Excellences, distingués délégués et collègues,
Lorsque j'ai pris la présidence de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), je n'aurais jamais imaginé que ma première visite serait à Gaza et en Israël - une expérience profondément émouvante et extrêmement difficile.
La crise à Gaza n'est pas seulement une catastrophe humanitaire ; il s'agit d'une impasse diplomatique profondément enracinée qui requiert notre attention de toute urgence.
Depuis ma prise de fonction, j'ai eu le devoir déchirant d'écrire 24 lettres de condoléances pour la perte de nos volontaires et employés dévoués - 20 de la Société du Croissant-Rouge palestinien et 4 du Magen David Adom en Israël. Ces personnes courageuses ont consacré leur vie à soulager les souffrances humaines, mais ont été victimes de la violence qu'elles cherchaient à atténuer.
Permettez-moi d'être sans équivoque : rien ne peut justifier l'assassinat de travailleurs humanitaires, dont la mission de paix, de soins et de compassion transcende toutes les frontières politiques. Les travailleurs de la santé et de l'aide humanitaire, ainsi que leurs installations, doivent toujours être protégés, y compris par les emblèmes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
De même, rien ne peut justifier le meurtre de civils innocents pris entre les feux d'un conflit dont ils ne sont pas responsables. Les hostilités en cours et leur intensification, dont on a encore été témoin le 8 juin, empêchent une réponse humanitaire digne qui réponde aux besoins physiques et mentaux. Le réseau de l'IFRC est prêt à intensifier sa réponse, mais les hostilités doivent cesser.
De plus, rien ne peut justifier l'enlèvement et la prise d'otages de personnes innocentes. De tels actes infligent de profondes cicatrices psychologiques et violent les principes fondamentaux de la décence humaine et du droit international humanitaire. Les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition.
Le plus affligeant est peut-être l'indifférence qui permet à de telles souffrances de se poursuivre sous nos yeux. Nous sommes témoins de l'angoisse de la perte, du désespoir de la nécessité et du désespoir d'une violence sans fin.
L'aide humanitaire seule n'est pas une solution à cette crise. Je demande instamment à cette assemblée d'intensifier tous les efforts diplomatiques pour mettre fin à ce conflit et garantir un accès humanitaire sûr, inconditionnel et sans entrave à Gaza. Nous ne devons pas laisser l'indifférence éroder notre humanité commune.
La population de Gaza mérite plus que notre sympathie, elle mérite notre action.
Je vous remercie de votre attention.