"Cette fois, les maisons ont été brûlées" : A la fuite des affrontements intercommunautaires au Cameroun
"Je m'appelle Madi. Je suis mère de 12 enfants.
Ma famille a toujours vécu à Maga en paix aux côtés d'autres groupes ethniques, même si de temps en temps il y avait des tensions.
Je n'ai jamais imaginé qu'un jour nous devrions partir.
Un soir, alors que mes enfants et moi étions déjà au lit, mon mari est entré précipitamment et m'a demandé de les réveiller. De nouvelles tensions avaient éclaté. Mais cette fois, les maisons étaient brûlées, les gens tués, le bétail volé. Pour sauver nos vies, il nous fallait partir.
Il m'a demandé de prendre les quelques affaires que nous pouvions emporter avec nous et nous sommes partis immédiatement. Vers quelle destination, je ne le savais pas ; mais les cris et les hurlements que j'entendais près de notre maison m'ont convaincu que nous devions partir rapidement.
Nous avons marché avec nos enfants jour et nuit à travers la savane, nous reposant ici et là pour reprendre des forces. Des centaines d'entre nous ont fui cette nuit-là avec les quelques effets personnels que nous avons pu saisir à la hâte. Par la grâce de Dieu, nous avons pu trouver refuge dans la localité de Bogo, à environ 45 km de Maga, où la population hôte nous a accueillis avec de la nourriture et des boissons.
Des tentes ont rapidement été mises en place par les travailleurs humanitaires. Certaines personnes de notre communauté étaient avec nous dans notre camp, tandis que d'autres étaient placées ailleurs, à des kilomètres de là. Mais ce qui comptait, était que nous pouvions enfin nous reposer, dormir paisiblement avec nos enfants et leur permettre de récupérer après de longues journées de marche.
Une fois installés, nous avons reçu la visite de plusieurs organisations humanitaires, dont la Croix-Rouge camerounaise. Les volontaires sont allés d'abri en abri pour voir comment nous allions. Ils nous ont expliqué comment garder nos abris propres et comment prévenir les maladies comme le choléra et la COVID-19. Mais surtout, ils nous ont écoutés lorsque nous avons parlé des épreuves que nous avons traversées et de tous les êtres chers que nous avons perdus à Maga.
Quelques semaines plus tard, nous avons reçu une aide de la Croix-Rouge camerounaise. Les volontaires ont distribué des seaux, des casseroles, des couvertures, du savon et des kits de dignité pour permettre à nos filles de s'occuper de leur hygiène personnelle. Nous sommes extrêmement reconnaissants de ce soutien, mais malheureusement, cela nest pas suffisant.
Lorsque nous vivions à Maga, mon mari menait quelques activités qui nous permettaient de subvenir à nos besoins quotidiens. Mais maintenant que nous avons tout perdu et que nous sommes loin des terres qui nous sont familières, nous manquons de nourriture.
L'accès à l'eau potable est un parcours difficile. Nous devons marcher jusqu'à 7 km pour trouver un point d'eau, ce qui est très difficile sans nos ânes pour nous aider.
Nos enfants ne sont pas allés à l'école depuis la crise. Et la nuit, nous partageons notre abri avec beaucoup d'autres personnes car il n'y a pas assez de place. Nous sommes reconnaissants de recevoir la visite hebdomadaire d'infirmières qui viennent voir nos enfants, les vacciner et nous donner des traitements contre les maladies. Et nous espérons recevoir une aide supplémentaire de la part de la Croix-Rouge camerounaise.
Pour l'instant, nous n'envisageons pas de retourner à Maga. Les séquelles de la crise sont trop vives dans nos esprits et la tension n'est pas encore retombée. Nous voulons rester ici pour le moment car nous sommes en sécurité. Mais nous avons besoin de soutien".
-------------
La Croix-Rouge camerounaise, avec le soutien du DREF, a fourni des articles ménagers, de l'eau, des fournitures d'hygiène et des kits de dignité à 299 ménages à Bogo et Pette, en plus de mener des campagnes de sensibilisation sur la prévention des maladies et la culture de la paix. Nous étudions actuellement la meilleure façon d'apporter une aide supplémentaire aux communautés - potentiellement par le biais d'une assistance en espèces.
Josuane Tene, coordonnateur régional de la gestion des catastrophes de l'IFRC, a déclaré à propos de la réponse : "À ce stade, les besoins identifiés sont multiples. Les abris fournis par les partenaires humanitaires ne sont pas suffisants. Beaucoup d'entre eux sont des abris de fortune et à l'approche de la saison des pluies, qui est habituellement très sévère dans cette partie du pays, les personnes affectées ont besoin d'abris sûrs. Elles ont également du mal à se nourrir correctement. L'aide en espèces et le soutien aux moyens de subsistance les aideront certainement à répondre à leurs besoins dans la dignité."
Le Fonds d'urgence pour les interventions en cas de catastrophe (DREF) de l'IFRC est un mécanisme qui permet de débloquer rapidement des fonds pour les Sociétés nationales, afin qu'elles puissent se préparer et répondre à des catastrophes de petite et moyenne ampleur, comme le conflit dans le nord du Cameroun. Vous pouvez faire un don au DREF aujourd'hui pour soutenir des personnes comme Madi.
L'IFRC fournit également un soutien national à la Croix-Rouge camerounaise, et à d'autres Sociétés nationales de la région, par le biais de notre délégation basée à Yaoundé, au Cameroun. Vous pouvez en savoir plus sur ce travail dans notre plan de soutien au groupe de pays (cluster) pour 2022.
L'IFRC augmente l'aide en espèces aux personnes touchées par le conflit en Ukraine
Trois mois après le début du conflit en Ukraine, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ( IFRC ) a fourni une assistance financière d'un montant total de plus de 4,3 millions de francs suisses à des milliers de personnes en déplacement.
La responsable des opérations d'urgence de l'IFRC pour la réponse en Ukraine, Anne Katherine Moore, a déclaré :
"Plus le conflit se prolonge, plus les besoins deviennent importants. Le coût des produits de première nécessité, tels que les fruits et légumes frais, augmente. Des augmentations du coût du carburant et de la location d'appartements sont également signalées. Des millions de personnes ont perdu leur emploi et leurs économies s'amenuisent. Grâce à une nouvelle application mobile, nous avons pu intensifier notre soutien pour aider les personnes confrontées à ces difficultés financières."
Cette nouvelle technologie permet à l'IFRC et aux Sociétés nationales qui y répondent d'atteindre les populations à grande échelle et de fournir une aide en espècepar voie numérique. Introduite avec succès en Roumanie, l'application mobile permet aux réfugiés de s'inscrire eux-mêmes pour recevoir une assistance en ligne, ce qui leur évite de devoir payer le prix d'un voyage pour un lieu de rassemblement.
L'application sera bientôt élargie à la Pologne et à la Slovaquie, où l'aide en espèce est déjà fournie par des méthodes plus traditionnelles telles que l'enregistrement en personne, ainsi qu'à l'Ukraine et à d'autres pays voisins.
"C'est la méthode la plus rapide que nous ayons jamais utilisée pour distribuer de l'argent liquide à cette échelle. Cela pourrait changer la donne pour notre travail, non seulement dans le cadre de cette réponse, mais aussi pour les opérations futures", a poursuivi M. Moore.
L'aide en espèce est un moyen digne et efficace de soutenir les personnes touchées par le conflit, en leur permettant d'acheter des articles répondant à leurs besoins individuels, tout en soutenant l'économie locale. Elle fait partie de notre réponse intégrée et étendue de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au conflit, qui comprend également la fourniture de soins de santé, de premiers secours, d'un soutien psychosocial et la distribution de produits de première nécessité.
S'agissant des prochaines étapes, M. Moore a déclaré :
"Il n'existe pas de solution à court terme pour répondre aux besoins de plus de 14 millions de personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer. Nous savons que même si le conflit prenait fin demain, la reconstruction et le relèvement prendront des années. Les gens ont perdu leurs maisons, leurs moyens de subsistance et l'accès aux soins de santé. L'IFRC, en soutien aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge de la région, sera là pour aider les personnes maintenant, et dans les mois et les années à venir".
--
Regardez: Notre réponse après 3 mois
Au cours des trois derniers mois:
Ensemble, nous avons apporté une aide vitale à plus de 2,1 millions de personnes en Ukraine et dans les pays voisins. Cela représente 1 personne sur 10 qui a dû fuir son domicile en raison du conflit.Le long des itinéraires de voyage à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ukraine, nous avons mis en place 142 points de service humanitaire dans 15 pays pour offrir aux personnes en fuite un environnement sûr. Ils y reçoivent des services essentiels comme de la nourriture, des articles d'hygiène, des couvertures, des vêtements, de l'eau, des premiers secours, un soutien psychosocial, des informations et une aide financière.
Au total, nous avons distribué 2,3 millions de kilogrammes d'aide.
71 000 volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge répondent à la crise.
L'IFRC a été créée pour apporter de la gentillesse- et la gentillesse est plus que jamais nécessaire
"Le monde saigne, et il a besoin d'aide maintenant".
Les mots d'avertissement d'un leader humanitaire secoué par une guerre brutale et vivant dans l'ombre d'une pandémie mondiale.
Ce n'est pas moi qui ai écrit ces mots. Ils ont été écrits en 1919, par Henry Davison, le dirigeant de la Croix-Rouge américaine.
Son idée majeure était que les sociétés de la Croix-Rouge du monde entier - qui ont été mises sur pied après la création du mouvement par le lauréat du prix Nobel Henry Dunant en 1863 - devaient se rassembler pour former une force du bien en tout temps, et pas seulement pendant les guerres. Davison était convaincu que la bienveillance et l'expertise dont faisaient preuve les volontaires de la Croix-Rouge devaient également profiter à l'humanité en d'autres temps.
C'est ainsi qu'est née la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, le 5 mai 1919, avec cinq Sociétés fondatrices de la Croix-Rouge - la Croix-Rouge des États-Unis d'Amérique, la Croix-rouge de l'Italie, celle du Japon, celle de la France et enfin celle du Royaume-Uni. À la fin de cette année-là, la Ligue comptait 30 membres.
En 1991, la league changea de nom pour devenir la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-rouge(IFRC). Nous comptons actuellement 192 Sociétés nationales membres.
L'idée de base est restée la même, tandis que l'étendue du réseau de l'IFRC s'est massivement développée, en termes de portée et d'impact.
En 2020, 14,9 millions de volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont aidé plus de 688 millions de personnes dans le cadre de catastrophes et d'autres interventions d'urgence, quelque 306 millions dans le domaine de la santé et 125 millions dans celui de l'eau potable et de l'assainissement.
Ces chiffres sont impressionnants, mais l'ampleur des besoins humanitaires continue de croître chaque année. En ce moment même, d'innombrables personnes à travers le monde ont besoin d'un soutien urgent.
Le conflit en Ukraine et la pression exercée sur les pays voisins n'en sont qu'un exemple. Les dommages physiques, sociaux et économiques persistants infligés par la pandémie mondiale de COVID-19 en sont un autre. À ces catastrophes s'ajoute la menace omniprésente, et qui prend de l'ampleur, du changement climatique.
Face à de tels défis, une idée simple - comme celle qui a donné naissance en 1919 à ce que l'on appelle aujourd'hui l'IFRC - peut-elle encore contribuer à guérir le monde ? Je crois que oui, et qu'elle le fera. Nous savons ce qui fonctionne, et nous le prouvons depuis plus d'un siècle.
Il s'agit d'un être humain qui tend la main à un autre être humain en crise, au niveau de la communauté, là où le besoin est le plus grand.
Il s'agit de veiller à ce que les volontaires locaux et les organisations locales disposent de ressources, de formations et de l'aide internationale dont ils ont besoin pour répondre aux catastrophes et aux crises. Il s'agit de s'assurer que leurs voix sont entendues et que leurs intérêts sont représentés sur la scène internationale.
Et en travaillant afin d'apporter ce soutien aux communautés et aux individus les plus marginalisés, où qu'ils soient, et sans aucune discrimination quant à leur identité.
C'est - tout simplement - de la gentillesse.
J'ai rejoint ma Société nationale, la Croix-Rouge du Népal, en tant que volontaire il y a plus de trente ans. On me faisait confiance - et j'étais donc en mesure de rencontrer et de soutenir les personnes qui en avaient le plus besoin - parce que je faisais partie de leur communauté, que je parlais leur langue et que je comprenais leurs préoccupations. Et la clé pour comprendre les besoins des gens était la gentillesse.
Au fil des ans, l'IFRCa évolué en même temps que les communautés qu'elle soutient. Nous avons adapté nos méthodes de travail, élargi notre expertise au fur et à mesure de l'apparition de vulnérabilités et de facteurs de stress différents, et nous avons été suffisamment agiles pour lancer puis généraliser de nouvelles approches du soutien humanitaire.
Nous avons été à l'origine du développement et de l'acceptation généralisée de l'assistance en espèces, qui constitue le moyen le plus efficace et le plus respectueux de soutenir les personnes dans le besoin. Après tout, les personnes qui ont tout perdu dans une catastrophe ou un conflit ne devraient pas avoir à perdre également leur dignité.
Nous conduisons également le changement sur la manière dont les risques de catastrophe sont gérés et réduits grâce à une action anticipative, où les communautés locales sont soutenues pour réduire leurs risques, et où un financement immédiat peut être déclenché lorsque des seuils mesurés scientifiquement sont atteints.
Aucune de ces actions ne serait possible sans les actes de gentillesse de nos 14,9 millions de volontaires communautaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
A l'occasion de la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le 8 mai, nous encouragerons les gens du monde entier à croire au pouvoir de la gentilesse.
#SoyonsAimables.
Le monde saigne toujours. Il a encore besoin d'aide. Mais il y a près de 15 millions de raisons de croire en la gentillesse et d'avoir de l'espoir.
--
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire de l'IFRC, visitez notre page histoire et archives.
Et consultez le hashtag #SoyonsAimables sur tous les canaux de médias sociaux cette semaine pour voir comment nos Sociétés nationales célèbrent la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Le Croissant-Rouge koweïtien et le Croissant-Rouge égyptien apportent leur soutien es personnes fuyant l'Ukraine
Depuis le début du conflit en Ukraine, les équipes du Croissant-Rouge koweïtien et du Croissant-Rouge égyptien se sont précipitées pour apporter une aide humanitaire aux pays voisins de l'Ukraine. Le Croissant-Rouge koweïtien a fourni de la nourriture, de l'aide médicale et des fournitures nécessaires aux personnes en fuite touchées par le conflit. Le Croissant-Rouge égyptien, quant à lui, a aidé et évacué des Égyptiens de Pologne et de Roumanie, et a fourni une aide humanitaire à d'autres personnes touchées par le conflit, notamment des arabophones.
Dr. Hilal Al Sayer, President des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Koweïtiena déclaré après avoir rencontré son homologue polonais, Jery Bisek : "L'aide koweïtienne comprend des médicaments, des fournitures médicales, de la nourriture, du lait pour les enfants et d'autres produits de première nécessité, et elle reflète la solidarité des dirigeants et du peuple koweïtiens avec les personnes touchées vivant dans des circonstances aussi difficiles."
M. Al-Sayer a affirmé la volonté de son pays de participer à l'aide humanitaire dans toutes les régions du monde, conformément aux obligations humanitaires du Koweït. Il a souligné la nécessité d'explorer davantage tous les moyens de renforcer la coopération et la coordination conjointe pour aider à soulager les souffrances des réfugiés d'Ukraine, avec les organisations partenaires dans le domaine humanitaire et avec la Croix-Rouge polonaise.
À son tour, le président de la Croix-Rouge polonaise a exprimé sa reconnaissance et sa gratitude après l'arrivée à l'aéroport de Varsovie, en Pologne, d'un avion militaire koweïtien chargé de matériel de secours et d'aide médicale, estimé à 33,5 tonnes.
Bisek déclara: "Le Croissant-Rouge koweïtien est l'une des premières sociétés nationales à être intervenue pour apporter le soutien et l'assistance nécessaires aux personnes fuyant l'Ukraine", ajoutant que "les besoins sont encore très importants".
Parallèlement, le Croissant-Rouge égyptien continue d'apporter son aide et son soutien aux étudiants et aux familles égyptiennes qu'il a aidé à évacuer en toute sécurité après qu'ils aient fui vers la Pologne et la Roumanie.
Les volontaires ont travaillé sans relâche pour assurer le transport des Égyptiens fuyant l'Ukraine à travers les frontières de la Pologne et de la Roumanie jusqu'à l'aéroport. Ils leur ont également fourni un hébergement gratuit à l'hôtel et de la nourriture, des documents de voyage, une aide en espèces, des services médicaux et un soutien psychologique.
Les étudiants et leurs familles ont exprimé leur profonde gratitude envers le Croissant-Rouge égyptien, qui s'est tenu à leurs côtés dans cette épreuve, a répondu à leurs besoins et a assuré leur retour en toute sécurité dans leur pays d'origine.
Le Croissant-Rouge égyptien, en collaboration avec les sociétés de la Croix-Rouge polonaise et roumaine, a également créé deux centres de secours aux frontières ukrainienne-roumaine et ukraino-polonaise afin de fournir une aide aux Égyptiens, aux arabophones et aux autres personnes fuyant le conflit en Ukraine, en particulier les femmes et les enfants.
Le Croissant-Rouge égyptien a également publié un slogan sur sa page Facebook "Sécurité et secours sans discrimination".
Avant le conflit, 6 000 Égyptiens vivaient en Ukraine, dont 3 000 sont des étudiants inscrits dans les universités du pays.
Aux Comores, les jeunes sont au cœur de la réduction des risques climatiques
Partout dans le monde, le COVID-19 a laissé un héritage difficile, entravant les activités de subsistance des communautés et altérant leur environnement.
Aux Comores, COVID-19 a eu des impacts importants sur les mangroves, qui abritent une richesse écologique considérable et sont incroyablement importantes pour la santé environnementale du pays. En effet, avec les mesures de confinement, on a constaté une augmentation de la quantité de déchets produits au sein des ménages alors que les systèmes de ramassage des déchets avaient également du mal à fonctionner. Dans le même temps, les difficultés économiques qui surviennent pendant cette période ont contraint certaines personnes à trouver des sources de revenus alternatives telles que la vente de bois de chauffage.
La déforestation excessive, l'accumulation des déchets ménagers et la destruction systématique de la repousse des mangroves se sont poursuivies rapidement au cours de cette période. Cette situation a été aggravée par les effets du changement climatique dans cette région de l'océan Indien.
Conscient de la nécessité d'agir rapidement, Kalathoumi Charif, représentant de la section jeunesse du Croissant-Rouge comorien, a développé un projet axé sur la gestion durable de l'environnement naturel face aux risques climatiques. Son objectif est d'aider les communautés à comprendre l'importance de cet écosystème et de les aider à mettre en place des mécanismes de conservation efficaces.
Des milliers de volontaires - principalement des jeunes - du Croissant-Rouge comorien vont dispenser des sessions de formation et de sensibilisation à la conservation des sols cultivables et à la protection des mangroves contre les effets du changement climatique. Ces sessions se dérouleront sur un an et concerneront les populations des trois îles principales du pays : Ngazidja, Anjouan et Mohéli.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de présenter un tel projet. Je suis ravie de pouvoir mettre en pratique mes connaissances. Et de participer à la préservation des mangroves de mon pays. Je voudrais dire aux jeunes qui n'osent pas encore se lancer qu'il y a une première fois à tout, alors il est temps d'avoir confiance en nos capacités.
Kalathoumi
Croissant-Rouge comorien
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est convaincue du potentiel des jeunes volontaires et de leur capacité à apporter des changements positifs et significatifs dans leurs communautés. C'est pourquoi il est important de soutenir de telles initiatives, notamment celles liées à la réduction des risques climatiques. Ce projet bénéficiera donc du soutien technique et financier de Limitless, l'Académie de l'innovation de la FICR.
Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Chers collègues de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge,Chers amis,À l’occasion de la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, nous sommes particulièrement fiers de saluer le travail des volontaires et du personnel qui œuvrent en première ligne pour répondre aux besoins croissants des communautés touchées par la pandémie de COVID-19. Grâce à la bienveillance et à la solidarité dont ils font preuve, les volontaires et le personnel offrent une lueur d’espoir et de dignité au milieu du désarroi. L’énergie incroyable qu’ils déploient partout dans le monde face à cette crise est une source à la fois d’admiration et d’inspiration pour les autres autour d’eux.La Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est une occasion pour nous tous de remercier nos 13 millions de volontaires non seulement pour leur dévouement exemplaire à la cause humanitaire et à nos Principes fondamentaux, mais aussi pour leur bonté, leur courage et leur altruisme.En ce 8 mai 2020, nous sommes physiquement éloignés les uns des autres, mais plus proches que jamais dans notre action en faveur de l’humanité. C’est véritablement ensemble que nous faisons face à cette crise. Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a toujours été au plus près des personnes qui ont le plus besoin de lui, dans les situations les plus difficiles, quand l’espoir semble parfois presque évanoui.En ces temps extraordinaires, nos Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont aussi le reflet de notre unité dans notre engagement à aider les personnes en détresse. Nos ambitions actuelles correspondent toujours à ce à quoi aspirait Henry Davison, ainsi que les autres pères fondateurs, au moment de la création de notre organisation dans le sillage de la pandémie de grippe de 1918 : « Nous nous associons afin de trouver un moyen de mettre notre expérience à profit et de coordonner les efforts que déploient toutes les Sociétés nationales en faveur de l’humanité ».Cette année, nous vivons une période sans précédent qui nous pousse tous à nous adapter à de nouvelles méthodes de volontariat et de travail, que ce soit au sein de nos organisations ou dans nos activités auprès des communautés. Notre proximité avec les personnes et les communautés vulnérables prend de nouvelles formes, sans que cela nous empêche de continuer à avoir un impact positif sur leur vie. Nous avons appris que la distanciation physique ne nous empêche pas non plus d’apporter du réconfort et d’être solidaires, ni de continuer à tisser des liens sociaux et à nourrir le sentiment d’appartenance.Les conséquences que cette crise aura sur les populations vulnérables et sur nous tous partout dans le monde dépendent de notre capacité d’y répondre. Face à cette pandémie mondiale, notre approche doit reposer sur le principe selon lequel « personne n’est à l’abri, tant que nous ne le sommes pas tous ». Aujourd’hui plus que jamais, la sécurité et le bien-être de chacun déterminent la sécurité et le bien-être du monde entier.Notre monde connaît une situation de bouleversements constants et de crise permanente, mais quel que soit le contexte – une catastrophe naturelle, la crise climatique, un conflit ou la migration – les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont des ambassadeurs visibles de la paix et de la solidarité, et des acteurs essentiels dans la construction de l’avenir des communautés et des pays. En cette période éprouvante, leur engagement et leur dévouement à alléger les souffrances humaines, en tant que premiers intervenants et qu’acteurs locaux, n’en demeurent pas moins puissants.Aujourd’hui, nous célébrons toutes les femmes et tous les hommes, jeunes et plus âgés, qui continuent chaque jour de faire de l’idée de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge une réalité. Nous célébrons les efforts que nous déployons pour atteindre les plus vulnérables et faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte. Nous célébrons nos familles qui soutiennent notre dévouement en faveur de l’humanité. Nous pouvons véritablement dire que notre action est plus nécessaire que jamais. Comme l’a déclaré notre fondateur Henry Dunant, « Tous peuvent, d’une manière ou d’une autre, chacun dans sa sphère et selon ses forces, concourir en quelque mesure à cette bonne œuvre ».Nous vous remercions tous et vous applaudissons en signe de solidarité. Joyeuse Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ! Nous prions tous les présidents et secrétaire généraux des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de bien vouloir transmettre le présent message aux membres de leur personnel et à leurs volontaires.Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de notre haute considération.Jagan Chapagain Francesco RoccaSecrétaire général Président
République centrafricaine : La Croix-Rouge donne un coup de pouce au système de santé affaibli
Muriel Atsama, de l'IFRC, et Bienvenue Doumta, responsable de la communication à la Croix-Rouge centrafricaine, ont visité plusieurs de ces installations et rédigé ce rapport.
Il est 7h30 lorsque nous arrivons au centre de santé de Sakai. Sur les bancs à l'extérieur, plusieurs patients attendent d'être examinés par Don de Dieu, qui est l'infirmier en chef ce jour-là.
Parmi les nombreux patients assis sur les bancs se trouve Rebecca, qui tient sa fille malade dans sa main. "Ma famille et moi avons l'habitude de venir ici pour des consultations lorsque nous sommes malades", dit-elle. "Les infirmières nous traitent bien et nous recevons des médicaments gratuits".
Situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, Bangui, le centre de Sakai accueille des patients de 36 villages. Rénové en 2020 par la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA), il se composait auparavant d'un seul bâtiment en terre et se trouvait dans un état de détérioration avancé.
Le centre compte désormais deux bâtiments, dont une maternité, une salle pour la santé maternelle, infantile et le planning familial, une salle de consultation pour les enfants et une salle d'hospitalisation pour les enfants. Il y a également un dispensaire avec une salle d'hospitalisation de cinq lits, une salle de soins, un laboratoire et une pharmacie.
Les années précédentes, le centre ne disposait que du strict minimum pour accueillir et traiter les patients. La rénovation et l'équipement du centre par la Croix-Rouge a été une bouffée d'air frais pour tout le village. L'objectif de ces rénovations était de mettre à la disposition de la population le paquet minimum d'activités, une norme de base pour les services de santé.
"Le centre de santé a beaucoup changé et s'est vraiment amélioré", ajoute Rebecca. "Nous le voyons dans l'équipement que les infirmières utilisent pour nous soigner. Aujourd'hui, plus que jamais, nous venons ici pour des consultations et nous sommes satisfaits.
Pour Don de Dieu, ces améliorations permettent également d'offrir des services hospitaliers à un plus grand nombre de personnes, de manière cohérente et sur une plus longue période.
"Grâce au projet, nous avons bénéficié de panneaux solaires qui fournissent de l'électricité en continu", explique-t-il. "Nous pouvons désormais effectuer des examens de patients à tout moment et stocker nos produits dans de meilleures conditions". Le centre a également reçu un incinérateur pour la gestion des déchets, ainsi que des lits, des bureaux, un hangar pour le tri des déchets et un forage pour pomper l'eau du sol.
"Grâce à cette nouvelle installation, le nombre de patients fréquentant le centre de santé de Sakai a augmenté de façon exponentielle", ajoute Don de Dieu. "D'une centaine de patients par mois dans le passé, nous accueillons aujourd'hui plus de 500 patients des villages environnants."
La fierté du village
Un peu plus loin, nous rencontrons Charles, le chef du village de Sakaï. Il nous explique que ce nouveau bâtiment fait la fierté de son village et des villages environnants. De plus, toute sa communauté s'approvisionne en eau potable grâce au forage.
"Le forage du centre de santé de Sakaï est une source d'eau qui sert à toute la communauté", explique Charles.
Le centre de santé de Sakaï n'est pas le seul à avoir bénéficié de ces réhabilitations. Au total, 14 autres centres de santé à travers le pays et un hôpital ont reçu un large éventail d'équipements, notamment une ambulance, un appareil de radiographie et d'autres équipements nécessaires pour répondre aux normes requises.
Notre visite se poursuit à la Faculté des Sciences de la Santé de l'Université de Bangui, où nous avons été accueillis par le Doyen, le Professeur Boniface Koffi. "Grâce à la Croix-Rouge et à ses donateurs, tous les bureaux ont été rénovés. "Les toits de certains bâtiments ont été remplacés, ainsi que l'électricité. Nous avons également reçu du mobilier de bureau, environ 1200 chaises et tables pour le confort de nos étudiants, ainsi qu'une vingtaine de microscopes".
L'Université de Bangui a été créée en 1969 et les deux bâtiments qui constituent la Faculté des Sciences et de la Santé ont été construits en 1970 et 1980. Depuis, ils n'ont pas été rénovés et les crises les ont fragilisés.
Une illustration parfaite
En plus de cet équipement, la Croix-Rouge a équipé la bibliothèque numérique de la faculté de 35 ordinateurs de bureau, de 8 ordinateurs portables et de vidéoprojecteurs.
"Nous sommes très reconnaissants de cette importante donation de la Croix-Rouge centrafricaine, qui a donné un nouveau souffle à notre faculté", ajoute-t-il. "Mais comme vous le savez, la main qui reçoit demande plus. Nous aimerions avoir beaucoup plus de salles de classe pour accueillir et former encore plus d'étudiants. Notre pays en a grandement besoin pour le bien-être de la population".
Notre voyage se termine à l'Institut Universitaire de Formation Paramédicale de la Croix Rouge Centrafricaine, où nous sommes accueillis par Honorine Konzelo, Directrice des études de l'Institut. Créé en 2010, le bâtiment initial a été construit au siège de la CRAC.
Suite à la crise qui a frappé le pays, l'institut a été relocalisé dans une école primaire abandonnée qui avait un besoin urgent de rénovation. Aujourd'hui, il dispose de trois salles de laboratoire, d'une bibliothèque et d'amphithéâtres. La Croix-Rouge prend également en charge le salaire du comptable du personnel, qui travaille également comme enseignant depuis le début du projet.
"Notre institut illustre parfaitement l'engagement de la Croix-Rouge en faveur du bien-être des jeunes, qui ont besoin d'une formation de qualité, et de la population, qui a besoin de personnel de santé qualifié", déclare Mme Honorine.
---
Le projet de reconstruction du système de santé en République Centrafricaine est mis en œuvre par la Croix-Rouge centrafricaine depuis 2018 grâce à l'appui technique de l'IFRC. Financé par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW), le projet est dans sa deuxième phase de mise en œuvre, qui s'étendra jusqu'en 2026.
Nigeria : Une réponse communautaire qui sauve des vies
Lorsque des volontaires de la Croix-Rouge sont venus dans son quartier pour distribuer des prospectus et sensibiliser les habitants à la diphtérie, Aisha Adam Ibrahim ne les a tout d'abord pas pris au sérieux.
« J'ai d'abord été réticente lorsque les volontaires de la Croix-Rouge nous ont apporté des informations sur la diphtérie», raconte-t-elle. «Mais cette information m'a sauvé la vie».
Lorsque Aisha est tombée malade, ces séances d'échange d'informations ont joué un rôle crucial, explique Ibrahim, qui vit avec sa famille élargie dans la communauté d'Ungogo, dans l'État de Kano. Reconnaissant rapidement les symptômes, elle s'est rendue rapidement chez le médecin, ce qui a pu lui sauver la vie.
Depuis décembre 2022, la diphtérie se propage dans tout le Nigeria, ce qui pose un problème à l'ensemble de la communauté. La vie en communauté, les quartiers très unis et les espaces partagés jouent un rôle important à la fois dans la propagation de l'épidémie et dans son atténuation.
L'État de Kano, avec sa population nombreuse et diversifiée et son paysage architectural unique, est confronté à des défis particuliers dans la lutte contre la propagation de cette épidémie. Épicentre de cette crise, Kano est le lieu d'origine de 80 % de tous les cas signalés au Nigeria. La diphtérie se transmet facilement d'une personne à l'autre en raison de l'importance de la population et de l'étroitesse des maisons.
Aisha vit dans un quartier très soudéet, en tant qu'enseignante à l'école primaire, elle est constamment en contact avec les enfants de sa communauté. Aisha a rencontré des histoires déchirantes à l'hôpital où elle a été admise pour un traitement.
Surraya Musa, qui a perdu ses deux seuls enfants à cause de la diphtérie en l'espace d'une semaine, est l'un de ces parents endeuillés. Surraya se consacre désormais à l'éducation des voisins et des communautés sur la gravité de l'épidémie, implorant les parents de tenir compte des conseils des volontaires de la Croix-Rouge en matière de vaccination et d'hygiène.
«Je dis à mes voisins d'écouter ce que disent les volontaires de la Croix-Rouge», explique-t-elle. «J'ai perdu tous mes enfants, je ne veux pas qu'un parent vive ce que j'ai vécu.»
Les nouvelles volontaires de la Croix-Rouge, Amina Abdullahi et Maryam Ibrahim, sont également des défenseurs de leur communauté. Après avoir suivi une formation, elles participent activement à la communication sur les risques et à l'engagement communautaire (RCCE), à la recherche active de cas et à la recherche de contacts. Amina et Maryam expriment leur satisfaction à soutenir leur communauté pendant cette période difficile.
«Faire partie de la Croix-Rouge me permet de faire la différence. Je me sens responsable de la protection de ma communauté», déclare Amina.
Maryam ajoute : «C'est une période difficile pour tout le monde, mais le fait de voir l'impact que nous pouvons avoir sur la vie des gens en vaut la peine.»
Réponse de la Croix-Rouge
La gravité de l'épidémie a incité la Croix-Rouge du Nigéria à intervenir et à collaborer avec le gouvernement en mars 2023. Avec une allocation IFRC-DREF de 430 654 francs suisses, la Croix-Rouge du Nigéria a lancé une réponse à multiples facettes. Plus de 4,9 millions de personnes ont été touchées grâce à la prévention de la santé publique, aux activités de communication des risques et engagement communautaire (CREC) et à la formation de 760 volontaires à la prévention de la diphtérie.
Entre-temps, plus de 920 000 personnes ont été mobilisées pour la vaccination par l'intermédiaire de 120 équipes formées, et 1 915 cas suspects ont été référés aux établissements de santé par les volontaires du NRCS, au début du mois de décembre 2023. Alors que l'épidémie a pris de l'ampleur, l'IFRC a augmenté son appel d'urgence contre la diphtérie à 5,4 millions de francs suisses.
C'est grâce à ce soutien que des personnes comme Salisu Garba peuvent continuer à sauver des vies. En tant que coordonnateur santé pour la Croix-Rouge du Nigéria à Kano, il se promène dans les communautés et interagit avec les habitants d'une manière qui témoigne d'une familiarité avec les coins de rue et les noms des vendeurs du quartier. Il souligne le rôle essentiel des relations étroites avec les dirigeants communautaires. Cette confiance et cet accès permettent à la Croix-Rouge de prendre des mesures efficaces, garantissant ainsi que la diphtérie sera enrayée le plus rapidement possible.
« Nos liens avec les communautés nous permettent d'atteindre efficacement un plus grand nombre de personnes », explique-t-il. «Ensemble, nous travaillons sans relâche pour que chaque habitant de Kano soit informé, vacciné et protégé contre la diphtérie.»
Libye : Une crue soudaine leur a coûté la vie, mais leur esprit de volontariat demeure.
Par Mey Al Sayegh
Ce qui rend les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge si essentiels dans les situations d'urgence, c'est qu'ils vivent au sein des communautés qu'ils servent. Cela signifie également qu'ils sont tout aussi vulnérables aux difficultés, aux pertes et à la douleur que leurs voisins et leurs proches.
Les inondations qui ont frappé Derna, dans l'est de la Libye, dans la nuit du dimanche 10 septembre, n'ont certainement pas fait exception à la règle.
Les volontaires du Croissant-Rouge libyen ont répondu à l'appel et apporté leur aide et leur soutien aux personnes dans le besoin après que la région nord-est de la Libye a été frappée par de fortes pluies causées par la tempête Daniel. Ces précipitations ont provoqué l'effondrement de deux barrages aux premières heures du 11 septembre.
Tragiquement, quatre volontaires du Croissant-Rouge libyen ont perdu la vie dans le déluge qui a suivi, trois d'entre eux en aidant à sauver la vie d'autres personnes. Voici leur histoire. Mais c'est aussi un témoignage pour tous les volontaires du monde entier qui ont perdu la vie cette année, ou qui ont fait le sacrifice ultime en donnant une seconde chance à d'autres.
Dans l'action d'aider les autres
Abed Alqader Atiya Alkherm,était auparavant chef du département des médias de la section du Croissant-Rouge libyen à Derna, où il utilisait ses compétences en photographie et en communication pour faire entendre la voix des gens et leurs histoires.
Mais il avait décidé qu'il voulait aussi aider les gens plus directement, et il a donc rejoint les équipes d'intervention d'urgence du Croissant-Rouge libyen à Derna. Lorsque la catastrophe a frappé le 10 septembre, ce volontaire de 31 ans n'a pas hésité.
«Abed a posé la caméra et risqué sa vie pour sauver d'autres personnes », déclare Bahaa Kawash, Directeur médias et communication au Croissant-Rouge libyen. « Lui et tous les héros du Croissant-Rouge libyen resteront dans nos cœurs et nos mémoires.»
Dans les jours qui ont suivi cette nuit tragique, leurs collègues endeuillés ont partagé des souvenirs et des histoires sur la bravoure, la compétence et la compassion des volontaires.
Khaled Abed Alkareem Aldwal, 29 ans, avait acquis une solide réputation pour ses compétences en matière de premiers secours et sa volonté d'aider les autres, se souvient l'ancien Directeur médias et communication du Croissant-Rouge lybien, Tawfeq Al Shokry. Khaled a sauvé la vie d'un homme dans un restaurant où il travaillait, en lui prodiguant les premiers soins. Après les inondations de septembre, l'un des survivants a écrit sur sa page Facebook que Khaled avait risqué sa vie pour sauver ses deux filles avant que les inondations ne l'emportent.
Hussein Bou Zanouba est arrivé à l'agence de Derna comme d'habitude à 18 heures ce soir-là, plusieurs heures avant l'inondation. Lorsque les eaux ont commencé à déferler sur la ville, il n'a pas hésité à rejoindre les équipes de secours.
Au cours de sa mission de sauvetage, l'ambulance est entrée en collision avec un poteau électrique, ce qui a entraîné sa tragique noyade. Au petit matin, sa mère a essayé de l'appeler 23 fois. Mais ses appels sont restés vains car il avait laissé son téléphone chez lui à Al Bayda, une autre ville de l'est de la Libye qui a été fortement touchée par les inondations.
Ce fut une période angoissante pour ses collègues qui cherchaient Hussein au milieu des cadavres et des morgues réfrigérées à Derna, se souvient Ali Hweidi, l'ancien Directeur de la jeunesse et des volontaires pour le Croissant-Rouge lybien à Benghazi.
Pertes tragiques persistantes
La perte de ces bénévoles a durement touché leurs collègues. Mais ils ont gardé leur courage, leur résilience et leur dévouement inébranlable pour aider les personnes dans le besoin, poursuivant leur travail essentiel dans les jours et les mois qui ont suivi.
Un collègue du Croissant-Rouge libyen, Abdallah Abou Shayana, a malheureusement péri avec toute sa famille lorsque leur maison a été inondée par le déluge d'eau qui a balayé le centre-ville de Derna cette nuit-là.
De nombreux autres volontaires dévoués, qui ont activement aidé à sauver les personnes menacées par les inondations dévastatrices, ont dû subir d'autres types de pertes tragiques, certains ayant perdu des membres de leur famille, des voisins et des amis.
Hamdi Ahmed Baleid a parlé pour la dernière fois à sa mère à 2 heures du matin, le 11 septembre. Avec ses collègues, il a aidé d'autres personnes tout au long de la nuit. Lors de ce qui devait être leur dernier appel, sa mère lui a demandé de rester au sec pour ne pas tomber malade lui-même. En rentrant chez lui, il a découvert que la maison de sa famille avait été complètement détruite. Toute sa famille avait disparu.
Par une sorte de miracle, le volontaire Ayman Abed Arzaak Agribyal a survécu aux crues soudaines qui menaçaient de l'emporter. Malheureusement, il a perdu sa mère.
Malgré leurs pertes, Hamdi et Ayman continuent de travailler quotidiennement avec le Croissant-Rouge libyen pour aider les gens à reconstruire leur vie après la catastrophe. Hamdi trouve du réconfort dans la conviction qu'aider les autres est le meilleur moyen de surmonter son profond chagrin.
En ces temps difficiles, l'unité d'intervention d'urgence de l'IFRC déployée après les inondations offre un soutien psychosocial à tous les survivants, y compris les volontaires. Cependant, il faudra faire plus, déclare Mamdouh Al Hadid, responsable des opérations de l'IFRC dans la région de Storm Daniel, ajoutant qu'un programme à plus long terme " Prendre soin des volontaires " est en cours d'élaboration.
En attendant, l'IFRC rend hommage à la bravoure et à l'abnégation des équipes du Croissant-Rouge libyen, ainsi qu'aux volontaires du monde entier pour leurs efforts inlassables et leurs sacrifices face à de grands dangers en 2023.
Il y a trois mois, les inondations ont peut-être emporté ces volontaires physiquement, mais leur esprit humanitaire continue d'inspirer leurs amis et coéquipiers du Croissant-Rouge libyen, ainsi que d'innombrables autres personnes dans le monde.
Trois membres du Croissant-Rouge palestinien tués : "C'est inacceptable", déclare l'IFRC.
Genève, 02 février 2024 : La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) est choquée et profondément attristée par le meurtre de trois membres du Croissant-Rouge palestinien dans la bande de Gaza - un employé et un volontaire le 31 janvier 2024 et un employé le 2 février 2024.Lors du premier incident, deux collègues, Naeem Hasan Al-Jabali et Khalid Kulab, se trouvaient tous deux près de l'entrée de l'hôpital Al-Amal du Croissant-Rouge palestinien à Khan Younis lorsqu'ils ont été tués. Aujourd'hui, Hedaya Hamad a été tué au siège du Croissant-Rouge palestinien, qui se trouve dans la même enceinte que l'hôpital Al-Amal.Ces décès surviennent après plusieurs jours de bombardements et de combats autour de l'hôpital, qui ont entravé l'accès aux locaux et créé un climat de panique et de détresse parmi les patients et les milliers de personnes déplacées.L'IFRC adresse ses plus sincères condoléances aux familles des personnes tuées ainsi qu'à leurs amis et collègues du Croissant-Rouge palestinien. En vertu du droit international humanitaire, les hôpitaux, les ambulances, les travailleurs de la santé et leurs patients doivent être respectés et protégés dans toutes les situations. Toute attaque contre le personnel de santé, les ambulances et les installations médicales est inacceptable.Nous réitérons avec force notre appel au respect inébranlable des emblèmes de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge et du Cristal-Rouge et des services humanitaires cruciaux qu'ils représentent.L'IFRC se tient aux côtés du Croissant-Rouge palestinien et demande instamment la protection de toutes les installations et de tous les travailleurs médicaux. Nous saluons le dévouement des volontaires et du personnel paramédical du Croissant-Rouge, dont beaucoup ont perdu des membres de leur famille ou ont été touchés, mais qui continuent de répondre aux besoins.Depuis le début du conflit, le réseau de l'IFRC a perdu 14 membres. Onze employés et volontaires du Croissant-Rouge palestinien ont été tués, ainsi que trois membres du Magen David Adom d'Israël. Cela est inacceptable.Pour plus d'informations ou pour arranger une interview, merci de nous écrire à l'adresse:[email protected] Beyrouth:Mey Al Sayegh: +961 761 74468A Genève:Tommaso Della Longa +41797084367Mrinalini Santhanam +41 76 381 5006Andrew Thomas +41 76 367 6587
Déclaration de l'IFRC sur la Croix-Rouge russe
Nous sommes informés que plusieurs articles concernant la Croix-Rouge russe et d'autres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont été publiés dans les médias le 27 février.Nous examinons attentivement les affirmations contenues dans ces articles et assurons le suivi de ces questions auprès de la Croix-Rouge russe.Nous comprenons que les rapports publiés aujourd'hui peuvent susciter des inquiétudes et des questions susceptibles d'affecter la confiance dans le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et, à long terme, notre capacité à assister et à aider les personnes dans le besoin.Nous prenons cela très au sérieux. Toutes les composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se doivent d'adhérer à nos statuts et à nos principes fondamentaux.Russe:Нам известно, что в СМИ было опубликовано несколько статей о Российском Красном Кресте и других компонентах Международного Движения Красного Креста и Красного Полумесяца.Сейчас мы внимательно изучаем утверждения, содержащиеся в этих материалах, и находимся на связи с Российским Красным Крестом по этому поводу.Мы понимаем, что статьи могут вызвать обеспокоенность и вопросы, способные повлиять на доверие к Международномy Движению Красного Креста и Красного Полумесяца, уверенность в нем, а в долгосрочной перспективе и на наши возможности оказывать помощь нуждающимся людям.Мы относимся к этому очень серьезно. Все члены Международного Движения Красного Креста и Красного Полумесяца должны следовать нашим уставам и основополагающим принципам.Ukrainien:Нам відомо, що в засобах масової інформації було опубліковано кілька статей про Російський Червоний Хрест та інші складові Міжнародного Руху Червоного Хреста і Червоного Півмісяця.Наразі ми уважно вивчаємо факти, що подані в цих статтях, і ведемо дискусію з Російським Червоним Хрестом з цих питань.Ми розуміємо, що ці повідомлення можуть викликати занепокоєння і питання, які можуть вплинути на довіру до Міжнародного руху Червоного Хреста і Червоного Півмісяця і, в кінцевому рахунку, на нашу здатність надавати допомогу і підтримку людям, які її потребують.Ми ставимося до цього дуже серйозно. Ми очікуємо, що всі члени Міжнародного Руху Червоного Хреста і Червоного Півмісяця будуть дотримуватися наших статутів і основоположних принципів
Déclaration conjointe : Des millions de personnes menacées par le choléra en raison du manque d'eau potable, de savon et de toilettes, et de la pénurie de vaccins contre le choléra
Genève/New York, 20 Mars 2024 – Selon le groupe international de coordination (GIC) pour la fourniture de vaccins, des mesures immédiates sont nécessaires pour endiguer la recrudescence pluriannuelle sans précédent des cas de choléra dans le monde. Il faut notamment investir dans l'accès à l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène, tester et détecter rapidement les épidémies, améliorer la qualité des soins de santé et l'accès à ces derniers, et accélérer la production de doses supplémentaires de vaccin oral contre le choléra (VOC) à un prix abordable afin de mieux prévenir les cas de choléra.Le GIC gère le stock mondial de vaccins contre le choléra. Le groupe comprend la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Médecins Sans Frontières, l'UNICEF et l'OMS. Gavi, l'Alliance du vaccin, finance la réserve de vaccins et la distribution du vaccin anticholérique. Les membres du GIC appellent les gouvernements, les donateurs, les fabricants de vaccins, les partenaires et les communautés à se joindre à un effort urgent pour stopper et inverser la progression du choléra.Depuis 2021, le choléra connaît une recrudescence à l'échelle mondiale, les 473 000 cas signalés à l'OMS en 2022 ayant plus que doublé par rapport à 2021. Les données préliminaires pour 2023 révèlent de nouvelles augmentations, avec plus de 700 000 cas signalés. Plusieurs de ces flambées présentent des taux de létalité élevés, dépassant le seuil de 1 % utilisé comme indicateur d'un traitement précoce et adéquat des patients atteints de choléra. Ces tendances sont tragiques étant donné que le choléra est une maladie évitable et traitable et que les cas avaient diminué au cours des années précédentes. Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se propage par le biais d'aliments et d'eau contaminés par des matières fécales contenant la bactérie Vibrio cholerae. L'augmentation du nombre de cas de choléra est due à des lacunes persistantes dans l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Bien que des efforts soient faits pour combler ces lacunes dans certains endroits, dans beaucoup d'autres, ces lacunes s'aggravent en raison de facteurs liés au climat, à l'insécurité économique, aux conflits et aux déplacements de population. L'eau potable et l'assainissement sont des conditions préalables à l'arrêt de la transmission du choléra.Actuellement, les pays les plus gravement touchés sont la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, Haïti, la Somalie, le Soudan, la Syrie, la Zambie et le Zimbabwe.Aujourd'hui plus que jamais, les pays doivent adopter une réponse multisectorielle pour lutter contre le choléra. Les membres du GIC appellent les pays actuellement touchés ou susceptibles de l'être à prendre des mesures urgentes pour que leurs populations aient accès à de l'eau propre, à des services d'hygiène et d'assainissement, ainsi qu'aux informations essentielles pour prévenir la propagation du choléra. La mise en place de ces services nécessite une volonté politique et des investissements au niveau national. Il s'agit notamment de créer des capacités de détection et de réponse précoces, d'améliorer la détection des maladies, d'assurer un accès rapide au traitement et aux soins, et de travailler en étroite collaboration avec les communautés, notamment en ce qui concerne la communication sur les risques et l'engagement communautaire. L'écart important entre le nombre de doses de vaccins disponibles et le niveau des besoins actuels exerce une pression sans précédent sur le stock mondial de vaccins. Entre 2021 et 2023, le nombre de doses demandées pour la riposte aux épidémies a été supérieur à celui de toute la décennie précédente.En octobre 2022, la pénurie de vaccins en cours a obligé le GIC à recommander une seule dose de vaccin, alors qu'il recommandait depuis longtemps un traitement à deux doses. Environ 36 millions de doses ont été produites l'année dernière, tandis que 14 pays touchés ont déclaré avoir besoin de 72 millions de doses dans le cadre d'une stratégie réactive à une dose. Ces demandes sous-estiment les besoins réels. Les campagnes de vaccination préventive ont dû être retardées afin de conserver des doses pour les efforts de lutte contre les épidémies, ce qui a créé un cercle vicieux. Le changement de stratégie a permis aux vaccins disponibles de protéger un plus grand nombre de personnes et de répondre à un plus grand nombre de flambées de choléra malgré la pénurie actuelle, mais un retour à un schéma à deux doses et une reprise de la vaccination préventive offriraient une protection plus longue.La capacité de production mondiale en 2024 devrait être de 37 à 50 millions de doses, mais elle restera probablement insuffisante pour répondre aux besoins des millions de personnes directement touchées par le choléra. Un seul fabricant, EuBiologics, produit actuellement le vaccin ; bien que l'entreprise fasse tout son possible pour maximiser la production, davantage de doses sont nécessaires. Actuellement, on ne s'attend pas à ce que de nouveaux fabricants arrivent sur le marché avant 2025 ; il faut donc accélérer les choses. La même urgence et la même innovation que pour le COVID-19 doivent être appliquées au choléra.Les autres fabricants qui prévoient d'entrer sur le marché doivent accélérer leurs efforts et mettre les doses à disposition à des prix abordables.Nous appelons les fabricants de vaccins, les gouvernements, les donateurs et les partenaires à donner la priorité à une augmentation urgente de la production de vaccins et à investir dans tous les efforts nécessaires pour prévenir et contrôler le choléra.À propos du GIC Communiqué de presse sur la stratégie de dosageGroupe de travail mondial sur la lutte contre le choléraL'IFRC sur le choléraUNICEF : le choléra met les enfants en danger dans le monde entierL'OMS sur la recrudescence du choléra, y compris les rapports de situation mensuelsContacts médiasIFRC Email: [email protected]: Lukas Nef,Mobile: +41792400790Email: [email protected]: Sarah Al Hattab, UNICEF in New YorkTelephone: +1 917-957-6536Email: [email protected] média de l'OMSEmail: [email protected]
Comment l'investissement dans le leadership humanitaire féminin a porté des fruits dans les Amériques
Il y a seulement cinq ans, environ 99 % des opérations de réponse aux catastrophes menées par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) dans les Amériques étaient dirigées par des hommes. Pourquoi une telle disparité ? En grande partie parce que beaucoup de femmes qui pouvaient participer à la formation et aux opérations nécessaires pour occuper ces postes avaient des enfants, des personnes âgées ou handicapées à leur charge. Cela limitait leur disponibilité pour participer aux interventions d'urgence.C'est pourquoi en 2020, l'IFRC et l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) ont lancé l'initiative Équité et leadership avec un objectif clair : augmenter le nombre de femmes occupant des postes de direction et de leadership humanitaire dans les Amériques.Le projet a débuté comme une opportunité de construire un réseau de pair à pair dans lequel les femmes pouvaient partager et se développer ensemble, à la fois dans des positions de leadership et au niveau local. Au fil des ans, les femmes impliquées dans le programme ont suivi un parcours de leadership - qui comprenait une formation à la gestion et un mentorat - grâce auquel elles ont élargi leurs compétences pour diriger des opérations en cas de catastrophe et d'urgence.« Il est possible que peu de femmes dirigent des opérations humanitaires en raison d'un manque d'opportunités et de motivation », a déclaré Karla Vogt, une volontaire de la Croix-Rouge bolivienne qui a participé à l'initiative. « Je suis volontaire à la Croix-Rouge depuis 11 ans et j'ai le sentiment qu'il est encore nécessaire de promouvoir des politiques internes d'équité entre les sexes.« Le programme, a-t-elle ajouté, a donné aux femmes la possibilité de "créer des espaces pour montrer ce que nous avons de meilleur, d'être un exemple pour les autres femmes et d'exercer nos capacités, qui sont souvent rendues invisibles pour des raisons de genre ».L'investissement porte ses fruitsLes résultats sont impressionnants. Grâce à ce partenariat, le nombre de femmes dirigeant des opérations humanitaires dans les Amériques a augmenté en 2020 pour atteindre 48 %, puis 50 % en 2021. Les réponses de l'IFRC aux ouragans Eta et Iota en 2020, à l'éruption du volcan La Soufrière en avril 2021, au tremblement de terre en Haïti en 2021 ont également été dirigées par des femmes.Mme Vogt a elle-même été déployée en 2021 en tant que coordinatrice sur le terrain de l'opération de réponse aux inondations à Bocas del Toro, au Panama. La même année, l'opération de réponse à la crise migratoire à Darien, au Panama, a également été dirigée par une femme.Mais ce n'est pas tout. La gestion régionale de l'opération COVID-19, ainsi que la réponse à la pandémie au Pérou, en Argentine et en Amérique centrale ont été confiées à des femmes expertes en action humanitaire, ce qui représente une amélioration substantielle par rapport aux chiffres de 2019.« Le cœur de l'opération du volcan La Soufrière était et continue d'être les femmes qui ont donné et continuent de donner leur être à l'intervention d'urgence », a déclaré Rhea Pierre, coordinatrice de la préparation aux catastrophes et des crises climatiques pour l'IFRC dans les Caraïbes anglophones et néerlandophones. Rhea Pierre a été déployée en 2021 en tant que gestionnaire de catastrophes dans le cadre de la réponse à l'éruption du volcan La Soufrière à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.« Je pense que des programmes comme celui-ci ont mis en lumière le rôle vital que nous jouons dans de tels contextes d'urgence. Dans mon cas, cela m'a poussé à sortir de ma zone de confort et m'a montré que oui, je peux y arriver, je peux être un acteur dans cet espace et contribuer positivement à l'amélioration de la vie des gens ».En 2022, 48 % des opérations étaient dirigées par des femmes, mais en 2023, ce chiffre est tombé à 30 %, ce qui indique que le travail d'équité entre les sexes est quelque chose qui est géré en permanence, et non pas réglé d'un seul coup. C'est l'une des raisons pour lesquelles la région Amérique suit en permanence les progrès de l'égalité des sexes dans ses interventions d'urgence grâce à un site web en ligne régulièrement mis à jour.Si l'initiative a permis d'augmenter le nombre de femmes formées, déployées et occupant des postes de direction dans les opérations humanitaires de la région, il est encore nécessaire de faire progresser la conception, la mise en œuvre et la normalisation de mesures qui répondent mieux aux besoins liés à leur charge de travail domestique.Le travail continueDes dizaines de femmes des Sociétés de la Croix-Rouge de la région ont également participé à des programmes de formation et de mentorat et ont contribué à la co-création d'un programme de formation et de compétences.« Aux femmes qui commencent leur carrière humanitaire, je dis : nous avons besoin de vous", déclare Diana Oviedo, coordinatrice des opérations de l'IFRC en Amérique centrale, qui a également été désignée comme coordinatrice de la réponse à la pandémie COVID-19 de l'IFRC en Amérique centrale. « Nous avons besoin de votre voix, de votre vision du monde, de vos contributions pour réduire les souffrances de ceux qui en ont le plus besoin.»«Vous êtes assez nombreux, votre expérience, votre formation et vos qualités humaines suffisent, ne doutez pas de vous. N'ayez pas peur de donner votre avis, que vous soyez en position de leadership ou non. Nous sommes dans ce monde humanitaire parce que nous sommes unis par un sentiment commun d'humanité, faites confiance à votre équipe, écoutez les solutions que d'autres personnes vous proposent, rapprochez-vous d'autres femmes qui vous inspirent et apprenez de leurs expériences ».
Salvador : La Croix-Rouge soutient les communautés avant, pendant et après les catastrophes
Rosa Cándida est une agricultrice du village de Las Maravillas, à la périphérie d'Ahuachapán, dans l'ouest du Salvador. Avec son mari, ses deux filles et ses deux petites-filles, elle vit de la culture du maïs, des haricots et du sorgho dans la campagne luxuriante proche de leur maison.
Ces dernières années, Rosa a vu son pays dévasté par des tempêtes tropicales, des glissements de terrain, des pluies torrentielles et des tremblements de terre, ce qui contraste fortement avec ce cadre idyllique.
Le Salvador est le plus petit pays d'Amérique centrale, mais il est confronté à d'importants risques liés aux catastrophes et au climat. En 2022, Rosa faisait partie des plus de 1,7 million de personnes qui ont eu besoin d'une forme d'aide humanitaire ou de protection dans le pays à la suite de catastrophes.
Un tremblement de terre survenu en janvier de cette année a endommagé sa maison, créant de grandes fissures dans ses murs de briques et obligeant sa famille à dormir dehors en attendant de trouver l'argent nécessaire pour la réparer.
Une demi-journée de travail agricole rapporte tout juste à Rosa de quoi nourrir sa famille pour la journée, ce qui signifie que des catastrophes comme le tremblement de terre ont un impact considérable sur les finances et le bien-être de sa famille.
Heureusement, la Croix-Rouge salvadorienne est venue à son secours. Ses équipes ont rapidement procédé à une évaluation des dégâts causés par le tremblement de terre et ont fourni une aide financière à plus de 600 familles de la région, dont celle de Rosa.
« L'aide de la Croix-Rouge nous a permis d'acheter de la nourriture, des médicaments et d'autres articles ménagers », explique-t-elle.
Les équipes de la Croix-Rouge ont effectué deux transferts d'argent, en veillant à ce que l'argent parvienne aux personnes qui en avaient le plus besoin :
« Nous avons donné la priorité aux ménages les plus durement touchés par le tremblement de terre, notamment les personnes âgées, les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de moins de cinq ans», explique Fatima Evora, de la Croix-Rouge salvadorienne.
L'assistance en espèces est l'un des nombreux moyens par lesquels la Croix-Rouge salvadorienne aide les communautés locales à travers le pays à prévenir les catastrophes, à s'y préparer et à y répondre. Les volontaires de la Croix-Rouge salvadorienne ont également mis en place des systèmes d'alerte précoce afin de préparer les communautés aux sécheresses et aux inondations, et ont aidé les populations à adopter des moyens de subsistance respectueux du climat.
Dans le cadre du partenariat programmatique entre l'IFRC, les sociétés nationales et l'Union européenne, la Croix-Rouge salvadorienne a organisé des ateliers communautaires au début de l'année afin que les gens puissent s'informer sur les risques de catastrophes et savoir comment s'y préparer.
« Nous avons appris qu'il existe des alertes vertes, jaunes, orange et rouges, et que chacune d'entre elles indique un niveau de risque différent. Nous pouvons nous préparer et avertir les gens par mégaphone d'évacuer et de chercher de l'aide», explique Juana Santa Maria, qui a participé à un atelier à San Luis Herradura.
«La chose la plus précieuse a été de savoir qu'en tant que communauté, nous pouvons demander de l'aide à la mairie, aux associations de développement communautaire et au personnel de la protection civile. Aujourd'hui, nous disposons de plus d'informations pour nous préparer et réagir aux catastrophes», ajoute-t-elle.
--
En 2022, Nous avons atteint 3 000 personnes à El Salvador à travers le partenariat programmatique avec l'Union Européenne.
Mis en œuvre par 24 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le monde entier, notamment au Panama, au Guatemala, au Honduras, au Salvador et en Équateur dans les Amériques, le partenariat programmatique aide les communautés à réduire les risques et à mieux se préparer aux catastrophes et aux situations d'urgence sanitaire.
Avec la coordination de la Croix-Rouge espagnole et le soutien de l'IFRC, la Croix-Rouge salvadorienne est :
Renforcer les connaissances de la communauté;
Fournir une assistance aux personnes en déplacement;
Prévenir les épidémies et y répondre;
Veiller à ce que les perceptions et les préoccupations des communautés soient prises en compte et utilisées pour améliorer l'aide humanitaire.
Climate crises Q&A: Why have some recent storms gained so much strength, so quickly?
Un entretien avec Juan Bazo, climatologue au Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, par Susana Arroyo Barrantes, Directrice communication de l'IFRC pour les Amériques.Susana Arroyo : En octobre 2023, l'ouragan Otis a suscité beaucoup d'étonnement après être passé d'une tempête tropicale à un ouragan de catégorie 5 en seulement 12 heures. Selon le Centre national des ouragans des États-Unis, il s'agissait de l'ouragan le plus puissant jamais enregistré sur la côte mexicaine du Pacifique. El Niño a-t-il joué un rôle dans l'intensification rapide d'Otis ?Juan Bazos: Il s'agit d'une combinaison d'océans chauds et d'El Niño. En outre, toute la côte pacifique du Mexique, du Salvador, du Honduras et les côtes du Costa Rica ont été très chaudes. Cela a permis la formation de cyclones et de tempêtes. Certaines de ces tempêtes sont même passées de l'Atlantique au Pacifique.En ce qui concerne l'intensification, cela s'est déjà produit auparavant, l'ouragan Patricia en 2015 a également connu cette intensification très rapide en moins de 12 heures au large de la côte pacifique du Mexique, mais l'impact n'a pas eu lieu dans une zone très peuplée.D'un point de vue scientifique, il est de plus en plus difficile de prévoir ce type d'intensification. La plupart des modèles, si ce n'est tous, ont échoué dans la prévision à court terme, qui est l'une des prévisions les plus fiables que nous ayons en météorologie. Cela est dû à plusieurs facteurs : l'intensification rapide, les conditions atmosphériques très locales et la température de l'eau de l'océan dans cette partie de la côte mexicaine.De plus en plus, l'intensification se produit non seulement dans le Pacifique et l'Atlantique de notre région, mais aussi dans l'océan Indien. Aux Philippines, cela s'est produit à plusieurs reprises. C'est un défi, à la fois pour les services climatiques et pour la réponse humanitaire.SA: Des prévisions rigoureuses, précises et efficaces sont indispensables pour prendre des décisions qui sauvent des vies. Si nous nous dirigeons vers une ère de plus grande incertitude, nous devons également nous pencher sur la manière dont nous anticipons sur d'autres fronts. À quoi pouvons-nous nous attendre cette année ?JB: Au cours des mois suivants, nous devrions normalement entrer dans une période neutre et passer rapidement au phénomène La Niña. Ce phénomène aura lui aussi ses conséquences et modifiera l'ensemble du panorama. Il se pourrait que cette année, nous devions nous préparer à une saison des ouragans qui pourrait être supérieure à la normale. Nous devons donc continuer à surveiller la situation, compte tenu de la crise climatique et du fait que l'océan Atlantique est encore très chaud.SA: L'IFRC a essayé de conclure davantage d'alliances avec des institutions météorologiques qui se consacrent à la recherche, à la surveillance et à la compréhension du climat. Est-ce l'une des voies à suivre à l'avenir pour renforcer cette alliance ? JB: De plus en plus, l'IFRC a pour principaux alliés des entités scientifiques et techniques, afin de prendre des décisions fiables, et je pense que c'est ainsi que nous devons continuer à travailler. L'information scientifique nous apportera des informations pour nos programmes et nos opérations à différentes échelles de temps, à court, moyen et long terme. Nous ne devons pas ignorer les projections climatiques, mais prévoir comment nous pouvons nous adapter en sachant que le climat va changer. Cela fait partie de notre travail, de nos politiques à nos interventions, et je pense que le réseau de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge le fait très bien. Cependant, nous devons nous donner plus de moyens, nous rapprocher des entités scientifiques techniques, des universités, qui sont nos alliés. Ils peuvent nous apporter beaucoup plus d'informations - beaucoup plus riches, beaucoup plus localisées. C'est la prochaine étape que nous devons franchir.SA: De nombreux changements sont également à venir dans le domaine de la météorologie. Désormais, grâce à l'intelligence artificielle (IA) et à des quantités de données de plus en plus importantes, les prévisions vont évoluer et probablement s'améliorer. Pourrions-nous donc obtenir des prévisions plus fiables en termes d'intensification rapide ?JB: L'intelligence artificielle ouvre de nombreuses perspectives d'innovation. La météorologie n'est pas exacte à 100 %. Il y a toujours un certain degré d'incertitude et il y aura des échecs. Cela fait partie du chaos atmosphérique de notre planète, de sa complexité et des nombreuses variables qui jouent un rôle dans les prévisions météorologiques. En ce sens, l'IA apportera une grande valeur ajoutée à l'amélioration des prévisions.D'où la nécessité 1) d'investir davantage dans des systèmes d'action précoce fondés sur les prévisions, 2) de disposer de systèmes d'alerte précoce plus agiles, plus souples et capables d'informer et de mobiliser la population en un temps record, et 3) de disposer d'une aide humanitaire prépositionnée pour répondre aux catastrophes dès qu'elles se produisent.L'IFRC est un des leaders de l'initiative "Alertes précoces pour tous", qui fournira des alertes précoces aux populations du monde entier d'ici 2027. En savoir plus.