L'urgence du choléra peut être évitée

Malawi Red Cross Society volunteers distribute chlorinated water to members of a community in Blantyre in February 2023.

Malawi Red Cross Society volunteers distribute chlorinated water to members of a community in Blantyre in February 2023.

Photo: IFRC/Victor Lacken

À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le groupe de travail mondial sur le choléra explique la voie à suivre

Le monde est confronté à une recrudescence du choléra, touchant même des pays qui n'ont pas été touchés par la maladie depuis des décennies. Des années de progrès contre cette maladie ancestrale ont disparu. Bien que la situation soit sans précédent, la leçon à tirer n'est pas nouvelle: l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène sont les seules solutions durables et à long terme pour mettre fin à l'épidémie de choléra et prévenir d'autres épidémies à l'avenir.

La situation mondiale du choléra est préoccupante, mais alors que nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale de l'eau et que s'ouvre à New York la Conférence historique des Nations unies sur l'eau, le Groupe de travail mondial pour la lutte contre le choléra (GTFCC- Global Task Force on Cholera Control) appelle les pays et la communauté internationale à canaliser cette inquiétude vers des actions concrètes.

Premièrement, pour prévenir de futures épidémies, les pays ont besoin de systèmes de surveillance de la santé publique solides afin d'identifier et de confirmer rapidement les cas de choléra, ce qui permet d'agir immédiatement. Les pays qui connaissent des épidémies généralisées ont besoin d'un soutien immédiat pour suivre la crise actuelle et s'y attaquer. Nous ne pouvons pas résoudre un problème que nous ne voyons pas.

Deuxièmement, il faut arrêter le cycle qui nous mène d'une urgence à l'autre en investissant dans l'eau, l'hygiène et l'assainissement (EHA). Lorsqu'une épidémie de choléra se déclare, les équipes d'intervention se précipitent pour apporter du savon et des comprimés de chlore, acheminer de l'eau potable par camion et construire des latrines temporaires afin d'éviter que l'épidémie ne se propage. Si ces actions permettent incontestablement de sauver des vies, des investissements à plus long terme en faveur des infrastructure en EHA peuvent permettre de prévenir les épidémies. Partout dans le monde où le choléra a été éliminé, c'est grâce à l'amélioration de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène de base, dont l'accès est un droit de l'homme internationalement reconnu.

Passer d'une réponse d'urgence à des améliorations à long terme est plus efficace, car bien que le choléra soit un problème de santé, il s'agit avant tout d'un problème de développement.

Troisièmement, concentrer les efforts sur les points chauds du choléra. La lutte contre le choléra nécessite une approche ciblée centrée sur les points chauds - zones de santé ou districts - où se concentrent les cas de choléra. En se concentrant sur les points chauds du choléra, on fait plus que doubler le rendement des investissements dans l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène : de 4,30 à 10 dollars pour chaque dollar investi.

Quatrièmement, soutenir l'élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux de lutte contre le choléra, y compris le budget alloué à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène. Ces plans nationaux définissent les actions multisectorielles nécessaires pour une prévention et un contrôle durables du choléra, y compris l'utilisation de vaccins oraux contre le choléra, en plaçant les communautés au centre.

La pauvreté, les conflits et les catastrophes continuent d'alimenter le choléra, désormais amplifié par le changement climatique. L'avenir présente de multiples défis, mais au moins pour le choléra, nous avons la réponse : l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène dans les points chauds du choléra. Des investissements urgents et ciblés nous permettront d'y parvenir.

Note aux éditeurs

Ces derniers mois, le monde a connu une résurgence du choléra. L'année dernière, pas moins de 30 pays ont connu des épidémies, et nous continuons à observer une propagation géographique inquiétante jusqu'en 2023. Des pays comme le Liban, l'Afrique du Sud et la Syrie connaissent leurs premières épidémies depuis des décennies. Ce n'est pas seulement le nombre et l'étendue des flambées qui sont préoccupants, mais aussi la gravité avec laquelle elles frappent. Le taux moyen de létalité des foyers actuels est deux fois plus élevé que le seuil cible de moins de 1 %.

Nombre de ces épidémies sont clairement liées à des événements climatiques extrêmes, qui apportent tantôt trop d'eau, tantôt trop peu, deux facteurs qui favorisent le choléra, car l'accès à l'eau est perturbé et les gens peuvent être contraints de quitter leur domicile pour s'installer dans des lieux plus temporaires et parfois surpeuplés. À l'avenir, nous pouvons nous attendre à des inondations, des sécheresses, des tempêtes et des déplacements de population plus fréquents. Outre le changement climatique, les exercices de modélisation montrent que la croissance démographique et l'urbanisation pourraient à elles seules entraîner un doublement des cas de choléra au cours des 20 prochaines années si nous n'agissons pas maintenant.

Pour plus d'informations sur l'approche multisectorielle complète de la lutte contre le choléra et de son élimination, veuillez consulter la déclaration du comité directeur du GTFCC sur la situation actuelle du choléra.

Signé par le comité de pilotage du groupe de travail mondial pour la lutte contre le choléra (GTFCC)

Son Excellence M. Hakainde Hichilema, Président de la République de Zambie et Champion de la lutte mondiale contre le choléra

Dr Frew Benson, président du comité directeur du GTFCC

Dr Christopher J. Elias, président, développement mondial, Fondation Bill & Melinda Gates

Dr Howard Zucker, directeur adjoint pour la santé mondiale, Centers for Disease Control and Prevention (CDC)

Dr Seth Berkley, Directeur général de Gavi, l'Alliance du vaccin

Jagan Chapagain, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC)

Dr Christos Christou, Président international, Médecins sans frontières

Catherine Russell, Directrice générale, UNICEF

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, Organisation mondiale de la santé

 

Contacts médias

Institut national zambien de santé publique

Mazyanga Liwewe,

[email protected]

 

BMGF

[email protected]

 

CDC

Erik M. Friedly, [email protected]

 

Gavi, the Vaccine Alliance

[email protected]

 

IFRC

Marie Claudet, [email protected]

 

MSF

Jean-Marc Jacobs, [email protected]

 

UNICEF

Sara Alhattab, +1 917 957 6536, [email protected]

 

WHO

[email protected]

 

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