Mauritanie : Un soutien accru est nécessaire pour faire face aux besoins croissants des réfugiés maliens

A Mauritanian Red Crescent volunteer speaks with 40-year-old Salka Mint Mahmoud, who was able to buy food for her family and buy and prepare small amounts of coucous to sell thanks to a cash grant from the Mauritanian Red Crescent. But there are still many unmet needs as more people continue to arrive in makeshift camps like this one.

Un volontaire du Croissant-Rouge mauritanien s'entretient avec Salka Mint Mahmoud, 40 ans, qui a pu acheter de la nourriture pour sa famille et acheter et préparer de petites quantités de coucous pour les vendre grâce à un don en espèces du Croissant-Rouge mauritanien. Mais de nombreux besoins restent à satisfaire, car de plus en plus de personnes continuent d'arriver dans des camps de fortune comme celui-ci.

Photo: Fatma Lo/Croissant-Rouge mauritanien

Par Fatma Lô (Croissant-Rouge mauritanien) et Moustapha Diallo (IFRC) 

Le village d’Aghor, situé à Bassikounou dans la région de Hold El Chargui, au sud-est de la Mauritanie, est un lieu où des milliers de personnes ayant fui le conflit au Mali voisin, ont trouvé refuge depuis plus de onze mois.  

Dans un camp de fortune, se trouvent des femmes, des enfants, des personnes âgées et des familles entières, qui tentent de reconstruire leur vie malgré les difficultés et les incertitudes qu’ils rencontrent au quotidien, loin de leurs localités d’origine. Les conditions de vie y sont déplorables et l’accès aux services de base y est très limité, exposant les réfugiés à l’insécurité alimentaire et aux risques sanitaires.  

Dans cette communauté en quête de stabilité et de sécurité, le Croissant-Rouge mauritanien, a été l’une des premières organisations humanitaires à intervenir, à travers notamment la distribution de cash et d’articles ménagers essentiels. 

Marieme Mint Hamdinou et sa famille font partie des 152 000 réfugiés qui vivent en dehors des camps officiels dans la région du Hodh El Chargui, sans abri adéquat ni services de base tels que l'eau, l'assainissement et les soins de santé. Grâce à l'argent reçu de la Croix-Rouge mauritanienne, elle a pu rembourser quelques dettes et acheter de la nourriture pour sa famille. Mais de nombreux besoins ne sont toujours pas satisfaits, car les gens continuent d'arriver.

Marieme Mint Hamdinou et sa famille font partie des 152 000 réfugiés qui vivent en dehors des camps officiels dans la région du Hodh El Chargui, sans abri adéquat ni services de base tels que l'eau, l'assainissement et les soins de santé. Grâce à l'argent reçu de la Croix-Rouge mauritanienne, elle a pu rembourser quelques dettes et acheter de la nourriture pour sa famille. Mais de nombreux besoins ne sont toujours pas satisfaits, car les gens continuent d'arriver.

Photo: Fatma Lo/Croissant-Rouge mauritanien

L’histoire poignante d’une réfugiée

Rencontrée sur place, Marieme Mint Hamdinou, 40 ans et mère de quatre enfants, nous plonge dans ses souvenirs, le regard lointain. 

« Nous sommes arrivés ici en novembre 2023. Nous avons quitté notre village (Tombouctou au Mali) emportant seulement ce que nous pouvions porter » dit-elle. 

Pour Marième et sa famille, la route vers la Mauritanie fut longue et périlleuse, mais face à l’intensification de l’insécurité et des affrontements armés, elles n’ont eu d’autre choix que de partir.

« Lorsque nous sommes arrivés à Fassala, un des points d’entrée en Mauritanie, nous étions épuisés, affamés et terrifiés » souligne Marieme. 

Sans argent, ni de famille d’accueil, Marieme et sa famille n’ont dû leur salut, qu’à la générosité de travailleurs humanitaires et des autorités mauritaniennes qui les ont accueillis, avant de les installer à Aghor, car le camp de Mbera établi depuis 2012 pour accueillir les réfugiés maliens a atteint son niveau de saturation. 

« Les premières semaines dans le camp ont été particulièrement difficiles. Je me sentais impuissante face à certains besoins vitaux de ma famille, comme manger, boire, se laver, se loger correctement etc. » explique Marieme. Pour survivre, elle était obligée de quémander et de s’endetter.

 Quelque 152 000 réfugiés maliens vivent en dehors des camps officiels, sans abri adéquat ni accès à d'autres services de base tels que l'eau, l'assainissement et les soins de santé, comme on le voit ici dans le camp de fortune d'Aghor.

Quelque 152 000 réfugiés maliens vivent en dehors des camps officiels, sans abri adéquat ni accès à d'autres services de base tels que l'eau, l'assainissement et les soins de santé, comme on le voit ici dans le camp de fortune d'Aghor.

Photo: Fatma Lo/Croissant-Rouge mauritanien

Soutien du Croissant-Rouge Mauritanien et constante croissance des besoins.

L'histoire de Marieme et ses enfants est similaire à celle de nombreuses femmes et familles réfugiées à Aghor. Grâce à une opération de distribution de cash du Croissant-Rouge mauritanien, financée par l'IFRC, bon nombre d’entre elles ont pu relever la tête, ne serait-ce que temporairement. 

« Avec l’argent reçu, j’ai pu payer mes dettes et acheter certains aliments pour nourrir ma famille mais il y a tellement de besoins non couverts et de nombreuses familles n’ont pas encore reçu d’aide, sans compter celles qui continuent à arriver » dit Marieme. 

La Mauritanie assiste depuis l’année dernière à un nouvel afflux massif de réfugiés maliens qui fuient l’intensification du conflit et des affrontements armés dans leur pays. Au 30 septembre 2024, on dénombrait quelque 260,000 réfugiés maliens et plus de 12,000 retournés. 

La région du Hodh El Chargui, dont les ressources sont très limitées, accueille la plupart d’entre eux. Environ 152,000 réfugiés vivent en dehors des camps officiels, sans abri adéquat et sans accès aux autres services de base, comme l’eau, l’assainissement, les soins de santé, à l’image du camp de fortune d’Aghor. 

 

Un volontaire du Croissant-Rouge mauritanien prépare des paquets qui seront distribués aux Maliens venus en Mauritanie pour se mettre à l'abri des combats internes au Mali.

Un volontaire du Croissant-Rouge mauritanien prépare des paquets qui seront distribués aux Maliens venus en Mauritanie pour se mettre à l'abri des combats internes au Mali.

Photo: Fatma Lo/Croissant-Rouge mauritanien

La réponse du Croissant-Rouge mauritanien a permis depuis le mois de mai de fournir du cash à un millier de ménages et de distribuer des kits d’abris, des nattes et des moustiquaires aux ménages déplacés les plus vulnérables, mais cela est loin d’être suffisant car les besoins humanitaires sont importants. 

Face à l'arrivée continue de réfugiés et à leurs besoins croissants, l'IFRC a lancé un appel d'urgence de 4 millions de francs suisses afin d’aider le Croissant-Rouge mauritanien à intensifier sa réponse.

Les fonds collectés serviront à soutenir 61 750 personnes par le biais d’une réponse holistique, comprenant la distribution d’abris d’urgence et d’articles ménagers essentiels, la distribution de cash, la fourniture d’eau, de services de santé et la mise en œuvre de stratégies de protection. 

Les fonds permettront également la création de points de services humanitaires (PSH) où les personnes peuvent accéder à un large éventail de services, tels que l’eau potable, le soutien nutritionnel, les soins de santé d’urgence et les premiers secours, les services de soutien psychologique (SSP), quel que soit leur statut.  

L'IFRC a également lancé un appel d'urgence distinct pour soutenir la Croix-Rouge malienne dans ses efforts d'assistance aux personnes déplacées par la violence et les graves inondations.  

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