latrines à fosse obsolètes pour plus de 300 élèves. Dans le même temps, à l'école secondaire de Kafue, la Croix-Rouge zambienne augmente la capacité en eau en installant un réservoir d'eau et des stations de lavage des mains, garantissant ainsi aux élèves un accès fiable à l'eau potable.L'histoire se poursuit au poste de santé de Luongo, à Kitwe, où plus de 1 800 ménages dépendent de latrines à fosse partagées qui posent de sérieux risques sanitaires. Ici, la Croix-Rouge zambienne construit un bloc sanitaire moderne avec des toilettes à chasse d'eau et des stations de lavage des mains, ce qui améliore considérablement l'hygiène pour les patients et le personnel.Dans le poste de santé voisin de Chilobwe, une pompe à eau mécanisée à énergie solaire est en cours d'installation pour résoudre la crise de l'eau persistante qui frappe la communauté depuis 2019. « L'eau est un problème pour l'établissement de santé et l'ensemble de la communauté depuis des années », explique un habitant, Davies Chama. « Grâce à la Croix-Rouge de Zambie, nous avons désormais l'espoir d'un avenir plus sain. »Construire une base pour le changementL'impact des efforts de la Croix-Rouge zambienne va au-delà de l'aide immédiate. En construisant des blocs sanitaires, en réhabilitant les systèmes d'approvisionnement en eau et en améliorant l'accès à l'eau, ZRCS jette les bases d'une résilience à long terme. Avec plus de 3,2 millions de personnes ciblées d'ici à la fin 2024, l'organisation prouve que la prévention du choléra ne se limite pas aux interventions d'urgence - il s'agit de créer un avenir où l'eau potable et l'assainissement sont considérés comme un droit, et non comme un privilège.« Le choléra met en évidence les vulnérabilités de nos systèmes. En travaillant main dans la main avec les communautés, les écoles et les établissements de santé, nous comblons ces lacunes pour de bon », déclare le Dr Jack Bbabi, directeur des programmes de la Croix-Rouge zambienne. « Il ne s'agit pas seulement d'enrayer le choléra, mais d'empêcher qu'il ne revienne.Le travail de la Croix-Rouge zambienne et de l'IFRC reflète le pouvoir de l'action collective. Avec un appel d'urgence qui a dépassé son objectif, la réponse démontre ce qui est possible lorsque les ressources sont dirigées vers un changement significatif. Ces efforts ont été rendus possibles grâce au soutien généreux du Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, de la Croix-Rouge néerlandaise, de l'IFRC et d'autres partenaires qui ont fait preuve de solidarité dans la lutte contre le choléra.