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Catastrophe du ferry au Gabon : La Croix-Rouge Gabonaise soutient le relèvement de la santé mentale des survivants

« Le naufrage de l'Esther Miracle, que j'appelle maintenant l'Esther fantôme, a profondément changé le cours de ma vie. J'ai perdu la moitié de moi-même, ma femme bien-aimée", raconte Gabriel, un survivant qui se rendait de Libreville à Port-Gentil lorsque le bateau a coulé. « Nous faisions régulièrement le trajet jusqu'à Port-Gentil. Il était environ 20 heures lorsque nous sommes montés à bord le 8 mars. En tant qu'ancien matelot, je sentais déjà que quelque chose n'allait pas. Et en effet, c'était le cas. «Entre une et deux heures du matin, nous avons entendu des bruits suspects. Un policier à bord s'est approché de nous et des autres passagers pour nous informer qu'il y avait quelques petits problèmes sur le bateau mais que tout était sous contrôle. Peu après, tout a dérapé. Le bateau s'est dangereusement incliné d'un côté. Sur ordre du policier, nous avons essayé de le rééquilibrer, mais en vain, et le bateau a commencé à couler». Informée de la situation d'urgence, la Croix-Rouge Gabonaise a dépêché des équipes au Port-Môle de Libreville, où les survivants, secourus par un autre bateau, ont commencé à débarquer au cours de la journée du 9 mars. Les ambulances ont commencé à transporter les personnes dans un état critique vers les postes médicaux avancés et les hôpitaux généraux. Des volontaires de la Croix-Rouge ont prodigué des soins urgents et des premiers secours aux survivants sur place, et une unité de soutien psychosocial a été rapidement mise en place pour fournir des services de santé mentale d'urgence. «Lorsque nous sommes arrivés à Port Môle, les équipes de la Croix-Rouge Gabonaise étaient déjà sur place pour accueillir les rescapés du naufrage, qui étaient tous en mauvaise posture. C'est grâce à elles que nous avons tous reçu les premiers soins et un soutien. Des psychologues ont été mis à notre disposition», explique Gabriel. Pour Priscillia, c'est son oncle qui voyageait à bord de l'Esther Miracle et qui a malheureusement perdu la vie. «Je le considérais comme plus qu'un simple oncle, car il a joué de nombreux rôles dans ma vie et dans celles de nombreux membres de notre famille. Il était pasteur et a eu un impact énorme sur ma vie, me soutenant énormément dès mon plus jeune âge. « Ce que nous savons, c'est que lorsque le bateau commençait à couler, ne sachant pas qu'il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage à bord, mon oncle a donné le sien à une autre personne qui a survécu. On m'a dit qu'il avait passé les derniers instants de sa vie à réciter des prières pour donner de la force et de l’espoir aux personnes qui l'entouraient», explique Priscillia. « La Croix-Rouge Gabonaise nous a beaucoup aidés. Sur le plan émotionnel, c'était difficile à l'époque. Dès le premier jour au port, quand les rescapés ont débarqué sur le quai et que mon oncle n'en faisait pas partie, les volontaires de la Croix-Rouge Gabonaise étaient là pour nous aider et s'occuper de nous. Nous étions au port le matin et nous rentrions très tard le soir, tous les jours, et leurs équipes étaient toujours là ». Outre l'assistance psychologique, la Croix-Rouge Gabonaise a également préparé plus de 7 000 repas pendant 10 jours pour les survivants et les familles venues attendre des nouvelles de leurs proches. Ils ont également mis en place une unité spéciale de rétablissement des liens familiaux (RLF) afin de permettre aux personnes de renouer avec leurs proches disparus. Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, ils ont continué à prodiguer des conseils médicaux aux survivants et ont aidé les gens à retrouver les objets perdus qui ont pu être récupérés. « Il était de notre devoir de fournir l'assistance nécessaire dans un moment aussi difficile. Les services de premiers secours nous ont permis de sauver des vies. De même, la cellule psychologique que nous avons ouverte a permis aux survivants et aux membres des familles qui attendaient des nouvelles de leurs proches d'avoir une oreille attentive prête à leur apporter le soutien nécessaire. Ce soutien se poursuit encore aujourd'hui», a déclaré Véronique TSAKOURA, Présidente Nationale de la Croix-Rouge Gabonaise. Au cours des mois qui ont suivi la catastrophe, les psychologues de la Croix-Rouge Gabonaise ont orienté les survivants et les proches des victimes vers les services de santé mentale spécialisés de Libreville et de Port-Gentil pour qu'ils continuent à les aider. Leur porte reste ouverte à toute personne en quête de réconfort ou d'une oreille attentive. -- Cliquez ici pour en savoir plus sur notre travail dans le domaine de la santé mentale et du soutien psychosocial.

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