Soudan : Un financement crucial est nécessaire urgemment pour poursuivre l'aide aux personnes touchées par le conflit
Khartoum/Nairobi/Le Caire/Beyrouth/Genève, 2 juin 2023 - Parvenu à sa septième semaine, le conflit au Soudan a épuisé les ressources de la Société du Croissant-Rouge soudanais (SCRS), ce qui conduit la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) à doubler son appel d'urgence pour le porter à 60 millions de francs suisses. Elle lance également un deuxième appel régional de 42 millions de francs suisses pour faire face à l'afflux de personnes fuyant vers les pays voisins.
Aida Elsayed, secrétaire générale du Croissant-Rouge soudanais, a déclaré :
«Sans cette aide, la population soudanaise subira de graves conséquences humanitaires,car elle ne sera tout simplement plus en mesure de répondre à ses besoins fondamentaux, ce qui aura de graves répercussions. Les combats ne montrent aucun signe de ralentissement et le bilan humain continue de s'alourdir chaque jour.
« S'il est financé, cet appel révisé permettra à SRCS de poursuivre les évacuations, la fourniture d'eau, de nourriture, d'abris, de premiers soins et de soutien psychologique, ainsi que la réunification des familles. Cela fera certainement la différence entre la vie et la mort pour de nombreuses personnes. Ce sera certainement un facteur décisif pour que d'innombrables familles connaissent des souffrances extrêmes».
Les pénuries de médicaments, de nourriture, d'eau et de carburant, la destruction des hôpitaux, des bâtiments résidentiels, des infrastructures d'énergie et d'eau ainsi que les risques de décès et de blessures dus aux combats et au non-accès à l'argent liquide signifient que les gens ne sont pas en mesure d'accéder aux biens et services essentiels ou de se mettre à l'abri.
Avec 40 000 volontaires répartis dans 18 antennes à travers le pays, SCRS est la plus grande organisation humanitaire sur le terrain au Soudan. Jusqu'à présent, elle a fourni plus de 40 000 repas et colis alimentaires, 24 000 premiers soins et traitements médicaux, et évacué 740 personnes blessées. SCRS procède également à des enterrements sûrs et dignes pour les personnes qui ont perdu la vie.
« Alors que nos volontaires du CRS travaillent sans relâche pour aider les gens depuis le début du conflit malgré les dangers et le fait qu'eux et leurs propres familles sont également touchés, il faut faire beaucoup plus. Mais cela ne sera possible que si nous recevons du financement. Sans cela, nous laissons la population soudanaise face à des conditions difficiles auxquelles beaucoup pourraient ne pas survivre», a ajouté Mme Elsayed.
Neuf millions de personnes ont été touchées par le conflit dans un pays où 11,7 millions de personnes avaient déjà besoin d'une aide alimentaire et de moyens de subsistance.
«Avec ces vulnérabilités préexistantes et l'arrêt presque total de l'aide alimentaire vitale, les conséquences seront désastreuses pour les familles qui dépendent de celle-ci», a déclaré Mme Elsayed.
Le nouvel appel régional pour les mouvements de population soutiendra les activités de réponse humanitaire des Sociétés nationales dans les pays voisins, à savoir l'Égypte, le Tchad, le Sud-Soudan, la République centrafricaine, l'Éthiopie et la Libye.
Mohammed Mukhier, Directeur Régional de l'IFRC pour la région Afrique a déclaré :
« Plus de 330 000 personnes ont fui le conflit dévastateur au Soudan pour se réfugier dans les pays voisins. La situation est extrêmement instable et, à mesure que le conflit se poursuit, les mouvements transfrontaliers ne feront qu'augmenter. Il s'agit de personnes déjà vulnérables, en majorité des femmes et des enfants, et un grand nombre d'entre elles fuient la violence pour la deuxième fois, après avoir été déplacées de camps au Soudan».
À l'extérieur du Soudan, la présence du personnel et des volontaires des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aux postes frontières est cruciale. Ils gèrent des points de services humanitaires afin de fournir aux personnes fuyant le conflit des services essentiels tels qu'un soutien psychosocial, des médicaments, des premiers soins, de la nourriture et des cartes SIM, ainsi que de rétablir les liens familiaux.
Pour plus d'informations ou pour demander une interview, merci de nous écrire via l'adresse suivante :[email protected]
A Nairobi:
Rita Nyaga, +254 110 837 154, [email protected]
Susan Cullinan, +61 457 527 197, [email protected]
A Beyrouth: Mey el Sayegh, +96176174468, [email protected]
A Genève:
Anna Tuson, +41 79 895 6924
Tommaso Della Longa, +41 79 708 4367
Crise au Soudan: Mouvement régional des populations
Le conflit en cours au Soudan a conduit des centaines de milliers de personnes, dont beaucoup de femmes, d'enfants et de personnes âgées, à fuir le pays pour se mettre à l'abri au-delà des frontières. Les personnes arrivant dans les pays voisins ont été confrontées à des conditions humanitaires désastreuses. Nombre d'entre elles ont été prises entre deux feux et ont eu du mal à accéder à la nourriture, à l'eau et aux services de santé pendant un certain temps. Par le biais de cet appel d'urgence, l'IFRC soutient les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge d'Égypte, du Tchad, du Soudan du Sud, de la République centrafricaine (RCA), d'Éthiopie et de Libye afin de fournir une assistance humanitaire essentielle aux personnes fuyant le Soudan.
Afrique: Crise alimentaire
L'Afrique subsaharienne connaît l'une des crises alimentaires les plus alarmantes depuis des décennies, tant par sa gravité que par son étendue géographique. Environ 146 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire aiguë et ont besoin d'une aide humanitaire urgente. La crise est due à une série de facteurs locaux et mondiaux, notamment l'insécurité et les conflits armés, les événements météorologiques extrêmes, la variabilité climatique et les impacts macroéconomiques négatifs. Par le biais de cet appel d'urgence régional, l'IFRC soutient de nombreuses Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à travers l'Afrique afin de protéger la vie, les moyens de subsistance et l'espoir de millions de personnes.
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lance un cri d’alarme : pas question de céder à la lassitude au moment où la famine s’étend dans le monde
Genève, 13 septembre 2022, (CICR/IFRC) – Les feux de détresse clignotent dangereusement: conflits armés, urgences climatiques, difficultés économiques et obstacles politiques font que la famine s’étend un peu partout à travers le monde. Sans une action d’urgence et immédiate, la misère dans laquelle vivent des millions de personnes ne peut que s’aggraver.
Si l’on veut sortir de l’engrenage des crises à répétition, il faut apporter des améliorations systémiques, notamment investir dans une production vivrière adaptée au climat dans les régions touchées par un conflit, et dans des mécanismes d’aide fiables aux populations isolées, victimes de pénuries alimentaires et de la flambée des prix. Voilà en substance ce que disent la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le conflit armé international en Ukraine a fortement ébranlé les systèmes mondiaux d’approvisionnement alimentaire et compromis les récoltes futures dans de nombreux pays à cause de ses conséquences sur l’accès aux engrais. L’importance d’accélérer les exportations de céréales en application de l’Initiative céréalière de la mer Noire ne saurait être surestimée. La quantité de céréales parvenant aux populations vulnérables d’Afrique de l’Est est encore très insuffisante.
Si les situations de famine font les gros titres des journaux, la crise risque fort d’induire un sentiment de lassitude. Pourtant, l’ampleur et l’énormité des besoins a quelque chose d’effrayant en ce moment. Plus de 140 millions de personnes sont en état d’insécurité alimentaire sévère à cause des conflits et de l’instabilité, à un moment où le changement climatique et la précarité économique laissent présager un accroissement des besoins alimentaires dans les prochains mois.
C’est maintenant qu’il faut faire preuve de volonté politique et débloquer des ressources. Sans elles, de nombreuses personnes mourront et les souffrances dureront des années. Une intervention d’urgence ne mettra pas fin à elle seule à ces faminesUne action concertée et des stratégies à long terme sont les seuls moyens de sortir de cet engrenage.
Tout en répondant aux besoins d’urgence, il est essentiel de jeter les bases de la résilience. Gouvernements, secteurs privés, organisations d’aide humanitaire et de développement doivent redoubler d’efforts et financer des plans pour préserver à long terme la sécurité alimentaire, les moyens d’existence et la résilience.
Des mesures diverses s’imposent. Il importe notamment d’investir dans le renforcement des systèmes alimentaires et des acteurs locaux pour asseoir la sécurité alimentaire et économique sur des bases durables. Il faut notamment anticiper et fonder son action en faveur de la sécurité alimentaire sur des prévisions et une analyse des risques.
Francesco Rocca, Président de l'IFRCa déclaré:
«Près de 25 pays d’Afrique traversent la pire crise alimentaire qu’ils aient connue depuis des décennies. Quelque 22 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique se débattent avec la famine, qui est la résultante de divers facteurs tels que la sécheresse, les inondations, les conséquences économiques du Covid-19, les conflits, et même l’invasion des criquets pèlerins. Derrière ces chiffres ahurissants, ce sont des êtres humains en chair et en os – des hommes, des femmes et des enfants – qui se battent chaque jour contre la faim et la mort. Et l’on s’attend à ce que la situation se dégrade encore en 2023. Pourtant, une action rapide permettrait de sauver de nombreuses vies. Il faut agir d’urgence, et massivement, pour accroître l’aide dont dépend la vie de millions de personnes et pour s’attaquer résolument aux causes profondes de cette crise en prenant des engagements à long terme».
L'IFRC et ses membres – des équipes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge présentes dans pratiquement tous les coins du monde – font parvenir de l’aide aux communautés isolées. De l’argent en espèces est distribué aux familles pour leur permettre de se nourrir, de se soigner et de subvenir à d’autres besoins urgents. Au Nigéria, les volontaires de la Croix-Rouge veillent d’abord à la nutrition des femmes enceintes ou allaitantes, dont dépend la santé des enfants à naître ou déjà nés. À Madagascar, les volontaires remettent en état les ressources en terres et en eau en luttant contre l’érosion, en construisant des points d’eau et font porter leurs efforts sur l’irrigation, ainsi que sur d’autres moyens traditionnels de lutte contre la faim tels que la surveillance nutritionnelle.
Peter Maurer, Président du CICR, a déclaré:
«Le conflit est une cause majeure de la faim. La violence empêche les cultivateurs de semer et de récolter. Les sanctions et blocus font obstacle aux livraisons de vivres aux plus vulnérables. Mon souhait est de voir la résilience imbriquée dans l’action humanitaire, afin que les populations souffrent moins lorsque la violence et le changement climatique bouleversent leur vie. Il ne suffira pas d’enchaîner les solutions de fortune dans les années à venir.»
Le CICR a aidé cette année près d’un million de personnes du sud et du centre de la Somalie à acheter de quoi se nourrir pendant un mois en distribuant de l’argent liquide à plus de 150000ménages. Un programme similaire au Nigéria a porté secours à 675000 personnes, tandis que 250000 personnes ont reçu des intrants adaptés au climat pour leur permettre de remettre en route la production agricole. Le CICR s’attache à renforcer la résilience par le biais des semences, des outils et des soins au bétail pour que les habitants puissent mieux absorber les chocs à répétition. Et ses équipes médicales tiennent des centres de stabilisation dans des pays comme la Somalie, où les enfants reçoivent des soins et une nutrition spécialisés.
Un peu partout à travers le monde, des populations se débattent avec les plus grandes difficultés. Voici un bref aperçu de certaines des régions en détresse:
En Afrique subsaharienne: Un enfant de moins de cinq ans sur trois souffre de sous-alimentation chronique et de rachitisme, tandis que deux femmes en âge de procréer sur cinq sont anémiées du fait d’un régime alimentaire trop pauvre. La majorité des gens en Afrique subsaharienne vivent avec moins de 1,90 dollar par jour.
En Afghanistan: Trente ans de conflit armé, combinés à l’effondrement de l’économie qui réduit les possibilités d’emploi et à une crise bancaire massive, ont des effets dévastateurs sur le pouvoir d’achat des familles afghanes. Plus de la moitié de la population du pays – 24 millions – a besoin d’aide. Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se réjouit de toute mesure destinée à alléger les effets des sanctions économiques. Mais, vu la gravité de la crise humanitaire, il faut aussi apporter des solutions à long terme, veiller notamment à ce que reprennent les projets et les investissements des États et des organismes de développement dans les infrastructures essentielles.
Au Pakistan: Les récentes inondations ont provoqué des pertes estimées à 12 milliards de dollars. Si l’insécurité alimentaire, qui touchait 43% de la population, était alarmante avant cette dernière catastrophe, il faut s’attendre maintenant à une augmentation sensible de la population menacée par la famine. Quelque 78000 kilomètres carrés de cultures sont sous l’eau. Environ 65% de la base alimentaire du pays – des cultures comme le riz et le blé – ont été détruits et le nombre de têtes de bétail tuées est estimé à plus de 733000. Les inondations auront également des répercussions néfastes sur l’approvisionnement alimentaire du pays voisin, l’Afghanistan.
En Somalie: Le nombre des enfants malnutris ayant besoin de soins a quintuplé. Le mois dernier, le Bay Regional Hospital de Baidoa a admis 466 enfants, contre 82 en août 2021. Les enfants hospitalisés meurent s’ils ne reçoivent pas l’alimentation spécialisée dont ils ont besoin.
En Syrie: Les taux de l’insécurité alimentaire ont grimpé de plus de 50% depuis 2019. Aujourd’hui, les deux tiers de la population syrienne – soit 12,4 sur 18 millions – ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires quotidiens. Les effets combinés de plus de dix ans de conflit et des sanctions ont réduit à néant le pouvoir d’achat de la population. Les prix des denrées alimentaires ont quintuplé au cours des deux dernières années.
Au Yémen: La plupart des Yéménites doivent se contenter d’un repas par jour. L’an dernier, l’insécurité alimentaire touchait 53% de la population yéménite. Cette année, ce pourcentage est passé à 63%, ce qui représente quelque 19 millions de personnes. Les acteurs de l’aide ont été contraints de réduire leur assistance alimentaire, faute de fonds. De ce fait, quelque 5 millions de personnes reçoivent maintenant moins de la moitié de ce qu’il faudrait pour couvrir leurs besoins nutritionnels journaliers.
Note à l’intention des rédactions
Pour de plus amples informations, prière de s’adresser aux interlocuteurs suivants:
A l'IFRC Tommaso Della Longa, [email protected], +41 79 708 43 67
A l'IFRCJenelle Eli, [email protected], +41 79 935 97 40 Au CICRCrystal Wells, [email protected], +41 79 642 80 56
Au CICRJason Straziuso- [email protected], +41 79 949 35 12
Matériel audiovisuel disponible:
Photos sur la Corne de l’Afrique et b-roll
Photos sur les inondations au Pakistan et b-roll
Photos sur le programme de distribution d’argent liquide en Somalie et b-roll
Chocs climatiques au Kenya (b-roll)
«La faim est l'une des souffrances les plus indignes de l'humanité» : lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique et ailleurs
L'insécurité alimentaire n'est pas un phénomène nouveau. Mais la récente escalade de la gravité et de l'étendue géographique de la faim chronique est un sérieux motif d'alarme.
La crise de la faim est particulièrement ressentie sur le continent africain, où de nombreuses régions, notamment la Corne de l'Afrique, le Sahel et le lac Tchad, connaissent la pire crise alimentaire depuis des décennies.
Des millions de personnes sont confrontées à la faim en Afrique, ce qui a poussé l'IFRC à lancer des appels d'urgence pour les crises de la faim au Nigeria, en Somalie, au Kenya, en Éthiopie, au Niger et en Angola au cours de l'année écoulée.
En mai dernier, j'ai rencontré certaines des personnes concernées par la sécheresse dans le comté de Marsabit, au Kenyalors d'une visite des zones touchéesoù les niveaux de malnutrition sont parmi les plus élevés du continent.
J'ai pu constater de moi-même le niveau de souffrance causé par une grave pénurie de précipitations pendant quatre saisons consécutives, associée à une vulnérabilité préexistante dans certaines parties du comté. Les enfants, les jeunes mères et les personnes âgées sont les plus touchés et doivent faire face à la quasi-disparition de leurs moyens de subsistance.
Bien que cette crise de la faim soit, dans une large mesure, d'origine climatique, elle est également alimentée par les effets d'importants essaims de criquets, d'épidémies, de conflits et d'insécurité, et de ralentissements économiques, y compris ceux déclenchés par le COVID-19.
En outre, le conflit en cours en Ukraine perturbe le commerce mondial des denrées alimentaires, des engrais et des produits pétroliers, les prix des produits agricoles atteignant des sommets. L'Afrique de l'Est, par exemple, importe 90 % de son blé de Russie et d'Ukraine (source : PAM), et le conflit a entraîné d'importantes pénuries. La crise ukrainienne a également détourné l'attention et les ressources d'autres crises.
Si l'Ukraine est une crise extrêmement préoccupante, qui touche des millions de personnes, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue d'autres crises urgentes dans le monde. L'une d'entre elles, et non la moindre, est la détérioration rapide de la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions d'Afrique. L'heure tourne et il pourrait bientôt être trop tard pour éviter une tragédie généralisée.
La question qui devrait nous préoccuper tous est donc la suivante : que pouvons-nous faire, en tant que collectif humanitaire, pour éviter que l'histoire tragique du début des années 1980 ne se répète ?
Nous avons besoin d'une action urgente et massive pour intensifier l'assistance vitale à des millions de personnes au bord de l'effondrement, mais aussi pour s'attaquer de manière décisive aux causes profondes de cette crise par des engagements à plus long terme.
L'IFRC a un rôle important et unique à jouer. Grâce à notre portée et à notre expertise communautaires inégalées, à notre expérience humanitaire de plus de 100 ans, à notre capacité d'agir à la fois localement et mondialement, et au statut spécial de nos Sociétés nationales en tant qu'auxiliaires des pouvoirs publics, nous pouvons inverser la tendance. Mais nous avons besoin de ressources pour le faire.
Notre priorité immédiate collective est de rassembler un soutien pour sauver des vies, au sein et en dehors de notre réseau de l'IFRC, pour les six prochains mois,en accordant une attention particulière à la Corne de l'Afrique, au Sahel central et aux autres points chauds du continent.
Au cours de cette phase d'urgence, nous concentrerons notre soutien sur ce qui, nous le savons par expérience, fera le plus de différence dans la vie et les moyens de subsistance des personnes touchées : l'aide alimentaire, les programmes d'argent liquide et le soutien nutritionnel.
Parallèlement, nous élaborerons des programmes à plus long terme, en collaboration avec les Sociétés nationales intéressées, afin de nous attaquer aux causes profondes de l'insécurité alimentaire. Nous nous appuierons sur nos succès précédents et travaillerons en soutien aux plans et cadres des gouvernements pour restaurer la résilience des communautés les plus démunies, y compris les populations déplacées.
Tout ce que nous faisons sera étayé par des données solides et un engagement significatif des communautés, afin de garantir que notre réponse soit fondée sur des preuves et adaptée.
La faim est l'une des souffrances les plus indignes de l'humanité. Pour soulager la souffrance humaine, nous devons relever ce défi par une mobilisation et une action collectives, dans l'immédiat et à long terme.
Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de faire trop peu, trop tard.
---
Depuis 2020:
Le réseau de l'IFRC a fourni une assistance alimentaire et des articles non alimentaires à 4,8 millions de personnes, en combinant toutes les opérations de réponse humanitaire (appels d'urgence, DREF et notre réponse COVID-19).
Plus de 20 Sociétés nationales africaines ont mis en œuvre des projets liés à la sécurité alimentaire dans le cadre de leur programmation régulière.
33 Sociétés nationales africaines ont augmenté leur capacité à fournir une assistance en espèces et sous forme de bons.
Cliquez ici pour en savoir plus sur le travail de l'IFRC en matière de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance.
Vous pouvez également être intéressé par:
'Pour vaincre les crises alimentaires en Afrique, il faut commencer par une planification à long terme.' - Un article d'opinion paru dansDevex par le directeur régional de l'IFRC pour l'Afrique, Mohammed Omer Mukhier-Abuzein.
À cause de la faim, je suis ici" - reportage photo du magazine de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur les réfugiés angolais qui fuient vers la Namibie en raison de la sécheresse et du manque de nourriture et d'eau qui en résulte.
Et faites défiler la page pour en savoir plus sur nos appels d'urgence en cours pour lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique et ailleurs.
Corne de l'Afrique : le Secrétaire Général de l'IFRC se rend au Kenya alors que la pire sécheresse en 40 ans menace des millions de personnes
Nairobi/Genève, 6 mai 2022— Le Secrétaire Général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Jagan Chapagain, achève une visite de trois jours au Kenya et appelle à une augmentation massive de l'aide humanitaire et de l'assistance à long terme des communautés touchées par la crise alimentaire croissante dans la Corne de l'Afrique.
S'exprimant à la fin d'une visite à Marsabit, l'une des régions du Kenya les plus durement touchées par les effets de la sécheresse, M. Chapagain a déclaré :
"J'ai vu de mes propres yeux le niveau de souffrance causé par la sécheresse à Marsabit. Il y a des niveaux de malnutrition hautement inacceptables, un taux de malnutrition aiguë globale (MAG) de 53,6 % dans ce quartier particulier - l'un des plus élevés d'Afrique. La situation se détériore rapidement. Nous avons besoin d'une aide humanitaire immédiate pour atteindre les plus vulnérables. Nous avons également besoin de solutions à long terme pour faire face à l'impact du changement climatique, notamment en investissant dans des moyens de subsistance résilients."
Le Kenya, l'Éthiopie et la Somalie sont confrontés à une crise humanitaire de grande ampleur, induite par le climat et prolongée. Plus de 14 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire et ont un besoin urgent d'aide humanitaire, dont au moins 5,5 millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë. 6,1 millions de personnes en Éthiopie et 4,1 millions de personnes en Somalie ont un besoin urgent d'aide humanitaire. Au Kenya, 3,5 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire aiguë, les terres les plus arides et semi-arides de l'est et du nord du Kenya connaissant des conditions de sécheresse critiques. Cette catastrophe silencieuse a été éclipsée - et dans une large mesure amplifiée - par la crise ukrainienne.
"Il n'y a pas que l'eau et la nourriture dont les personnes ont besoin. En arrière plan, il y'a des problèmes invisibles tels que les violences sexuelles basées sur le genre, et les profondes repercussions sur la santé mentale. Un exemple qui a été donné des femmes qui marchent plus de 40 km pour pouvoir avoir de l'eau potable, cce qui se passe pendant leur voyage est impensable" a ajouté M. Chapagain.
Dr Asha Mohammed, Secréraire Général de la Croix-Rouge Kenyanne, présent également à Marsabit a déclaré:
"Le fait que les habitants de Marsabit aient perdu plus de 70 % de leur bétail, qui est leur principale source de revenus, signifie que le chemin vers le rétablissement sera long et lent. Nos équipes jouent un rôle central dans la réduction des risques auxquels les familles sont confrontées. Elles ont fourni une aide en espèces, une aide alimentaire et amélioré les pratiques de traitement de l'eau, mais la nécessité de réhabiliter les systèmes d'eau reste urgente. Nous appelons tous nos partenaires et parties prenantes à soutenir nos efforts."
En réponse à la situation de faim et de sécheresse au Kenya, en Somalie et en Éthiopie, l'IFRC, la Croix-Rouge du Kenya, la Croix-Rouge éthiopienne et le Croissant-Rouge somalien lancent un appel conjoint de 39 millions de francs suisses. Ce financement permettra aux volontaires et au personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de venir en aide à 1 560 000 personnes en intensifiant leurs activités d'urgence, d'assistance humanitaire et de relèvement et en s'attaquant aux causes profondes de l'insécurité alimentaire.
Cette stratégie est conforme à l'initiative panafricaine Faim Zéro de l'IFRC, qui adopte une approche holistique de la sécurité alimentaire, en intégrant des interventions spécifiques en matière de nutrition rapide, de sécurité alimentaire et de soutien aux moyens de subsistance pour les ménages et les communautés en situation d'insécurité alimentaire aiguë, dans le cadre d'une stratégie à long terme visant à atteindre la faim zéro et un redressement durable.
"La nourriture est un besoin fondamental de la population. Nous demandons à tous les gouvernements d'Afrique de s'assurer qu'ils disposent du cadre politique adéquat pour faire face à la sécheresse", a déclaré M. Chapagain.
Pour solliciter un entretien avec des représentants de l'IFRC ou de la Croix-Rouge du Kenya, ou pour plus d'informations, veuillez contacter :
En Nairobi:
IFRC - Euloge Ishimwe, +254 731 688 613, [email protected]
Croix-Rouge kenyanne - Peter Abwao, +254 711 590911, [email protected]
A Genève:
IFRC – Benoit Carpentier, +41 79 213 2413, [email protected]
Croix-Rouge éthiopienne