Le Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge avertit que les communautés vont souffrir du manque d'urgence exprimé dans le texte final du sommet COP28. Tout en saluant une grande partie de l'accord, Jagan Chapagain prévient qu'il ne va pas assez loin, ni assez vite, et que l'engagement financier manque pour répondre aux besoins des communautés.
Réagissant à l'accord, M. Chapagain a déclaré :
« Cet accord est un pas dans la bonne direction, mais nous avions besoin d'un bond en avant. La création d'un fonds pour les pertes et dommages et les progrès accomplis en ce qui concerne l'objectif mondial en matière d'adaptation sont les bienvenus. Il est bon également que les termes utilisés pour l'atténuation aient été améliorés. Mais ces mesures ne sont pas encore soutenues par le financement nécessaire, et tout se passe beaucoup trop lentement. Nous devons nous efforcer d'atteindre ceux qui ont le plus besoin d'action. Les communautés souffrent actuellement. Elles ont besoin d'une action immédiate. »
L'IFRC tient particulièrement à commenter trois aspects de l'accord :
Concernant l'atténuation
Bien que le texte ait progressé, les actions actuelles décrites ne suffiront pas à maintenir la planète en dessous d'un réchauffement de 1,5 degré. Si - ou quand - nous franchissons ce seuil, les conséquences humanitaires seront désastreuses. Nous assisterons à des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes plus intenses, plus fréquents et se chevauchant, qui détruiront des habitations, des vies et des moyens de subsistance, tandis que l'élévation du niveau de la mer privera les populations de leurs terres et de leurs modes de vie.
Concernant l'adaptation
L'accord sur les objectifs et le cadre de l'"objectif mondial en matière d'adaptation" est bienvenu et encourageant. Cependant, les communautés ont besoin de plus que de bonnes intentions. Pour atteindre les objectifs d'adaptation, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité, un soutien financier est nécessaire, et ce dès maintenant. Nous appelons les parties à aller rapidement au-delà de l'engagement de doubler le montant de l'adaptation, afin de véritablement combler le fossé.
L'adaptation doit également atteindre les communautés qui en ont le plus besoin, dont beaucoup sont actuellement laissées pour compte. Dans une avancée positive, la COP28 a reconnu ce défi et a proposé des actions dans une nouvelle Déclaration sur le climat, les secours, le relèvement et la paix. Cette déclaration s'engage à "augmenter considérablement les ressources financières pour l'adaptation au climat et le renforcement de la résilience [...] dans les situations de fragilité, de conflit ou de besoins humanitaires graves". Le plus important - et le plus difficile - sera de traduire ces paroles en actes.
Concernant les pertes et dommages
L'une des réussites de la COP28 a été la création d'un "Fonds pour pertes et dommages" officiel. Mais cette structure de financement a maintenant besoin de fonds ! Si les engagements actuels permettent au fonds de démarrer, ils ne représentent qu'une infime partie de ce qui est nécessaire. Une coordination efficace avec des dispositifs de financement plus larges est également nécessaire pour identifier les lacunes et atteindre les personnes dans le besoin.
L'IFRC
La Fédération internationale aide les communautés à se préparer et à réagir aux aléas météorologiques et climatiques extrêmes partout dans le monde. Ces dangers deviennent de plus en plus fréquents et pires. Au cours des deux dernières semaines seulement, alors que la COP28 était en cours, le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont aidé les populations suite aux inondations au Kenya, en Angola, en Éthiopie, en République dominicaine et en Tanzanie. Les familles et les communautés sont déjà confrontées aux impacts très réels des conditions météorologiques extrêmes et, à mesure que le changement climatique s’aggrave, ces besoins vont croître de façon exponentielle. Nous rappelons donc au monde que les mots ne suffisent jamais. Nous avons besoin d’action, d’un grand pas en avant dans l’action.
Des entretiens sont disponibles avec des dirigeants de l'IFRC et des experts en politique climatique.
Contact: Andrew Thomas +41 76 3676587; [email protected]