De la vision d'un homme à un réseau mondial
Par Kate Forbes, Présidente de l'IFRCEn ce 5 mai, nous commémorons la création de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). Cette journée nous invite à faire une pause, non seulement pour célébrer les réalisations de notre réseau mondial, mais aussi pour réfléchir à la vision de l’homme dont la détermination lui a donné vie : Henry P. Davison.Américain lui aussi, Davison n’était pas seulement banquier et philanthrope; il était un homme profondément conscient du poids de la souffrance humaine et du pouvoir de l’unité. À la suite de la Première Guerre mondiale, alors que le monde portait encore les cicatrices d’un conflit à l’échelle planétaire, il comprit l’urgence de rassembler les Sociétés nationales de la Croix-Rouge pour qu’elles œuvrent ensemble, dans un esprit de coopération. C’est cette vision qui donna naissance à la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge — ce que nous appelons aujourd’hui le réseau de l’IFRC.Le génie de Davison ne réside pas seulement dans sa clairvoyance, mais aussi dans sa croyance en notre humanité commune. Il avait compris que la souffrance ne connaissait pas de frontières et que notre compassion ne devait pas en connaître non plus. Il pensait que les Sociétés nationales, quelle que soit leur taille, pouvaient et devaient s'unir dans la solidarité pour répondre aux besoins humanitaires - que ce soit en temps de guerre ou de paix, en cas de catastrophe ou d'urgence de santé publique. Son leadership a ouvert la voie à l'action humanitaire moderne, où les principes guident notre travail, mais où le courage et la coopération le rendent possible.Plus d'un siècle plus tard, son héritage perdure dans tous les coins du monde où des volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont présents. Des déserts du Sahel aux montagnes du Népal, des centres urbains aux îles les plus reculées, le réseau de l'IFRC continue de vivre la vision fondatrice de Davison : un réseau d'égaux, agissant localement et unis mondialement.En tant que président de l'IFRC, et en tant qu'Américain, je ressens une fierté et une responsabilité particulières à honorer l'héritage de Davison. C'était un homme d'action, d'une grande clarté morale et d'une détermination sans faille. Et bien que le monde ait changé de manière spectaculaire depuis 1919, l'esprit qui a poussé Davison à agir - la croyance en la dignité de chaque vie humaine - reste inchangé.Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à des défis nouveaux et de plus en plus complexes, je me remémore souvent la vision d'Henry Davison et je m'efforce de faire en sorte que notre réseau mondial devienne plus fort, plus résistant et plus uni, en dépit de la polarisation et de la division qui caractérisent notre époque. Sa vision n'est pas simplement un artefact historique ; c'est un mandat vivant qui doit façonner notre façon de diriger, de collaborer et de nous occuper des autres.N'oublions jamais que nous sommes sur les épaules de ceux qui nous ont précédés. Il est de notre responsabilité de nous réengager en faveur des idéaux défendus par Davison et de viser un avenir où l'unité, et non la division, définit notre réponse aux problèmes les plus urgents du monde.Puisse l'héritage d'Henry Davison continuer à éclairer notre chemin, aujourd'hui et pour les générations à venir.