Mouvement de population

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La présidente de l'IFRC, Kate Forbes, à Rafah : « La lutte ne consiste plus seulement à survivre, mais à s'accrocher à notre humanité. »

Par Kate Forbes, Présidente de l'IFRCLa route qui mène à Rafah traverse l'histoire, les déchirements et la résilience de ceux qui vivent à ses abords. Depuis que je suis devenu président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), c'est la deuxième fois que je me rends à Rafah, un point de passage clé entre l'Égypte et la bande de Gaza.Ma première visite a eu lieu en février de l'année dernière, alors que la crise avait déjà atteint des niveaux insupportables. J'espérais trouver une situation différente à mon retour. Mais à notre arrivée, la réalité nous était douloureusement familière.Lors de ma première visite, la première chose que j'ai remarquée a été la file de camions remplis de fournitures dont la population de Gaza avait désespérément besoin, mais qu'elle ne pouvait recevoir qu'au compte-gouttes.Cette fois-ci, un an plus tard, il y avait moins de camions bloqués à la frontière car, pendant les premiers jours du cessez-le-feu, le Croissant-Rouge égyptien avait réussi à acheminer davantage d'aide à Gaza.Cette aide était encore bien insuffisante pour répondre aux énormes besoins, mais elle a permis au Croissant-Rouge palestinien d'acheminer des fournitures et des services essentiels. Malheureusement, le 2 mars, le poste frontière a de nouveau été fermé aux livraisons d'aide.Détermination silencieuse, espoir qui s'effrite.La deuxième chose dont j'ai été témoin au poste frontière de Rafah est la détermination silencieuse du personnel et des volontaires du Croissant-Rouge égyptien, qui travaillent sans relâche pour trier, coordonner et acheminer autant d'aide que possible.Leur travail est invisible pour beaucoup, mais sans eux, la chaîne humanitaire s'effondrerait. Ils sont les mains silencieuses qui tentent de recoller les morceaux de vies brisées.Il y a douze mois, la situation humanitaire à Gaza était déjà désastreuse. Les déplacements y étaient limités, il y avait des barrages, des violences récurrentes qui éclataient et reculaient, laissant à chaque fois des cicatrices plus profondes. Mais il y avait encore un semblant d'espoir, la conviction que les choses pouvaient changer.Cette conviction s'est érodée. Aujourd'hui, les habitants de Gaza sont piégés, non seulement par des frontières physiques, mais aussi par des contraintes politiques et géopolitiques. L'escalade récente du conflit n'a pas seulement remodelé le paysage de la destruction, mais a fondamentalement modifié les vies dans toute la région.Au Sud-Liban, la tension est montée d'un cran, transformant la vie quotidienne en une existence précaire où la prochaine escalade peut survenir à tout moment.En Égypte, la ville frontalière de Rafah est devenue le témoin involontaire de l'un des blocus humanitaires les plus longs de notre époque. En outre, l'Égypte est devenue un havre de sécurité pour ceux qui fuient les conflits, la violence et d'autres crises humanitaires. Aujourd'hui, elle accueille des centaines de milliers de personnes contraintes de fuir leur foyer en quête de sécurité et de dignité - des Palestiniens de Gaza, des Soudanais fuyant un conflit armé dévastateur et des Syriens déplacés par plus d'une décennie de conflit.Pour les habitants de Gaza, la lutte n'est plus seulement une question de survie : il s'agit de s'accrocher à son humanité dans un monde qui semble souvent l'avoir oubliée.Qu'est-ce qui a changé en 12 mois ? L'ampleur des souffrances s'est accrue. Les espoirs de paix se sont encore affaiblis. L'accès à l'aide humanitaire est devenu encore plus difficile.Servir l'humanité contre vents et maréesCe qui n'a pas changé, c'est la résilience de nos équipes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.Face à ces crises humanitaires multiples qui se chevauchent, nos volontaires et notre personnel continuent, contre vents et marées, à servir et à se tenir aux portes de la crise, refusant de tourner le dos à ceux qui sont dans le besoin. Ils continuent à faire preuve d'un courage, d'un professionnalisme et d'une humanité extraordinaires.Au Sud-Liban, le personnel de la Croix-Rouge libanaise continue de répondre aux besoins croissants des communautés touchées par la montée des tensions, en fournissant des services médicaux d'urgence et un soutien aux personnes déplacées.Dans les territoires palestiniens occupés (TPO), les équipes du Croissant-Rouge palestinien continuent de travailler dans des conditions inimaginables, apportant des soins et un soutien vitaux à des communautés brisées par la violence et les pertes.De l'autre côté de la frontière, le Croissant-Rouge égyptien joue un rôle essentiel dans la poursuite de l'action humanitaire. Les équipes dévouées de la Société nationale coordonnent l'acheminement de l'aide, soutiennent les personnes déplacées et veillent à ce que l'espoir continue d'affluer à Gaza, même lorsque les frontières sont fermées.Mais nos Sociétés nationales ne sont pas restées seules. Le réseau de l'IFRC a toujours été à leurs côtés. Depuis le début de l'escalade des hostilités, l'IFRC a fourni des fonds d'urgence et des fournitures médicales, déployé une expertise technique, coordonné la logistique et veillé à ce que la diplomatie humanitaire amplifie les besoins des personnes en situation de vulnérabilité.Aujourd'hui, nous sommes confrontés au défi non seulement de répondre aux besoins immédiats, mais aussi de maintenir notre soutien dans le temps tout en assurant la sécurité de nos équipes à Gaza. La fatigue humanitaire est réelle. Les ressources sont limitées. Les crises se multiplient. Pourtant, les besoins augmentent de jour en jour.Au retour de ces voyages, je pense toujours aux mots d'un membre du personnel du Croissant-Rouge égyptien : « Nous n'avons pas de stratégie de sortie. Nous sommes issus de ces communautés et nous restons aux côtés de leurs habitants aussi longtemps qu'ils ont besoin de nous ».C'est l'essence et l'esprit de nos sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge - quelque chose que je constate dans toutes mes visites, quelque chose qui rend notre réseau de l'IFRC si unique et si profondément humain.

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Communiqué de presse

La Croix-Rouge demande un financement urgent pour répondre aux besoins humanitaires croissants en RDC

Kinshasa/Nairobi/Genève, 27 février - La crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) continue de s'aggraver, de nombreuses personnes étant confrontées au déplacement, à l'insécurité alimentaire et à des risques sanitaires. Plus de 21 millions de personnes ont désormais besoin d'une assistance humanitaire dans le pays, selon le Plan d'intervention humanitaire 2025 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) et la Société de la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (Croix-Rouge de la RDC) appellent à un soutien international urgent pour répondre à ces besoins humanitaires croissants.L'appel d'urgence de 50 millions de francs suisses lancé par l'IFRC pour venir en aide à 500 000 personnes dans le Nord et le Sud-Kivu est maintenant élargi pour fournir une assistance immédiate et vitale aux réfugiés congolais récemment déplacés au Burundi. Alors que les combats continuent de forcer les gens à quitter leurs maisons à un rythme alarmant dans l'est de la RDC, près de 300 000 personnes ont fui les camps de déplacés autour du Nord-Kivu et se sont réfugiées au Burundi. La fermeture des aéroports de Goma et de Kavumu rend également l'accès humanitaire plus difficile.Il y a un besoin urgent de nourriture, d'eau potable, d'abris et d'autres besoins de base. Les volontaires de la Croix-Rouge ont également été mobilisés pour aider à protéger le public contre les risques sanitaires graves posés par les corps non enterrés dans les zones de conflit et pour assurer des enterrements dignes à ceux qui ont perdu la vie.« Au cours des 12 derniers mois, la Croix-Rouge de la RDC, avec le soutien de l'IFRC a apporté une assistance alimentaire vitale à plus de 100 000 personnes déplacées et à leurs communautés d'accueil, tandis que plus de 370 000 personnes ont reçu des articles ménagers essentiels et un soutien psychosocial. Nous sommes reconnaissants à nos volontaires qui n'ont pas dormi depuis des semaines pour leur engagement à mettre fin à la souffrance dans le Nord et le Sud-Kivu. Pourtant, la situation humanitaire reste désastreuse », a déclaré Grégoire Mateso Mbuta, président de la Croix-Rouge de la RDC. « Nous avons besoin d'un soutien urgent pour intensifier notre réponse et fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin ».Mercy Laker, chef de la délégation de l'IFRC à Kinshasa, a déclaré : « La crise humanitaire en République démocratique du Congo atteint un point de rupture et l'appel d'urgence de l'IFRC reste gravement sous-financé. Des millions de personnes ont désespérément besoin de nourriture, d'abris et d'aide médicale. Un financement urgent est nécessaire pour éviter que la situation ne s'aggrave. Nous exhortons les donateurs à agir maintenant - chaque seconde, chaque minute, chaque heure compte ». L'IFRC appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, en garantissant un accès sûr aux travailleurs humanitaires et la protection des civils. Les travailleurs humanitaires doivent pouvoir accéder en toute sécurité aux populations touchées pour leur apporter une aide essentielle.L'IFRC exhorte les gouvernements, les donateurs et les partenaires internationaux à agir rapidement pour financer l'appel d'urgence afin d'éviter une nouvelle catastrophe humanitaire.Notes aux éditeurs:De plus amples détails sur le nombre de personnes atteintes par la Croix-Rouge de la RDC sont disponibles dans la dernière mise à jour.Pour plus d'informations ou pour arranger une interview: [email protected] Nairobi: Susan Mbalu, +254 733 827 654A Dakar: Moustapha Diallo, +221 774501004A Genève: Tommaso Della Longa +41 79 708 43 67, Scott Craig: +41 76 370 35 75  

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L'humanité à travers les Amériques : Comment la Croix-Rouge aide les personnes en déplacement

L'histoire de l'Amérique latine et des Caraïbes est marquée par les migrations. Des milliers de personnes se déplacent chaque jour du nord au sud, du sud au nord, entre les pays des Caraïbes et entre le continent et d'autres régions du monde.Les personnes en déplacement et les communautés qui les accueillent ne sont pas seules. Dans les pays d'origine, de transit et de destination, les équipes locales de la Croix-Rouge leur offrent assistance et protection.Le long des routes migratoires, les Sociétés nationales membres de l'IFRC dans la région gèrent un réseau de points de services humanitaires qui fournissent un soutien sanitaire, nutritionnel et psychosocial essentiel aux personnes en situation de grande vulnérabilité, quels que soient leur âge, leur sexe ou leurs croyances, les raisons qui les ont poussées à quitter leur pays ou la direction dans laquelle elles voyagent.Cela inclut les migrants qui sont renvoyés dans leur pays d'origine par les autorités nationales de l'immigration d'autres pays.Protection et assistance aux rapatriésLe travail effectué par la Croix-Rouge au Honduras en est un exemple.En 2024, près de 47 000 migrants honduriens sont rentrés chez eux, soit plus de 128 personnes par jour, selon l'Organisation internationale pour les migrations. En janvier 2025, 90 migrants honduriens sont rentrés chaque jour, soit un total de 2 700 personnes.En étroite coordination avec les autorités nationales, la Croix-Rouge hondurienne gère deux centres d'hébergement publics qui accueillent les personnes qui n'ont pas pu achever leur voyage vers le nord, y compris les enfants et les adolescents non accompagnés. Dans ces centres, la Croix-Rouge fournit des informations, des conseils juridiques et veille à la santé physique et mentale des personnes. Les migrants de retour ont souvent peur de retourner dans leur communauté. La Croix-Rouge les aide donc à évaluer les risques et à trouver un chemin vers une réintégration sûre et réussie.En 2024, au Centre d'accueil Belén pour les enfants et les familles de migrants, la Croix-Rouge a assisté plus de 14 300 personnes, dont 59 % d'enfants. L'année précédente, en 2023, le centre avait également assisté des milliers de migrants, dont un grand pourcentage d'enfants. Les paroles de la femme qui gère le centre pour la Croix-Rouge hondurienne sont toujours d'actualité.« Tous les cas traités dans le centre sont difficiles à écouter », avait déclaré à l'époque Gabriela Oviedo. « Les gens arrivent frustrés et bouleversés parce qu'ils n'ont pas atteint leur objectif, à savoir arriver à destination.D'autres pays d'Amérique latine connaissent des situations similaires. La Croix-Rouge mexicaine, par exemple, a activé son plan d'urgence national en réponse à l'augmentation possible des déportations et des retours cette année. Ce plan prévoit des soins préhospitaliers, des premiers secours psychologiques, des kits d'hygiène, des kits alimentaires et d'autres articles de secours pour les personnes dans le besoin dans les États de Baja California, Sonora, Chihuahua, Coahuila et Tamaulipas.En Colombie, la Croix-Rouge a déjà fourni une assistance à l'aéroport El Dorado de Bogota, la capitale du pays, à plus de 200 migrants arrivés par les deux premiers vols d'expulsion en provenance des États-Unis. La Croix-Rouge a offert une assistance sanitaire, un soutien psychosocial et des conseils, en accordant une attention particulière aux enfants et aux adolescents.Parallèlement, en Équateur, les équipes de la Croix-Rouge se coordonnent avec les autorités nationales pour fournir une assistance humanitaire aux aéroports de Manta et de Guayaquil à l'arrivée des vols d'expulsion.La Croix-Rouge vénézuélienne a également commencé à fournir une assistance humanitaire aux migrants à leur retour au Venezuela. Ses services se concentrent sur les soins de santé primaires et le soutien psychosocial, en coordination avec les autorités gouvernementales nationales.L'équipe de 40 volontaires multidisciplinaires, médecins et secouristes a également fourni des kits d'hygiène personnelle, des rafraîchissements et des médicaments aux personnes arrivant sur les deux premiers vols de rapatriés atterrissant à l'aéroport international Simón Bolívar de Maiquetía, au Venezuela.L'inclusion sociale est également essentielleLa Colombie et l'Équateur sont également des exemples de pays où les équipes de la Croix-Rouge fournissent un autre service indispensable : le soutien à l'inclusion sociale et économique. En Colombie, par exemple, plus de 2,8 millions de Vénézuéliens se sont installés dans le pays au cours des six dernières années. Parmi eux, 52 % sont des femmes et près de la moitié d'entre elles ont besoin de protection. À Cundinamarca et à Bogota, la Croix-Rouge colombienne renforce la résilience des femmes en leur offrant des refuges, des services spécialisés de santé sexuelle et reproductive, des kits de protection et des formations pour prévenir la violence sexiste. Elle encourage également les initiatives communautaires contre la xénophobie et la discrimination.Cette intervention cible les femmes de tous âges, y compris les femmes et les filles déplacées par la violence, et comprend des évaluations nutritionnelles, l'accès aux médicaments et des espaces sûrs qui favorisent leur bien-être émotionnel. « Nous disposons d'un espace sûr où les enfants peuvent jouer, s'amuser et faire leur deuil pendant que leurs parents suivent des formations sur l'employabilité et des ateliers sur les aptitudes à la vie quotidienne et sociale, afin de leur permettre de repartir à zéro », explique Erika Cardona, directrice des affaires humanitaires de la Croix-Rouge colombienne.Si les femmes migrantes et déplacées décident de rester temporairement ou définitivement dans la communauté, le Centre d'attention et de développement global de la Croix-Rouge colombienne les aide à trouver un emploi et leur offre des espaces pour poursuivre leur scolarité.En Équateur, la Croix-Rouge travaille à l'inclusion sociale des migrants qui ont décidé de s'installer dans le pays, en leur facilitant l'accès aux services de santé, d'éducation et d'emploi. « Pour les personnes qui ont décidé de rester de manière permanente ou temporaire dans le pays, nous avons créé des associations libres et volontaires », explique Roque Fabián Soria Vasco, président de la Croix-Rouge équatorienne. « Grâce à notre banque de l'emploi, ils peuvent accéder à des postes en fonction de leurs compétences, par exemple dans la boulangerie, la couture ou l'esthétique, entre autres.En général, les nouveaux arrivants n'ont pas les moyens d'acheter de la nourriture, des produits de base ou de payer leur loyer. La Croix-Rouge équatorienne leur fournit une aide financière et soutient les petites entreprises des migrants et de la population d'accueil.La Croix-Rouge est toujours làChaque pays est confronté à des défis uniques en matière de flux migratoires. Pour la FICR, la priorité est de soutenir les personnes en situation de vulnérabilité, en fonction de leurs besoins et indépendamment de leur statut migratoire, conformément à nos Principes fondamentaux. Au total, les équipes locales de la Croix-Rouge travaillent dans 22 pays des Amériques pour veiller à ce que la dignité et les droits des migrants soient respectés et protégés. Les services qu'elles offrent sont les suivants :Soins préhospitaliers : Premiers soins, surveillance de la santé et assistance médicale.Soins médicaux de base : Guérison des ampoules, fourniture de sérums d'hydratation et évaluation des signes et symptômes.Fourniture d'aide humanitaire : Livraison de kits alimentaires, de produits d'hygiène personnelle et d'autres fournitures de base.Soutien psychologique de base : Conseils et soutien émotionnel pour faire face à l'impact de l'expulsion.Rétablissement des liens familiaux : Mise à disposition d'outils et de moyens de communication pour favoriser le regroupement familial et le contact avec les proches.Information sur les services disponibles : Des conseils sont donnés sur les ressources et les services disponibles dans les différentes régions pour soutenir la réintégration des personnes expulsées.Pour en savoir plus, consultez notre page sur les programmes de migration.

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Communiqué de presse

« À un point critique » : Les difficultés des Ukrainiens à l'étranger

Kiev, Budapest, Genève, 14 février 2025 - Un nouveau rapport de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) souligne que les difficultés financières poussent de plus en plus d'Ukrainiens déplacés à rentrer chez eux, même dans les zones de la ligne de front où la dévastation et la menace de violence restent élevées.Le rapport brosse un tableau sombre de personnes poussées à bout, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Ukraine. Pour ceux qui se trouvent à l'étranger, les systèmes de soutien sont affaiblis et le coût de la vie continue d'augmenter. Pour beaucoup, en particulier les personnes âgées, les dettes s'accumulent, les soins de santé sont inaccessibles et les difficultés quotidiennes deviennent insurmontables.« Les gens atteignent un point de basculement entre les difficultés du déplacement et l'incertitude d'un retour dans des zones potentiellement dangereuses. Qu'ils restent ou qu'ils partent, leurs besoins augmentent et nécessitent un soutien durable », a déclaré Birgitte Bischoff Ebbesen, directrice régionale de l'iFRC pour l'Europe.« Une fois rentrés en Ukraine, les besoins humanitaires sont considérables, allant de la nourriture et des produits de première nécessité à l'aide à la recherche d'un emploi. Pourtant, nombreux sont ceux qui reviennent pour contribuer aux efforts de reconstruction de l'Ukraine, malgré les immenses défis qui les attendent. »Principales conclusions du rapport:Les tensions économiques poussent les gens à rentrer : Plus de la moitié des personnes qui retournent en Ukraine le font en raison de pressions économiques, 23 % d'entre elles réduisant leur consommation de nourriture par manque de ressources.Retour dans des zones à haut risque : 27 % des rapatriés s'installent dans des zones proches des lignes de front, malgré de graves risques pour la sécurité. Il est choquant de constater que 79 % des personnes qui retournent dans les zones de front font état de besoins humanitaires urgents non satisfaits.Endettement : un réfugié de retour sur trois est actuellement endetté, et 12 % d'entre eux sont confrontés à une dette écrasante qu'ils sont incapables de rembourser.Les populations âgées sont gravement menacées : 54 % des Ukrainiens âgés déplacés dépendent de l'aide gouvernementale, qui est souvent insuffisante. 32 % d'entre elles vivent seules, ce qui accroît leur vulnérabilité.Diminution de l'aide : La baisse de l'aide internationale prévue pour 2025 met en péril des programmes humanitaires essentiels. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) est actuellement confrontée à un déficit de financement de 280 millions de francs suisses pour maintenir les services essentiels aux personnes touchées.Alors que des millions d'Ukrainiens sont confrontés à une aggravation de leur situation tant dans leur pays d'origine que dans les pays d'accueil, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) exhorte les gouvernements, les donateurs et les partenaires humanitaires à intensifier leur soutien aux populations déplacées.« Sans financement urgent et sans action politique, nous poussons les gens à faire un choix impossible : la pauvreté à l'étranger ou l'insécurité à la maison. Nous devons faire mieux », a déclaré M. Ebbesen.Le réseau de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) continue de fournir une aide cruciale, notamment une aide financière d'urgence, un soutien en matière de santé mentale et des fournitures essentielles pour l'hiver aux populations vulnérables en Ukraine et dans les pays d'accueil du monde entier. Avec l'une des plus importantes interventions humanitaires de l'histoire, 60 Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge soutiennent les personnes touchées par le conflit armé international entre la Russie et l'Ukraine dans le monde entier. Cependant, un financement durable et des engagements politiques sont essentiels pour garantir que les Ukrainiens déplacés puissent reconstruire leur vie dans la dignité.*Cette analyse est basée sur des données recueillies auprès de 5 400 Ukrainiens déplacés, rapatriés et membres de communautés touchées par la crise à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ukraine. Elle couvre six pays d'Europe ainsi que l'Ukraine.Pour plus d'informations, merci de nous écrire à l'adresse:[email protected] Kiev: Anastasiia Shvets, +380 99 408 5860A Budapest:Corrie Butler, +36 70 430 6506; Nora Peter, +36 70 265 4020A Genève: Tommaso Della Longa, +41 79 708 4367; Hannah Copeland, +41 76 236 9109

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Article

Un père écrit un poème de douleur et de perte après qu'un sauvetage se transforme en tragédie

« Sur la rive de la mort, ton voyage a pris fin.Ton petit cœur, encore tendre, n’a pas pu résister.Il était empli d’amour, débordant jusqu’au dernier souffle.Tu es partie, ma belle, ma petite… »Ce sont les mots douloureux d'un père en deuil, écrits dans les heures qui ont suivi l'arrêt cardiaque de sa fille de sept ans, peu après qu'elle ait elle-même été sauvée d'un bateau en détresse au milieu de la mer Méditerranée. Elle s'appelait Rahaf et venait d'être amenée avec sa famille à bord du navire de recherche et de sauvetage Ocean Viking, géré par SOS Méditerranée et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).Peu après le sauvetage, Rahaf, qui souffrait d'une maladie cardiaque sous-jacente, a fait un arrêt cardiaque. Après avoir été réanimée par l'équipe à bord, elle a été héliportée vers un hôpital de Malte. Malheureusement, elle n'a pas survécu au voyage et est décédée dans l'hélicoptère.Plongé dans le chagrin, son père a mis des mots sur sa douleur, qu'il a inscrits au stylo à bille sur une simple feuille de papier blanc. Il a ensuite demandé que ce poème et l'histoire de sa fille soient partagés avec le monde entier, en hommage à sa fille et pour attirer l'attention sur la situation des personnes qui traversent la Méditerranée.Cette famille de quatre personnes faisait partie d'un groupe de 92 migrants sauvés d'un bateau en détresse en Méditerranée centrale, près de Malte. Voici la version intégrale du poème du père :« Sur la rive de la mort, ton voyage a pris fin.Ton petit cœur, encore tendre, n’a pas pu résister.Il était empli d’amour, débordant jusqu’au dernier souffle.Tu es partie, ma belle, ma petite…Ta douce voix s’est éteinte à jamais,Laissant derrière toi un père, une mère et une sœur — perdus, errant entre mer et ciel.Comment ton cœur si aimant a-t-il pu quitter les tiens si soudainement ?Tu as supporté la dureté du voyage, la cruauté des vagues — Pour quoi ?Pour une vie digne. Oui, tu l’as trouvée maintenant, Rahaf. Tu es dans le bonheur éternel.Que ton âme repose en paix, mon amour. »Un océan de souffrance humaineMalheureusement, la mort de Rahaf n'est pas un cas isolé. La Méditerranée est l'une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Rien qu'en 2024, au moins 115 enfants ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée.Depuis 2014, plus de 31 000 migrants se sont noyés ou ont été portés disparus au cours de la dangereuse traversée de la mer Méditerranée.Derrière chaque chiffre se cache une personne : un enfant, un père, une sœur, qui risque tout en quête de sécurité.Pour éviter d'autres histoires tragiques et d'autres morts inutiles, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) reste engagée dans les opérations de sauvetage et travaille à bord de l'Ocean Viking pour veiller à ce que les personnes perdues et en détresse dans la vaste Méditerranée reçoivent les soins vitaux dont elles ont besoin, ainsi qu'un soutien psychologique pour les aider à surmonter les tensions qu'elles ont subies.Soutenue par un appel d'urgence permanent pour appuyer ses opérations en Méditerranée, l'IFRC exploite ce qu'elle appelle un "point de service humanitaire" (PSH) à bord de l'Ocean Viking. Ce point de service humanitaire flottant et mobile offre plusieurs services essentiels, notamment des soins médicaux, un soutien psychologique et d'autres types de conseils pour aider les migrants à faire face à ce qu'ils ont vécu et à se préparer à ce qui les attend lorsqu'ils atteindront enfin un port européen et que de nouveaux défis se présenteront à eux.

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Urgence

Syrie : Une situation d'urgence complexe

La crise humanitaire en Syrie s'est fortement aggravée suite à l'intensification des hostilités depuis fin novembre 2024, entraînant des déplacements massifs de population, la destruction des infrastructures et de graves pénuries de services de base. Les dons à cet appel d'urgence permettront au Croissant-Rouge arabe syrien de fournir une assistance vitale, notamment de la nourriture, des abris, des services de santé et de protection à 5 millions de personnes à travers la Syrie.

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Article

Mauritanie : Un soutien accru est nécessaire pour faire face aux besoins croissants des réfugiés maliens

Par Fatma Lô (Croissant-Rouge mauritanien) et Moustapha Diallo (IFRC)Le village d’Aghor, situé à Bassikounoudans la région de Hold El Chargui, au sud-est de la Mauritanie, est un lieu où des milliers de personnes ayant fui le conflit au Mali voisin, ont trouvé refuge depuis plus de onze mois.Dans un camp de fortune, se trouvent des femmes, des enfants, des personnes âgées et des familles entières, qui tentent de reconstruire leur vie malgré les difficultés et les incertitudes qu’ils rencontrent au quotidien, loin de leurs localités d’origine.Les conditions de vie y sont déplorables et l’accès aux services de base y est très limité, exposant les réfugiés à l’insécurité alimentaire et aux risques sanitaires.Dans cette communauté en quête de stabilité et de sécurité, le Croissant-Rouge mauritanien, a été l’une des premières organisations humanitaires à intervenir, à travers notamment la distribution de cash et d’articles ménagers essentiels.L’histoire poignante d’une réfugiéeRencontrée sur place, Marieme Mint Hamdinou, 40 ans et mère de quatre enfants, nous plonge dans ses souvenirs, le regard lointain.« Nous sommes arrivés ici en novembre 2023. Nous avons quitté notre village (Tombouctou au Mali) emportant seulement ce que nous pouvions porter» dit-elle.Pour Marième et sa famille, la route vers la Mauritanie fut longue et périlleuse, mais face à l’intensification de l’insécurité et des affrontements armés, elles n’ont eu d’autre choixque de partir.«Lorsque nous sommes arrivés à Fassala, un des points d’entrée en Mauritanie, nous étions épuisés, affamés et terrifiés» souligne Marieme.Sans argent, ni de famille d’accueil, Marieme et sa famille n’ont dû leur salut, qu’à la générosité de travailleurs humanitaires et des autorités mauritaniennes qui les ont accueillis, avant de les installer à Aghor, car le camp de Mbera établi depuis 2012 pour accueillir les réfugiés maliens a atteint son niveau de saturation.«Les premières semaines dans le camp ont été particulièrement difficiles. Je me sentais impuissante face à certains besoins vitaux de ma famille, comme manger, boire, se laver, se loger correctement etc.» explique Marieme. Pour survivre, elle était obligée de quémander et de s’endetter.Soutien du Croissant-Rouge Mauritanien et constante croissance des besoins.L'histoire de Marieme et ses enfants est similaire à celle de nombreuses femmes et familles réfugiées à Aghor. Grâce à une opération de distribution de cash du Croissant-Rouge mauritanien, financée par l'IFRC, bon nombre d’entre elles ont pu relever la tête, ne serait-ce que temporairement.«Avec l’argent reçu, j’ai pu payer mes dettes et acheter certains aliments pour nourrir ma famille mais il y a tellement de besoins non couverts et de nombreuses familles n’ont pas encore reçu d’aide, sans compter celles qui continuent à arriver» dit Marieme.La Mauritanie assiste depuis l’année dernière à un nouvel afflux massif de réfugiés maliens qui fuient l’intensification du conflit et des affrontements armés dans leur pays. Au 30 septembre 2024, on dénombrait quelque 260,000 réfugiés maliens et plus de 12,000 retournés.La région du Hodh El Chargui, dont les ressources sont très limitées, accueille la plupart d’entre eux. Environ 152,000 réfugiés vivent en dehors des camps officiels, sans abri adéquat et sans accès aux autres services de base, comme l’eau, l’assainissement, les soins de santé, à l’image du camp de fortune d’Aghor.La réponse du Croissant-Rouge mauritanien a permis depuis le mois de mai de fournir du cash à un millier de ménages et de distribuer des kits d’abris, des nattes et des moustiquaires aux ménages déplacés les plus vulnérables, mais cela est loin d’être suffisant car les besoins humanitaires sont importants.Face à l'arrivée continue de réfugiés et à leurs besoins croissants, l'IFRC a lancé un appel d'urgence de 4 millions de francs suisses afin d’aider le Croissant-Rouge mauritanien à intensifier sa réponse.Les fonds collectés serviront à soutenir 61 750 personnes par le biais d’une réponse holistique, comprenant la distribution d’abris d’urgence et d’articles ménagers essentiels, la distribution de cash, la fourniture d’eau, de services de santé et la mise en œuvre de stratégies de protection.Les fonds permettront également la création de points de services humanitaires (PSH) où les personnes peuvent accéder à un large éventail de services, tels que l’eau potable, le soutien nutritionnel, les soins de santé d’urgence et les premiers secours, les services de soutien psychologique (SSP), quel que soit leur statut.L'IFRC a également lancé un appel d'urgence distinct pour soutenir la Croix-Rouge malienne dans ses efforts d'assistance aux personnes déplacées par la violence et les graves inondations.

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Urgence

Mali: Une situation d'urgence complexe

Le Mali est confronté à une grave crise humanitaire en raison d'inondations sans précédent et d'un conflit armé permanent qui ont entraîné le déplacement de milliers de personnes, la destruction d'habitations et la dévastation de l'économie agricole. Alors que le pays est aux prises avec cette situation d'urgence complexe, des millions de personnes sont privées de produits de première nécessité tels que la nourriture et l'eau potable. Votre don nous aide à faire une différence significative pour les 200 000 personnes soutenues par la Croix-Rouge malienne dans le cadre de cette réponse.

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Urgence

Mauritanie: Mouvements de population

Le conflit interne au Mali s'est intensifié tout au long de l'année 2024, augmentant les déplacements de civils vers la Mauritanie. Au 30 septembre de cette année, 262 000 réfugiés avaient franchi la frontière avec la Mauritanie et environ 12 400 civils mauritaniens étaient rentrés du Mali. Les services dans les camps sont déjà limités en raison de la surpopulation et du manque de services humanitaires, et ceux qui vivent en dehors des camps ont un accès extrêmement limité aux services de base, tels que les abris, l'eau, l'assainissement, la nourriture, les soins de santé, la protection et l'éducation. Votre don aidera l'IFRC à faire une différence significative pour les 61 760 personnes soutenues par le Croissant-Rouge mauritanien dans le cadre de cette intervention.

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Les échos de la jungle : Histoires humaines inédites de la trouée du Darién

Une crise invisible se déroule dans la jungle du Darién. Sous le feuillage dense de cette forêt tropicale qui relie la Colombie et le Panama, des centaines de milliers de personnes se déplacent, risquant leur vie à la recherche de sécurité et d'opportunités.Ce voyage est l'un des plus dangereux au monde. D'innombrables risques guettent ceux qui le tentent. Et pourtant, des centaines de milliers de personnes le font chaque année. Une nouvelle exposition de photographies et d'histoires, produite par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, avec le soutien financier de l'Union européenne, raconte leur histoire et celle des personnes qui leur apportent un soutien vital.Echos de la jungle présente des photos prises par le photojournaliste Federico Rios, qui a traversé le Darién en 2022 et 2023 dans le cadre d'une mission pour le New York Times, ainsi que des photos prises par le personnel de l'IFRC et de la Croix-Rouge dans la région. Voici une sélection de photos de l'exposition et les histoires qui les sous-tendent.Laisser tout derrière soi et marcher dans la jungleLe Darién est une région isolée, sans route, qui s'étend sur les territoires panaméen et colombien et qui constitue le seul passage terrestre possible entre l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale. S'étendant sur plus de 96 km de marécages, de forêt tropicale dense, de rivières à fort débit et de montagnes, la jungle du Darién est aussi remarquable qu'inhospitalière.Pourquoi traverser la jungle du Darién ?Pourquoi quelqu'un choisirait-il d'entreprendre un voyage aussi périlleux ? L'effondrement économique, l'instabilité politique, la violence et les conflits intenses, la persécution et les voies légales limitées peuvent tous contribuer à cette décision. Souvent, les crises et les défis qui s'ajoutent les uns aux autres obligent les gens à se déplacer.Dangers au cœur de la jungleLa dure réalité de la jungle du Darién apparaît lorsqu'on voit une femme, accablée par le poids de son jeune enfant, se frayer un chemin sur ce terrain impitoyable (voir photo ci-dessus). La chaleur implacable et l'humidité étouffante ne font qu'ajouter à l'épuisement ressenti par les femmes, les enfants et les hommes qui se déplacent.Compter chaque goutteLa traversée du Darién n'est pas une question d'heures. Cela peut prendre des jours, voire des semaines, selon la période de l'année. L'accès à la nourriture et à l'eau devient de plus en plus rare, en particulier pour les personnes voyageant avec un minimum de provisions. Ne pouvant compter sur l'eau des ruisseaux et des rivières en raison de sa contamination, ils doivent transporter leurs propres provisions pour subvenir à leurs besoins tout au long de leur voyage.Faire face à des menaces diversesLa jungle du Darién est pleine de menaces, dont certaines sont mortelles. Des rivières en crue, des serpents venimeux, des chemins marqués uniquement par les traces de ceux qui sont passés par là, et des conditions météorologiques qui peuvent changer à tout moment.Et puis il y a les menaces humaines - vols, contrebande, trafic d'êtres humains, violences physiques et sexuelles - qui sont malheureusement trop fréquentes. Entre 2018 et 2023, 258 personnes sont mortes dans le Darién.Les personnes qui traversent la jungle sont exposées aux piqûres d'insectes, aux infections, à la diarrhée, à la déshydratation, aux fractures ou aux blessures cutanées, sans accès aux premiers soins avant d'atteindre la ville la plus proche. Dans les moments les plus difficiles de leur voyage, leur seule consolation est de se faire confiance et de se soutenir mutuellement.Pluies et rivières en crueLe Darién est caractérisé par de nombreuses rivières, dont beaucoup coulent à travers une forêt tropicale dense et un terrain montagneux. Cependant, elles posent des problèmes considérables aux personnes qui tentent de les traverser, en particulier pendant les périodes de pluies abondantes et fréquentes entre mai et décembre. Les niveaux d'eau augmentent rapidement et les rivières deviennent plus puissantes, ce qui pose un risque important de noyade.A l'orée de la jungle, les mondes se rencontrentSi la plupart des personnes qui traversent cette jungle sont originaires d'Amérique du Sud, ce voyage est également fait par des personnes du monde entier. Ces dernières années, un nombre croissant de migrants sont arrivés de pays bien plus lointains, comme la Chine, l'Inde, le Bangladesh, l'Afghanistan, le Cameroun et l'Angola. Pour ces personnes, les dangers existants du Darién sont renforcés par les barrières culturelles et linguistiques.Des chiffres sans précédentL'ampleur des migrations dans le Darién au cours des dernières décennies est sans précédent. Dans une région où la densité de population est relativement faible, le passage de plus de 500 000 personnes provenant de différentes parties du monde en 2023 a entraîné des défis supplémentaires pour les communautés locales : ce nombre est plus de sept fois supérieur à la population résidente.Le Darién étant une zone isolée et protégée, les ressources et infrastructures de base telles que l'eau potable et les services de collecte des déchets sont rares, ce qui accentue l'impact environnemental sur la région, les communautés locales et les groupes de migrants étant confrontés à ces défis au quotidien.Qui sont les personnes qui traversent le Darién et qui sont celles qui sont là pour les aider ?Les raisons de voyager dans cette jungle sont aussi variées que les personnes elles-mêmes - qu'elles voyagent seules, en famille ou avec des personnes rencontrées en chemin. Voici quelques-unes de leurs histoires.Les nombreux talents de ZidaneD'origine colombienne, Zidane est une personne aux multiples facettes : manager culturel, producteur de courts métrages, compétiteur Red Bull, freestyler, rappeur, coiffeur et boulanger.producteur de courts métrages, compétiteur Red Bull, freestyleur, rappeur, coiffeur et boulanger. MalgréMalgré ses activités artistiques dynamiques, il s'est vu contraint d'émigrer.« Nous avons quitté mon pays parce que les choses n'allaient pas bien, il n'y avait pas d'argent, il n'y avait rien. Ma fondation [de rappeur] avait terminé son cycle et j'ai pensé que c'était une bonne idée de partir, mais comme je n'avais pas de passeport, nous avons décidé de voyager à travers la jungle du Darién.».Le passeport de NavilOn a demandé à Navil* quel était l'objet le plus précieux qu'il portait toujours sur lui. Il a répondu immédiatement : son passeport. Sans lui, il n'aurait pas pu quitter l'Inde, son pays d'origine, pour tenter de rejoindre les États-Unis.*Nom modifié sur demandeLa raison pour laquelle Karen n'abandonne pasLe fils de Karen, Dylan, est sa motivation pour tout ce qu'elle fait dans la vie, la raison pour laquelle elle n'abandonne pas dans les moments difficiles, en particulier aujourd'hui, alors qu'elle a dû faire face à des moments de danger et de douleur lors de la traversée de la jungle.« Traverser le Darién n'est pas facile. Je ne le recommande à personne. Le danger, ce ne sont pas les animaux, c'est d'être confronté à des gens qui vous font du mal, qui vous volent, qui abusent de votre corps et du peu que vous portez sur vous. »Un symbole d'espoirPour les personnes qui traversent le Darién, la Croix-Rouge est un symbole d'espoir dans leur difficile voyage. Au Panama, l'IFRC et la Croix-Rouge panaméenne, avec le soutien de l'Union européenne, de l'Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID) et d'autres partenaires, répondent depuis plusieurs années aux besoins des migrants qui traversent le Darién.Ce qui a été fait jusqu'à présent : La réponse de la Croix-Rouge en chiffresLe soutien que nous avons apporté au cours de l'une de ces années, 2023, donne un aperçu des énormes besoins et de l'aide très concrète apportée par le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge. Cette année-là, la Croix-Rouge a fourni aux migrants plus de 29,7 millions de litres d'eau potable, plus de 20 000 consultations de soins de santé de base, 2 000 services de premiers secours et plus de 24 500 services de soins maternels et infantiles.Ils ont également facilité plus de 33 000 appels internationaux afin que les migrants puissent communiquer avec leurs proches. Le personnel et les bénévoles fournissent également des informations, une connexion internet pour permettre le contact avec les membres de la famille et l'orientation vers des services spécialisés..Des espaces sûrs, accueillants et neutresUne fois qu'elles ont traversé la jungle, les personnes en déplacement peuvent obtenir de l'aide dans les camps, où elles reçoivent des services de protection et des informations fiables afin de poursuivre leur voyage de la manière la plus sûre possible. Elles peuvent également trouver de l'aide dans les points de services humanitaires, gérés par la Croix-Rouge panaméenne avec le soutien de l'IFRC, de l'Union européenne et d'autres partenaires.

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L'IFRC est attristée par la mort d'un volontaire du Croissant-Rouge soudanais dans l'État du Darfour oriental (Soudan)

L'IFRC est profondément attristée d'annoncer la perte tragique de M. Sabeil Ibrahim Adam, volontaire du Croissant-Rouge soudanais (SRCS), le 26 août 2024. Sabeil a perdu la vie alors qu'il fournissait des services de premiers secours dans la ville d'Eldein, dans l'État du Darfour oriental. Il faisait partie des volontaires dévoués qui soutenaient l'hôpital universitaire d'El-Daein. Depuis le début du conflit au Soudan à la mi-avril de l'année dernière, huit volontaires du Croissant-Rouge soudanais ont tragiquement perdu la vie. L'IFRC présente ses sincères condoléances à la famille, au Croissant-Rouge soudanais, aux amis et aux collègues de Sabeil Ibrahim Adam. La protection des travailleurs humanitaires est une obligation fondamentale. Nous réitérons notre appel à la protection des travailleurs humanitaires et implorons toutes les parties de respecter le droit international humanitaire. La perte de notre personnel et de nos volontaires souligne les risques encourus par ceux qui apportent une aide humanitaire vitale dans les zones de conflit. 

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«Nous serons là pour eux» : dans les communautés les plus vulnérables aux tempêtes, les volontaires relèvent le défi

Dans les camps de Cox's Bazar au Bangladesh, où les cyclones constituent une menace perpétuelle, un groupe remarquable d'individus apparaît comme les héros méconnus de la préparation et de l'intervention en cas de catastrophe.Au nombre d'environ 3 300, ces volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge constituent la base de la préparation de la communauté et de l'intervention en cas d'urgence dans les camps.Dil Mohammed, 46 ans, est l'un d'entre eux. « Les gens savent que nous serons là pour eux s'ils ont besoin de nous en cas de catastrophe», explique-t-il.Formés et préparés par la Société du Croissant-Rouge du Bangladesh et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), Dil Mohammed et ses collègues volontaires jouent un rôle essentiel dans la diffusion d'informations sur les alertes précoces aux cyclones et dans la facilitation des actions d'anticipation visant à réduire les pertes et les dommages sans précédent que les cyclones peuvent provoquer.Les saisons cycloniques au Bangladesh, qui s'étendent d'avril à mai et d'octobre à novembre, sont des périodes de vigilance accrue. Depuis 2018, les volontaires ont reçu une formation sur la préparation aux catastrophes et le système d'alerte précoce du camp, ainsi que des équipements de sécurité et d'alerte précoce.À l'approche du cyclone Mocha en mai 2023, par exemple, ces volontaires se sont précipités dans l'action. Dil Mohammed se souvient de leur réaction rapide : "Lorsque le signal du cyclone 1 a été annoncé, nous avons immédiatement reçu la nouvelle et commencé à envoyer des messages verbaux aux personnes vivant dans mon camp. Après avoir reçu l'annonce du signal de cyclone 4, nous avons hissé le drapeau du signal de cyclone 1 et diffusé l'information à l'aide de mégaphones dans tout le camp".Alors que les volontaires masculins se sont concentrés sur l'information de l'ensemble de la communauté, leurs homologues féminines ont joué un rôle essentiel dans la sensibilisation des femmes de la communauté du camp.«Nous avons fait du porte-à-porte, ce qui a eu un impact considérable sur notre communauté, où 52 % de la population est féminine», explique Dil Kayas, une volontaire du camp 8W.Minara, une autre femme volontaire du camp 7, affirme que «les connaissances acquises m'ont permis de soutenir les membres de ma propre communauté lorsqu'ils sont dans le besoin».Avec d'autres volontaires, Minara aide à animer des sessions de sensibilisation au niveau des blocs, s'assurant que même ceux qui n'ont pas pu assister à des événements de grande envergure reçoivent des informations vitales sur la préparation au cycloneMinara a également utilisé sa formation aux premiers secours pour apporter une aide immédiate à son neveu blessé, illustrant ainsi l'impact réel des initiatives de renforcement des capacités dans les camps.Lorsque la menace du cyclone s'est intensifiée, les volontaires ont redoublé d'efforts. Dil Mohammed explique : « Lorsque nous avons entendu que le signal 8 était annoncé, nous avons hissé trois drapeaux de signalisation et commencé à utiliser les sirènes, les mégaphones, les microphones des mosquées et tous les outils de communication disponibles pour nous assurer que tous les résidents du camp étaient au courant du danger imminent.»Conscients que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées sont les plus vulnérables en cas de catastrophe, les volontaires ont élaboré un plan pour assurer leur sécurité. Ils ont tenu à jour une liste des foyers comprenant des « personnes extrêmement vulnérables» et, une fois le premier drapeau hissé, ils ont rendu visite à chacun de ces foyers, les rassurant et se tenant prêts à les aider.Dans un cas, une femme enceinte s'est adressée aux volontaires, s'inquiétant de la capacité de son abri fragile à résister au cyclone. Les volontaires, en coordination avec la direction du site, ont organisé son transfert dans un abri familial voisin, en donnant la priorité à sa sécurité et à son bien-être.Dil Kayas et Dil Mohammed ont poursuivi leurs efforts, utilisant des mégaphones pour diffuser des informations. Ils ont conseillé aux membres de la communauté de sécuriser leurs abris et de protéger les documents importants dans des sacs en plastique.Ils ont également souligné la disponibilité d'abris communaux en cas d'urgence. Grâce à leurs messages, la communauté a participé activement à la sécurisation de ses abris, les femmes jouant un rôle proactif.Après le passage du cyclone, elles ont rapidement assumé des responsabilités post-cycloniques, en menant des évaluations pour mesurer l'étendue des dégâts dans leurs camps respectifs et en identifiant les personnes ayant besoin d'une aide d'urgence. Ils se sont également attelés à la tâche difficile de déblayer les routes et les chemins, afin de garantir l'accès et la communication au sein des camps.«Après l'arrivée du cyclone Mocha, nous avons commencé à nettoyer les routes dans les camps», explique Mahabu Alam, un jeune volontaire du camp 1W. «Les arbres étaient déracinés, les débris éparpillés, ce qui entravait l'accessibilité.»Des histoires similaires se déroulent dans d'autres coloniesCox's Bazar n'est pas le seul endroit où les personnes déplacées du Myanmar font la différence dans leurs propres communautés. Dans certains cas, les volontaires sont des personnes dont les familles sont arrivées au Bangladesh depuis le Myanmar dans les années précédentes.Dans le quartier de Basan Char, Jafor Alam, volontaire du Croissant-Rouge du Bangladesh, roule sur un vélo rempli d'outils utilisés pour nettoyer les débris des canaux d'eau. Si ces canaux sont obstrués lors de fortes pluies, il peut en résulter des inondations soudaines.Des volontaires comme Nur Hossain, quant à eux, jouent un rôle important en assurant l'entretien et la fonctionnalité des infrastructures essentielles des abris. Contremaître expérimenté, Hossain a travaillé dans divers endroits de Chittagong, l'une des plus grandes villes du pays.Outre l'entretien des abris, afin de garantir leur solidité et leur sécurité, il organise des séances de sensibilisation et résout les problèmes qui se posent au niveau de la communauté, sous la direction de l'équipe du Croissant-Rouge du Bangladesh.Nombre d'entre eux possèdent également une expertise considérable dans leur domaine. Abdul Hamid, qui vit avec sa femme et ses enfants à Bhasan Char, a rejoint l'opération du Croissant-Rouge du Bangladesh, Bhasan Char en tant que volontaire eau, assainissement et hygiène en 2021.Grâce à son expertise technique et à son expérience des initiatives en matière de biogaz, il est devenu volontaire de soutien à la gestion du site, responsable du maintien des services de biogaz à Bhasan Char.Abdul Hamid joue ainsi un rôle important en assurant la maintenance et la fonctionnalité de l'infrastructure de biogaz essentielle, contribuant de manière significative aux efforts de durabilité de sa communauté.Grâce à leurs actions, tous ces volontaires protègent non seulement leurs concitoyens, mais donnent également à leurs communautés les moyens de faire face aux cyclones et aux risques associés avec résilience et préparation.Article de Farhan Arafin KarimPhotos : Humayra TasnimAvec l'aide de Al-Shahriar Rupam et Rachel Punitha

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Journée mondiale des réfugiés : Les réfugiés syriens en Jordanie s'ouvrent à une nouvelle vie grâce à la formation professionnelle et à l'éducation

Par Joe Baaklini, IFRC Communications OfficerLorsque Faten a fui la Syrie déchirée par la guerre en 2012, elle s'est retrouvée réfugiée dans un camp de fortune dans la ville d'Al-Lubban, en Jordanie. Elle vivait dans une tente avec son mari - qui était le seul à subvenir aux besoins de la famille - et ses enfants.La situation de la famille a empiré lorsque le mari de Faten est tombé malade et n'a plus pu subvenir aux besoins de la famille. C'est à ce moment-là que Faten a compris qu'elle devait agir rapidement pour subvenir aux besoins de son mari et de ses enfants. Grâce à ses amis, Faten a entendu parler d'une série de formations professionnelles organisées par le Croissant-Rouge jordanien. Elle y a vu une opportunité de carrière et l'a saisie.«Je n'avais jamais travaillé auparavant, j'ai donc dû acquérir de nouvelles compétences», explique Faten, qui participe à ces ateliers et travaille depuis 2013.«J'ai participé à des ateliers de couture et de crochet, qui m'ont été très bénéfiques. Grâce à ces formations, je gagne maintenant suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de mon mari et de mes enfants. Mais ce n'est pas seulement l'argent qui compte, c'est aussi le sentiment d'être capable et autonome.»Une bouée de sauvetage pour les moyens de subsistance et la dignitéLes ateliers du Croissant-Rouge jordanien offrent une bouée de sauvetage aux réfugiés du camp d'Al-Lubban, en leur permettant d'acquérir des compétences précieuses en matière de cuisine, de pâtisserie, de fabrication de savon, de couture et de crochet.En apprenant de nouveaux métiers ou en redécouvrant des talents oubliés, les réfugiés acquièrent la confiance et la capacité de générer des revenus. Cela leur permet non seulement de subvenir à leurs besoins de base, mais aussi de retrouver un sentiment de dignité et d'utilité.« La plupart des réfugiés qui suivent ces formations veulent améliorer leur vie», explique Nawal Sadeq, formatrice professionnelle pour le Croissant-Rouge jordanien, qui a suivi des ateliers similaires il y a plusieurs années et a fini par créer sa propre entreprise.« Elles veulent une source de revenus et un avenir meilleur. Grâce à nos formations, ces femmes créent leur propre entreprise et/ou trouvent des emplois qui leur permettent de subvenir à leurs besoins. »Le programme du Croissant-Rouge jordanien ne se limite pas à des ateliers. « Mais le soutien du Croissant-Rouge ne s'est pas arrêté là, puisqu'il m'a offert un four, m'aidant ainsi à lancer ma propre affaire de cuisine, » affirme Fatima,également réfugiée syrienne à Al-Lubban. « Je suis très reconnaissante et très fière de moi. Je paie mon loyer et je subviens aux besoins de mes deux filles maintenant.»Un nouveau départ sainLe Croissant-Rouge jordanien inclut également des interventions sanitaires dans son programme de soutien. La Société nationale organise des visites médicales périodiques tout au long de l'année, assurant ainsi le bien-être physique et mental des réfugiés.« Dans le cadre de nos efforts pour protéger les populations vulnérables et leur dignité, nous organisons des visites sanitaires dans les camps de fortune, comme celui d'Al-Lubban, où nous mettons régulièrement en place des cliniques mobiles qui fournissent des traitements et des médicaments aux réfugiés» explique Mahmoud Al-Eswid, responsable de la distribution des secours au Croissant-Rouge jordanien.Selon Mahmoud, l'éducation et les possibilités d'apprentissage sont tout aussi importantes que les examens de santé réguliers. Il ajoute :« L'éducation est la plus importante de toutes et c'est ce sur quoi nous essayons de nous concentrer avec les réfugiés ici dans le camp d'Al-Lubban ; leur apprendre à lire et à écrire, les former à de nouvelles compétences, tout cela est crucial pour leur intégration dans leur nouvelle communauté. Cela leur permet de se construire un avenir meilleur, tant pour eux que pour la communauté».Découvrez comment le réseau de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge veille à ce que les migrants ne soient #PasSeuls.

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Journée mondiale des réfugiés : L'expérience de l'Europe en matière d'accueil privé de réfugiés ukrainiens offre un nouveau modèle pour soutenir les personnes fuyant les conflits et la violence

Après l'escalade du conflit en Ukraine en février 2022, d'innombrables personnes ont fui le pays. La plupart se sont rendues dans d'autres pays d'Europe et aujourd'hui, quelque 7 millions de personnes vivent encore à l'étranger.Un pourcentage important de ces réfugiés a été soutenu par les communautés d'accueil, notamment par des particuliers et des familles qui les ont accueillis chez eux. Ce vaste élan de solidarité a constitué une bouée de sauvetage essentielle pour de nombreuses personnes originaires d'Ukraine.« Elle [l'hôte] a fait beaucoup pour moi», a déclaré l'un des invités ukrainiens, en parlant des personnes avec lesquelles elle est hébergée en Hongrie. «J'ai trouvé un emploi avec son aide... Et d'une manière ou d'une autre, nous sommes lentement devenus une famille... Et nous avons commencé à prendre soin les uns des autres.»L'expérience a également été enrichissante pour de nombreuses familles d'accueil.« Parfois, nous faisions des courses ensemble ou l'un achetait quelque chose pour l'autre, nous partagions des choses», raconte une Polonaise qui a accueilli une famille ukrainienne. « Ensemble, nous nous sommes soutenus et entraidés ».Cette solidarité n'est pas propre au conflit ukrainien. Les gens accueillent des réfugiés chez eux depuis qu'il y a des guerres, des famines et d'autres calamités. Mais le mouvement de population en provenance d'Ukraine qui a commencé après l'escalade des hostilités en 2022 - et la réponse de nombreux pays européens - marque un moment important dans l'histoire récente.Au lieu de fermer leurs portes aux réfugiés, les communautés européennes les ont largement acceptés. L'expression spontanée de la solidarité à leur égard - par des particuliers et des autorités gouvernementales - a permis aux personnes venant d'Ukraine d'avoir d'autres options d'hébergement que les installations d'accueil habituelles comme les centres collectifs ou les camps (comme c'est souvent le cas lorsqu'un grand nombre de personnes fuient d'un pays à l'autre).Les communautés européennes ont plutôt concentré leur soutien sur l'idée d'héberger les personnes dans des logements privés au sein des communautés d'accueil.Les organisations humanitaires, les agences gouvernementales et les entreprises qui soutiennent les personnes dans le besoin ont collaboré de manière inédite afin de tirer parti de cette solidarité. Ils ont coordonné plusieurs types de soutien, tant pour les réfugiés que pour les personnes et les communautés qui les accueillent.Le programme "Foyers sûrs" en est un bon exemple. Financé par le Fonds Asile, Migration et Intégration de la Commission européenne, ce programme a été mis en œuvre par l'IFRC et les sociétés nationales de la Croix-Rouge dans neuf pays européens : Belgique, France, Irlande, Hongrie, Pays-Bas, Luxembourg, Pologne, Roumanie et Slovaquie.Grâce au dévouement de particuliers, d'organisations et d'autorités nationales, le programme visait à fournir des foyers sûrs aux personnes ayant fui l'Ukraine et à soutenir leur intégration dans les systèmes nationaux.Un nouveau modèleSi cette approche n'est pas nouvelle et que des sociétés nationales et d'autres organisations ont déjà mis en relation des réfugiés avec des familles d'accueil, elle n'a jamais été mise en œuvre à cette échelle. Le programme "Foyers sûrs" a donc contribué aux tâches monumentales que sont la recherche, l'appariement, la protection et l'entretien des relations entre les hôtes et les invités. Il a également aidé les organisations impliquées à réfléchir aux bonnes pratiques et aux enseignements tirés, afin que les communautés, les gouvernements et les communautés d'accueil soient mieux préparés à faire face à des situations similaires à l'avenir.Récemment, le programme a publié un rapport complet intitulé "Safe Homes : Key Lessons From Hosting People Displaced from Ukraine in Private Homes ("Des foyers sûrs : les principaux enseignements de l'accueil de personnes déplacées d'Ukraine dans des maisons privés"), qui sert à bien des égards de schéma directeur ou de modèle pour une collaboration de masse similaire autour de l'accueil privé.« L'objectif est de dresser un tableau complet de la situation de l'hébergement dans ces pays, ce qui permet non seulement de prendre de meilleures décisions à court terme, mais aussi d'élaborer des stratégies pour d'éventuelles initiatives futures», explique Denisse Solis, responsable du programme "Safe Homes" au bureau régional de l'IFRC pour l'Europe.Nouveaux enseignements et nouvelles questionsCela est particulièrement important dans des cas comme celui-ci, où les solutions potentielles sont aussi complexes que les défis à relever. Par exemple, le type de solidarité manifesté à l'égard des réfugiés ukrainiens s'étend également à toutes les personnes qui ont besoin de sécurité,Il convient toutefois de noter que l'hébergement privé n'est pas une nouveauté et qu'il n'est pas non plus réservé à l'Europe et aux réfugiés ukrainiens.L'hébergement privé a été largement soutenu par les Sociétés nationales, les organisations locales et les particuliers de diverses manières dans toutes les régions, tout au long des crises où des mouvements de population ont eu lieu. Le travail de la Croix-Rouge irlandaise, qui aide les réfugiés syriens à trouver des familles d'accueil, n'est qu'un exemple parmi d'autres.Il existe également d'autres complexités au sein des communautés d'accueil. Souvent, elles traversent elles aussi des périodes difficiles de différentes manières. Au moment de l'escalade du conflit en Ukraine, par exemple, le monde était encore aux prises avec les conséquences d'une pandémie mondiale, avec des économies et des chaînes d'approvisionnement sous pression, et des fonds pour les services publics sévèrement sollicités.Une question clé est donc de savoir dans quelle mesure il est juste de trop compter sur l'hébergement privé sans une stratégie appropriée sur ce qui se passera ensuite, car ce type de crise ne se résout généralement pas facilement.«L'État s'est presque entièrement reposé sur la solidarité de ses citoyens », note un représentant des autorités locales belges cité dans le rapport. "C'est un problème parce qu'il n'y avait aucune perspective de solution à long terme. Les familles d'accueil ont été mises à rude épreuve. La pression est alors retombée sur les autorités locales, qui ont dû trouver des solutions".Le rapport du programme "Foyers sûrs" s'articule autour de 15 "leçons apprises". Première leçon : "Les programmes d'accueil doivent être conçus avec des stratégies de sortie claires, mises en place dès le départ, qui permettent aux hôtes de quitter les arrangements d'accueil.Cette leçon est étayée par une citation d'un travailleur social ukrainien de la Croix-Rouge irlandaise. «Au tout début, les gens pensaient qu'ils allaient rester ici pour une courte période. Tout le monde était en mode temporaire», a déclaré l'assistant social. «La plupart des gens étaient assis sur leurs valises et attendaient le jour où ils pourraient rentrer chez eux. Mais aujourd'hui, on peut voir les changements dans la façon de penser des gens. Ils ont enfin commencé à réaliser que cela n'arrivera pas de sitôt.»Tout commence par un foyer sûrDans chaque pays, les Sociétés de la Croix-Rouge ont mis en œuvre le programme " Foyers sûrs " de différentes manières : Études de cas", vous trouverez des informations détaillées sur les différents efforts, les expériences réussies, mais aussi les différents défis. [Voir également les résumés d'une page, spécifiques à chaque pays, des études de cas].« L'un des plus grands défis a été le manque de logements, ce qui est particulièrement frustrant pour les travailleurs sociaux car ils n'ont aucune influence sur cette question», a déclaré un travailleur social de la Croix-Rouge luxembourgeoise cité dans le rapport.« De nombreux hôtes se sentent profondément frustrés parce qu'ils ne veulent pas retourner dans les structures d'accueil, mais ils n'ont pas non plus accès aux logements sociaux».En résumé, les familles d'accueil apportent un soutien essentiel, mais elles ne peuvent pas remplacer le financement public et l'aide au logement. Les familles d'accueil ne peuvent pas non plus se substituer au rôle des travailleurs sociaux et des autorités publiques. En fin de compte, il s'agit de fournir un ensemble complexe d'aides provenant d'une variété d'angles et de partenaires. Mais tout commence par un foyer sûr.« Tout commence par un logement», déclare un travailleur social de la Croix-Rouge slovaque cité dans le rapport. « Les réfugiés nous le répètent sans cesse. S'ils ne savent pas où ils vont rester, ils ne peuvent pas se concentrer sur autre chose, comme inscrire leurs enfants à l'école, trouver un emploi, etc».

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Communiqué de presse

L'IFRC lance un appel pour un accès sécurisé afin de répondre aux besoins croissants des réfugiés soudanais à la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan

Addis-Abeba/Nairobi/Genève, 12 juin 2024 - La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) et la Société de la Croix-Rouge éthiopienne lancent un appel urgent en faveur d'un accès humanitaire sûr et sans entrave à des milliers de réfugiés soudanais vulnérables près du point d'entrée de Metema, en Éthiopie.Depuis la fin avril 2023, les points d'entrée de Metema et de Kumruk accueillent des personnes, y compris des rapatriés éthiopiens, qui cherchent à fuir la crise qui sévit au Soudan. Depuis le début du conflit, la Croix-Rouge éthiopienne a joué un rôle de premier plan dans la fourniture de l'aide humanitaire, en apportant des premiers secours psychologiques, des services médicaux d'urgence, de l'eau, des biscuits à haute teneur énergétique et des initiatives de promotion de la santé. Cependant, des problèmes opérationnels, de sécurité et de ressources entravent considérablement ces efforts."Malgré nos efforts concertés, des problèmes majeurs persistent, notamment des menaces à la sécurité, des problèmes d'accès aux transports et des approvisionnements insuffisants en nourriture, en eau et en matériel d'assainissement", a déclaré Mohamed Mukhier, Directeur régional de l'IFRC pour l'Afrique. "Ces difficultés nous empêchent de fournir le soutien nécessaire aux communautés touchées. Notre personnel et nos volontaires sont prêts à fournir une assistance, mais nous avons besoin d'un accès humanitaire sûr et sans entrave pour mener à bien notre travail de sauvetage".L'Éthiopie accueille aujourd'hui plus d'un million de réfugiés, ce qui en fait le deuxième pays d'accueil en Afrique. Beaucoup d'entre eux ont fui des conflits brutaux, laissant tout derrière eux, et sont extrêmement traumatisés. Un soutien accru est nécessaire pour répondre aux besoins croissants des réfugiés, notamment en matière d'eau potable, de nourriture, d'articles non alimentaires et d'installations de santé et de bien-être aux points d'entrée et à l'intérieur des camps. En outre, un soutien est nécessaire pour répondre aux préoccupations de ceux qui protestent pour des conditions meilleures et plus humaines dans les camps.Paula Fitzgerald, chef de la délégation du cluster de l'IFRC pour l'Éthiopie et Djibouti, a souligné la gravité de la situation en déclarant : "Sans un soutien immédiat et durable, leur situation va empirer. Nous avons un besoin urgent de ressources pour améliorer les conditions de vie des personnes déplacées jusqu'à ce qu'une solution durable soit trouvée. Nous appelons toutes les parties à s'unir dans l'intérêt de l'humanité et nous demandons instamment au monde entier de soutenir nos appels d'urgence afin d'aider les communautés touchées à faire face à cette crise".La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) renouvelle son appel au soutien financier, car le conflit soudanais reste l'une des opérations les plus sous-financées au monde. L'appel d'urgence lancé pour soutenir la Société du Croissant-Rouge du Soudan est sous-financé, avec seulement 18 % des fonds requis. De même, l'appel aux mouvements de population régionaux visant à aider les Sociétés nationales d'Égypte, du Tchad, du Sud-Soudan, de la République centrafricaine, d'Éthiopie et de Libye à venir en aide aux personnes déplacées du Soudan n'est financé qu'à hauteur de 12 %.Pour plus d'informations ou pour demander une interview, merci de nous écrire à l'adresse: [email protected] Nairobi: Susan Nzisa Mbalu, +254 733 827 654A Genève: Mrinalini Santhanam, +41 76 381 50 06

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« Il n’y a pas de simple catastrophe » : un partenariat pour faire face aux crises alimentaires complexes en luttant contre la faim sur plusieurs fronts

Le long du fleuve Niger, au Mali, des volontaires de la Croix-Rouge aident les communautés locales à trouver de nouvelles sources d'eau pendant les périodes de sécheresse, lorsque le fleuve s'assèche et que l'eau pour les cultures et le bétail disparaît presque complètement.« Il n'y a de l'eau dans le fleuve que pendant trois mois », explique Nouhoum Maiga, secrétaire général de la Croix-Rouge malienne. « Or, la plupart des habitants de la région dépendent de cette eau pour leur bétail ».Dans le cadre d'un programme pilote, les volontaires aident les communautés à creuser des puits et à installer des pompes solaires qui fournissent une source d'eau continue.En outre, la Croix-Rouge collabore avec les services météorologiques et hydrologiques pour anticiper les problèmes futurs - chaleur extrême, périodes de sécheresse imprévues ou crues soudaines - grâce à des systèmes d'alerte précoce basés sur la communauté.En conséquence, explique Maiga, les agriculteurs locaux ont pu quadrupler leurs récoltes. « Au lieu de se contenter d'une récolte pour une saison, ils ont pu faire quatre récoltes », explique-t-il.Un partenariat complémentaireC'est exactement le type de réponse prospective et multicouche à des défis complexes qui sera renforcé par un partenariat renouvelé signé le 29 mai 2024 entre la FAO et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).Le partenariat entre la FAO et l'IFRC vise à tirer parti des mandats et des atouts complémentaires des deux organisations aux niveaux local et international afin d'améliorer la qualité, la portée, l'impact et la durabilité des programmes relatifs à la sécurité alimentaire et aux moyens d'existence agricoles. Jusqu'à présent, le partenariat renouvelé a été lancé en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Kenya, au Mali, au Nigeria, au Niger, au Sud-Soudan et en Ouganda.Le partenariat est né d'une prise de conscience croissante du fait que les solutions durables aux crises humanitaires complexes et durables d'aujourd'hui nécessitent une coopération toujours plus approfondie entre de multiples partenaires, du niveau communautaire au niveau mondial.« Il n'y a plus de simple catastrophe », a déclaré Caroline Holt, directrice du département des catastrophes, du climat et des crises de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), lors d'un dialogue mondial FAO-IFRC sur la localisation qui s'est tenu le 27 mars 2024 à Genève (Suisse), « Des problèmes tels que l'insécurité alimentaire sont intimement liés au manque d'accès à l'eau salubre ou à des sources d'énergie fiables. Toutes ces questions ont un impact les unes sur les autres et les solutions doivent donc être également intégrées. »Les solutions à l'insécurité alimentaire doivent également prendre en compte les facteurs complexes qui ont un impact sur la production alimentaire locale et elles nécessiteront des stratégies de ressources nouvelles et innovantes. Le partenariat entre l'IFRC et la FAO servira donc de base à des investissements plus larges de la part d'autres partenaires désireux de soutenir l'innovation locale en matière de sécurité alimentaire et de moyens d'existence.« Deux tiers des personnes confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë dépendent de l'agriculture comme principale source de subsistance. Pourtant, seulement 4 % de l'aide humanitaire est consacrée à l'aide d'urgence à l'agriculture », a souligné Dominique Burgeon, Directeur du Bureau de liaison de la FAO à Genève, au cours du Dialogue mondial FAO-Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) sur la localisation.« L'aide alimentaire à elle seule ne suffit pas pour faire face à l'insécurité alimentaire aiguë sans le soutien et la protection des moyens d'existence, dont beaucoup sont basés sur l'agriculture locale ».Le Mali en est un bon exemple. Au Mali, la FAO et la Croix-Rouge malienne collaborent sur des transferts d'argent, des fournitures pour la production agricole et alimentaire, et des démonstrations de cuisine visant à atteindre un bon équilibre nutritionnel, entre autres choses.« Nous travaillons avec ces communautés pour leur donner les moyens de subvenir à leurs besoins, même au milieu d'un conflit permanent », a ajouté M. Maiga, qui a également participé au Dialogue mondial FAO-Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur la localisation.Le cas du Mali met également en lumière le rôle essentiel que jouent les Sociétés nationales membres de l'IFRC dans la gestion des crises complexes et durables. Au Mali, la Croix-Rouge est confrontée à toute une série de défis : des conditions météorologiques imprévisibles et extrêmes exacerbées par le changement climatique, l'instabilité et l'insécurité, la perte des moyens de subsistance traditionnels et des sources de nourriture, et le déplacement massif de communautés entières. Dans le même temps, dans de nombreuses régions du pays, la plupart des organisations internationales ont quitté les lieux en raison de l'insécurité.« La Croix-Rouge est restée dans les communautés touchées par ces crises », souligne M. Maiga. « Pourquoi ? parce que la Croix-Rouge est une organisation communautaire. Nos 8 000 volontaires font partie des communautés dans lesquelles ils travaillent ».Le besoin critique d'une action précoceDes défis similaires existent dans de nombreux pays. L'Ouganda, qui compte l'une des plus importantes populations de réfugiés au monde, est confronté à de nombreux et graves problèmes climatiques, les conditions météorologiques devenant de plus en plus imprévisibles. Dans certaines régions, des communautés entières ont été emportées par des inondations soudaines.Dans ce cas, la collaboration entre la FAO et la Croix-Rouge ougandaise a aidé les communautés à résister aux fortes pluies causées en partie par le dernier phénomène El Niño de septembre à décembre 2023.Avec le financement de la FAO, la Croix-Rouge ougandaise a pris des mesures dans dix districts de l'Ouganda en prévision des pluies à venir : diffusion d'informations d'alerte précoce, cartographie des zones sujettes aux inondations et supervision d'activités « argent contre travail » au cours desquelles les populations locales ont nettoyé les canaux d'eau ou enlevé le limon des réservoirs qui aident à contenir l'excès d'eau.Dans d'autres cas, les projets « argent contre travail » ont consisté à aider les communautés locales à gérer les récoltes en toute sécurité afin de réduire les pertes une fois qu'elles ont été récoltées. Les récoltes peuvent être gâchées si les installations de stockage sont endommagées par les inondations ou si les systèmes nécessaires au stockage, au transport et à la distribution sont perturbés.« Il est clair que la fréquence, l'ampleur et l'intensité croissantes des catastrophes n'affectent pas seulement les vies humaines, les moyens de subsistance et les biens, mais qu'elles se transforment également en épidémies nécessitant un investissement important dans la préparation et la réponse au niveau communautaire », a déclaré le secrétaire général de la Croix-Rouge ougandaise, Robert Kwesiga.

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Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : Comment les principes humanitaires contribuent à faire vivre notre humanité en période de division au Myanmar

Le Dr Chaw Khin n'était qu'en cinquième année lorsqu'elle a participé à une formation aux premiers secours parrainée par la Société de la Croix-Rouge du Myanmar, jetant ainsi les bases d'un engagement à vie en faveur des principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.Plus tard, au cours de ses études universitaires, elle a commencé à participer activement aux activités de la Croix-Rouge au sein de sa communauté. Aujourd'hui, âgée de 66 ans, Mme Chaw préside le comité de supervision de la Croix-Rouge de la région de Magway. Son approche transparente et l'accent mis sur les principes fondamentaux ont ouvert la voie à une réponse efficace dans une période d'incertitude et de crises récurrentes.En février 2021, le paysage politique et humanitaire a radicalement changé au Myanmar. Déjà confrontée à l'impact continu du COVID-19 et à des conditions économiques difficiles, la région de Magway a été touchée par des affrontements entre diverses factions, entraînant le déplacement de milliers de personnes.Sans se décourager, le Dr Chaw a navigué dans cet environnement complexe, menant des sessions de diffusion sur les principes humanitaires afin d'établir la confiance avec les personnes touchées par ces crises, ainsi qu'avec tous les autres groupes, organisations et agences impliqués.Selon le Dr Chaw, le principe d'indépendance, qui signifie que la Croix-Rouge se concentre uniquement sur son mandat d'aide aux personnes dans le besoin et ne fait partie de l'agenda d'aucun groupe particulier, constitue un fondement essentiel."Il est important de promouvoir et de souligner en permanence l'indépendance de la Croix-Rouge du Myanmar dans toutes les formes d'engagement avec tous les partenaires, qu'ils soient formels ou informels", explique le Dr Chaw.C'est particulièrement important lorsque les différents secteurs de la communauté ne se font pas confiance. "Le plaidoyer auprès des autorités locales et de la communauté a conduit à une meilleure acceptation dans la majeure partie de la région de Magway, mais certaines zones sont encore en proie à la haine entre les différentes parties au conflit", dit-elle.Cette méfiance et cette division sont l'une des raisons pour lesquelles l'ACAPS, une organisation qui cherche à aider les humanitaires à prendre des décisions éclairées, a classé le Myanmar comme l'un des cinq pays du monde soumis à des "contraintes extrêmement sévères" en termes d'accès humanitaire.Ces difficultés affectent également la Croix-Rouge du Myanmar, et c'est pourquoi les négociations et le dialogue transparents et persistants du Dr Chaw avec de nombreux groupes et communautés sont si importants.Soutenir les volontairesLes volontaires de la Croix-Rouge du Myanmar faisant partie des communautés qu'ils servent, ces troubles et bouleversements les ont également touchés. Nombre d'entre eux ont été déplacés de leur commune. Mme Khin s'est donné pour priorité de rester en contact avec ses volontaires et de veiller à ce qu'ils bénéficient du plus grand soutien possible.La tenue à jour des cartes d'enregistrement des volontaires, un processus qu'elle a supervisé avec diligence en tant que responsable, a permis de garantir un soutien continu aux volontaires, même dans des circonstances nouvelles et difficiles.De la pandémie aux tempêtesLe véritable impact du leadership du Dr Chaw s'est manifesté lors des distributions d'aide aux communautés vulnérables. Pendant la pandémie, elle a présidé le comité d'intervention COVID-19 dans la région de Magway. À ce titre, elle a contribué à établir de solides relations avec les communautés et à gagner la confiance des autorités locales.En mai 2023, le cyclone Mocha - ex aequo avec le cyclone Fani de 2019, le plus puissant jamais enregistré dans le nord de l'océan Indien - a fait des ravages dans l'ouest et le nord-ouest du Myanmar, apportant de nouvelles souffrances à des communautés en difficulté.Pendant toutes ces épreuves, le Dr Chaw a joué un rôle crucial en assurant un accès équitable des communautés aux services de santé, d'eau, d'assainissement et d'éducation.Pleine d'humilité, elle ne tarit pas d'éloges à l'égard de la Croix-Rouge du Myanmar et des volontaires de la section de Magway de la Croix-Rouge, pour tout ce qu'ils font pour maintenir l'humanité en vie.Par Swe Zin Myo WinPhotos: Khaing Wai Aung and Htun Kyaw, Société de la Croix-Rouge du Myanmar

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Soudan : « l'année la plus difficile » après le déclenchement du conflit

Un an après la flambée de violence au Soudan qui a tué des milliers de personnes et en a déplacé 8,6 millions d'autres, les volontaires et le personnel du Croissant-Rouge soudanais (CRS) continuent de travailler 24 heures sur 24 avec des ressources limitées pour répondre aux besoins humanitaires massifs.Wajdan Hassan Ahmed est volontaire au sein de sa Société nationale depuis 16 ans. Elle décrit les 12 mois qui ont suivi le 15 avril 2023 - lorsque les habitants de la capitale Khartoum se sont réveillés au son terrifiant des tirs et des explosions - comme l'année la plus difficile de sa vie.« Les histoires que j'ai vécues au début de la guerre - les évacuations de personnes défigurées par les éclats de bombes, les histoires de pères qui avaient perdu leurs filles, de mères qui avaient perdu leurs enfants, de parents qui avaient perdu toute leur famille... toutes ces histoires sont restées en moi, et je ne peux pas les oublier», a-t-elle déclaré.Soutien psychosocialWajdan et ses collègues du Croissant-Rouge ont non seulement aidé à évacuer les gens et à les mettre en sécurité loin des combats, mais ils ont également apporté un soutien psychosocial indispensable, ainsi que de la nourriture, de l'eau et des informations.De nombreuses familles ont été séparées dans la panique provoquée par les violences, et les déplacements qui en ont résulté à l'intérieur et à l'extérieur du Soudan ont éloigné les gens de leurs proches. Le service de rétablissement des liens familiaux du Croissant-Rouge soudanais continue d'aider à les relier et à les réunir.« Nous travaillons d'arrache-pied pour réunir les familles qui ont été séparées de leurs enfants », explique M. Wajdan. "Certains sont âgés de sept à dix ans, d'autres ont des âges différents.Cliniques médicalesLes équipes du Croissant-Rouge soudanais ont également mis en place des dispensaires fixes et mobiles afin d'aider les personnes à risque à obtenir les soins dont elles ont besoin, où qu'elles se trouvent. On estime que 80 % des établissements de santé du Soudan ont cessé de fonctionner depuis le début de la crise, ce qui exerce une forte pression sur les services de santé communautaires du Croissant-Rouge.En tant qu'organisation neutre et impartiale bénéficiant de la confiance de milliers de volontaires hautement qualifiés et d'une présence permanente dans les communautés des 18 États, le Croissant-Rouge du Soudan a été en première ligne de la réponse apportée au cours de l'année écoulée. Environ 4 000 volontaires ont été directement impliqués dans la réponse à l'urgence.L'IFRC travaillait en étroite collaboration avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le CICR bien avant le début du conflit et continuera à le faire tant que des personnes seront dans le besoin. De nombreuses sociétés nationales partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également apporté leur soutien, leurs ressources et leur personnel pour renforcer les opérations de réponse. Il s'agit notamment des Sociétés nationales du Danemark, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège, du Qatar, de l'Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie.Insuffisance de financementL'IFRC a lancé un appel d'urgence pour soutenir le Croissant-Rouge du Soudan, mais cet appel reste sous-financé.Un appel régional pour les mouvements de population a également été lancé pour aider les Sociétés nationales d'Égypte, du Tchad, du Sud-Soudan, de la République centrafricaine, d'Éthiopie et de Libye à venir en aide aux personnes déplacées du Soudan.Ces deux appels sont essentiels pour fournir de l'aide et des secours aux personnes touchées par la crise actuelle au Soudan et dans les régions avoisinantes. Des fonds supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux besoins urgents de ces populations vulnérables.L'appel à actionL'IFRC et le Croissant-Rouge soudanais appellent toutes les parties en présence au Soudan à réfléchir aux défis humanitaires posés par le conflit. Malgré l'aide mobilisée - environ 10 pour cent du total requis - rien ne pourra combler ces lacunes si l'on ne s'attaque pas aux causes profondes.Le réseau de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appelle toutes les parties à s'unir dans l'intérêt de l'humanité et des personnes, y compris les enfants, qui souffrent de ce conflit. Il invite les populations du monde entier à soutenir les appels d'urgence qui nous aideront à faire en sorte que les communautés et les familles touchées puissent surmonter cette crise, qui entre maintenant dans sa deuxième année.

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Communiqué de presse

L'IFRC appelle à une mise en œuvre humaine du pacte européen sur l'asile et les migrations.

Le Parlement européen a approuvé le Pacte européen sur l'asile et les migrations, il s'agit maintenant de le mettre en œuvre. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) demande à tous les États membres de l'Union européenne (UE) de garantir des conditions humaines aux demandeurs d'asile et aux migrants concernés, sans jamais perdre de vue la dignité humaine et les droits de l'homme. L'IFRC a des inquiétudes. Le pacte met l'accent sur la normalisation de la détention et l'accélération des procédures aux frontières. Ces deux aspects sont inquiétants. La détention porte atteinte aux personnes. Les décisions rapides risquent de renvoyer des personnes qui devraient se voir accorder l'asile. Lors de la mise en œuvre du pacte, les pays de l'UE doivent veiller à éviter à tout prix le recours systématique à la détention et à ce que les personnes soient toujours traitées en tant qu'individus.Une collaboration et une solidarité efficaces entre les États de l'UE seront également essentielles. Le pacte maintient le principe selon lequel les demandeurs d'asile doivent rester dans le pays où leur demande a été enregistrée pour avoir droit à un logement et à d'autres services. Cela n'encouragera pas les autres États membres à contribuer à la relocalisation des demandeurs d'asile et à partager les responsabilités. Selon nous, un régime plus strict ne réduira pas non plus le nombre de migrants arrivant en Europe, comme le suppose le pacte. Alors que l'UE et ses États membres commencent à mettre en œuvre le pacte, il est essentiel que les migrants continuent à bénéficier d'une assistance, d'un soutien et d'une aide humanitaire. Nous devons veiller à ce que le Pacte soit mis en œuvre de manière à préserver le bien-être, les droits et la dignité de tous les migrants. C'est pourquoi il est essentiel que les organisations humanitaires telles que l'IFRC et les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge participent au dialogue sur la mise en œuvre du Pacte.Lançant un appel à l'Union européenne et à ses États membres, Ezekiel Simperingham, responsable des migrations et des déplacements à l'IFRC, déclare : "L'IFRC demande à l'Union européenne et à ses États membres de ne pas oublier qu'au cœur de ces décisions se trouvent de vraies personnes avec des espoirs et des craintes. Nous devons traiter chacun avec gentillesse et respect, quelle que soit son origine. C'est ainsi que nous pourrons nous assurer que les droits et la dignité de chacun sont protégés".Pour plus d'informations:Pour plus d'informations ou pour demander une interview, merci de nous contacter à l'adresse: [email protected] Bruxelles:Eva Oyon: +3222350922A Genève:Mrinalini Santhanam: +41763815006

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Communiqué de presse

Un sentiment « d’absence d’avenir » : de nouvelles données montrent la gravité des problèmes de santé mentale chez les Ukrainiens

Genève/Bruxelles - 10 April 2024Plus de deux ans de conflit armé – sans fin en vue – génèrent un sentiment d'« absence d'avenir » pour les personnes déplacées d’Ukraine, ont déclaré des experts lors d’une conférence à Bruxelles. Malgré l’incroyable résilience dont font preuve les gens, cette expérience est susceptible d’avoir un impact à long terme sur leur santé mentale si elle n’est pas traitée à temps.La conférence a été organisée par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le cadre d'un projet «Union européenne pour la Santé » financé par l'Union européenne, qui vise à fournir des services de santé mentale et de soutien psychosocial aux personnes touchées par le conflit en cours. Parmi les intervenants figuraient Stella Kyriakides, commissaire européenne chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, et Xavier Castellanos Mosquera, sous-secrétaire général de l'IFRC.Les participants ont discuté des besoins en matière de santé mentale des personnes contraintes de quitter leur domicile, sur la base d'une enquête récente menée par l'IFRC. Les conclusions sont les suivantes :83 % des personnes touchées par le conflit ont déclaré qu'elles-mêmes ou des membres de leur famille avaient été confrontés à des événements stressants ou traumatisants. Deux tiers d'entre elles ont déclaré que le déplacement avait eu un impact négatif sur elles. Parmi les personnes interrogées, 79 % se trouvaient en dehors de l'Ukraine, 21 % à l'intérieur du pays.30 % des Ukrainiens déplacés ont cherché une forme de soutien psychologique depuis l'escalade du conflit en 2022, ce qui révèle une demande de services de santé mentale.Ganna Goloktionova, conseillère technique au Centre psychosocial de l'IFRC, a déclaré que l'incertitude quant à l'avenir était la principale source de stress pour les Ukrainiens. Elle a souligné que le bilan combiné du conflit armé en cours, de l'insécurité liée au déplacement, de la destruction des structures familiales, de la nature temporaire de la protection et du stress financier sont autant de facteurs qui nuisent à la santé mentale des Ukrainiens déplacés.« De nombreux Ukrainiens ne parviennent pas à se projeter dans l'avenir », a-t-elle déclaré. "Cet état d'absence d'avenir a un impact dévastateur sur la santé mentale des Ukrainiens, qu'ils vivent en Ukraine ou qu'ils soient réfugiés dans d'autres pays.Xavier Castellanos Mosquera, secrétaire général adjoint de l'IFRC, a déclaré :« Une intervention au bon moment peut aider les gens et, à long terme, leur redonner un avenir. Les programmes de soutien psychosocial comptent parmi les activités les moins coûteuses des interventions humanitaires. Mais ils peuvent avoir un impact inestimable».Birgitte Bischoff Ebbesen, Directrice régionale de l'IFRC pour l'Europe, a déclaré :«Nous savons à quel point les interventions en matière de santé mentale peuvent être vitales, en particulier lorsqu'elles sont menées à un stade précoce. Les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge d'Ukraine et des communautés d'accueil instaurent la confiance nécessaire qui nous aide à lutter contre la stigmatisation qui, malheureusement, entoure encore la santé mentale».Dans toute l'Europe, 37 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge fournissent des services de santé mentale et de soutien psychosocial et ont touché 1,2 million de personnes.ContexteIl existe une collaboration financée par l'UE entre l'IFRC, la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge en Ukraine et dans 24 pays européens pour fournir un soutien psychosocial aux personnes en provenance d'Ukraine depuis mai 2022. Ce programme a soutenu plus de 200 000 personnes affectées et a permis à 11 000 professionnels de la santé et volontaires d'être formés à la santé mentale et au soutien psychosocial.Écoutez l'épisode du podcast de l'IFRC intitulé "People in the Red Vest": Nataliia Korniienko : aider ses compatriotes réfugiés à faire face au stress du conflit, de la migration et du recommencement | IFRC. Podcast disponible uniquement en anglais.Pour plus d'informations ou pour solliciter une interview:A Genève – Andrew Thomas +41 763676587Bruxelles – Zsofia Varga +36 70 508 5718

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Communiqué de presse

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appelle à soutenir les victimes du conflit : «Nous ne pouvons pas laisser le Soudan devenir une nouvelle crise oubliée».

8 Avril 2024, Port Soudan/Nairobi/Genève - Un an de conflit au Soudan se solde par un bilan humain dévastateur. Plus de 8 millions de personnes ont été déplacées et des dizaines de milliers ont été tuées ou blessées. Les pénuries aiguës de ressources essentielles telles que la nourriture, l'eau et le carburant, ainsi qu'un système de santé gravement dégradé, ne sont que quelques-unes des terribles conséquences des combats.Le Croissant-Rouge soudanais est en première ligne des efforts déployés par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour veiller à ce que les civils soudanais bénéficient de la protection et de l'assistance humanitaires dont ils ont désespérément besoin.« Nous avons mobilisé 4 000 volontaires dans tout le pays pour apporter les premiers soins et aider à l'évacuation des blessés. Notre personnel et nos volontaires distribuent de la nourriture et des produits de première nécessité, apportent un soutien psychologique et recherchent les personnes disparues », déclare Aida Al-Sayed Abdullah, secrétaire générale du Croissant-Rouge soudanais. « Nous demandons instamment à la communauté internationale d'accroître son soutien pour nous aider à répondre aux besoins urgents des communautés prises au piège du conflit. Nous ne pouvons pas laisser le Soudan devenir une autre crise oubliée».Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) et neuf sociétés nationales participantes (Croix-Rouge danoise, Croix-Rouge allemande, Croix-Rouge néerlandaise, Croix-Rouge norvégienne, Croissant-Rouge du Qatar, Croix-Rouge espagnole, Croix-Rouge suédoise, Croix-Rouge suisse et Croissant-Rouge turc) ont soutenu et travaillé aux côtés du Croissant-Rouge soudanais pour protéger et aider les personnes touchées par le conflit en cours et les catastrophes naturelles dans l'ensemble du pays.Le Croissant-Rouge soudanais, avec ses partenaires, a joué un rôle essentiel dans l'acheminement de l'aide médicale essentielle aux hôpitaux, dans l'aide aux personnes déplacées et à leurs communautés d'accueil, et dans la réunification des familles séparées par les troubles - en facilitant les conversations téléphoniques cruciales entre les membres des familles séparées. Grâce à son accès privilégié à l'ensemble du pays, la Société du Croissant-Rouge soudanais a été en mesure de fournir l'aide la plus nécessaire aux milliers de personnes touchées.Au-delà de l'assistance immédiate, la contribution du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à la réponse s'étend au soutien financier et matériel du Croissant-Rouge soudanais, ainsi qu'à la fourniture de conseils techniques et au renforcement des capacités.L'IFRC a lancé un appel d'urgence à l'échelle de la Fédération pour un montant de 60 millions de francs suisses afin de soutenir la continuité des activités du Croissant-Rouge et d'intensifier son action humanitaire dans le pays. L'IFRC a également lancé un mouvement régional de population pour un montant de 42 millions de francs suisses afin de soutenir les réponses humanitaires et les activités des Sociétés nationales dans les pays voisins, à savoir l'Égypte, le Tchad, le Sud-Soudan, la République centrafricaine (RCA), l'Éthiopie et la Libye. Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appelle tous les acteurs armés, étatiques ou non, impliqués dans le conflit à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire, qui vise à protéger les personnes ordinaires et celles qui ne peuvent plus combattre. Lorsque des maisons, des hôpitaux et des écoles sont endommagés et que des personnes qui ne participent pas au combat sont blessées, cela ne cause pas seulement un préjudice immédiat, mais rend également beaucoup plus difficile la guérison et le rapprochement des communautés après le conflit.Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s'est engagé à fournir une protection et des secours vitaux aux personnes qui subissent les horreurs du conflit en cours. Il insiste cependant sur la nécessité d'augmenter les fonds pour soutenir les opérations du Croissant-Rouge soudanais au cours de l'année à venir.Pour plus d'informations, merci de contacter:Nawal Hassan, SRCS, Tel: +249 91 265 6872 [email protected] Nzisa Mbalu, IFRC Africa Regional Office, Tel: +254 733 827 654, [email protected] Hezam, ICRC Sudan, Tel: +249 100 999 477 , [email protected]

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Communiqué de presse

L'IFRC lance un appel de 50 millions de francs suisses pour soutenir la République démocratique du Congo face à l'escalade de la crise

Genève/Nairobi/Goma, 8 mars 2024 - La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), en collaboration avec la Société de la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (Croix-Rouge de la RDC), a annoncé aujourd'hui un appel d'urgence de 50 millions de francs suisses pour faire face à l'escalade de la crise humanitaire dans l'est de la République démocratique du Congo, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.Depuis près de deux ans, cette région est plongée dans un conflit dévastateur dont la complexité et l'intensité se sont considérablement accrues, entraînant des déplacements de population et des besoins humanitaires sans précédent. L'IFRC et la Croix-Rouge de la RDC ont pour objectif de fournir une assistance critique à 500 000 personnes parmi les plus vulnérables, cela comprend les familles et les personnes déplacées à l'intérieur du pays à cause du conflit, de même que les communautés d'accueil, en se concentrant sur l'assistance alimentaire, les services de santé, l'eau, l'assainissement, l'hygiène et les services de protection." La situation dans l'est de la RDC a atteint un point critique, avec des millions de vies en jeu ", a déclaré Mercy Laker, chef de la délégation nationale de l'IFRC en République démocratique du Congo. "Notre appel vise à mobiliser des ressources essentielles pour alléger les souffrances de ceux qui sont pris dans cette crise. La résilience du peuple congolais est remarquable, mais la communauté internationale doit agir rapidement pour le soutenir dans cette période de grand besoin."La Croix-Rouge de la RDC peut se targuer d'une présence significative et d'une empreinte opérationnelle dans la zone affectée, avec des milliers de volontaires actifs mobilisés. "Cet appel d'urgence permettra à la Croix-Rouge de la RDC d'atteindre et d'assister les personnes les plus démunies parmi les familles déplacées et les communautés d'accueil", a ajouté M. Laker. Depuis le début de la crise en mars 2022, plus de 1,6 million de personnes ont été déplacées, et les récentes escalades ont forcé des centaines de milliers d'autres à chercher refuge dans des conditions déjà surpeuplées. Les combats se sont dangereusement rapprochés de Goma, exacerbant la vulnérabilité de la population face à des maladies comme le choléra et affectant gravement l'accès aux services de base tels que les soins de santé et l'eau potable.Gloria Lombo, secrétaire générale de la Croix-Rouge de la RDC, a souligné l'ampleur du défi : "Les populations vivent dans des conditions extrêmement précaires, entassées dans des maisons familiales ou des camps. Elles sont déjà au point de rupture - mentalement, physiquement et financièrement. L'essentiel de l'assistance fournie par les organisations humanitaires va aux populations des camps situés dans la périphérie de Goma, mais le manque de moyens financiers et l'ampleur des besoins des populations rendent cette aide insuffisante."Avec 50 000 volontaires dans le seul Nord-Kivu, la Croix-Rouge de la RDC est la mieux placée pour accéder à des zones où d'autres organisations humanitaires ne peuvent se rendre. "Avec 26 branches provinciales, une base active de volontaires et des niveaux élevés d'accès et d'acceptation sur l'ensemble du territoire et à travers les lignes de conflit, la Croix-Rouge de la RDC est un acteur humanitaire clé et un premier intervenant. Notre réseau de sections et de volontaires, particulièrement bien formés et largement acceptés par les communautés, a fourni une assistance vitale aux communautés les plus difficiles à atteindre et aux groupes marginalisés du pays. Nous sommes en première ligne pour aider les populations déplacées depuis le début du conflit", a précisé Mme Lombo.L'appel vise à renforcer les capacités existantes de la Croix-Rouge de la RDC à fournir une assistance directe aux communautés touchées, en tirant parti de son empreinte opérationnelle et de sa base de volontaires pour assurer une fourniture efficace de l'assistance alimentaire, des services de santé et de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène. Il souligne également l'importance de l'engagement communautaire, de la redevabilité et du respect des normes de protection, de genre et d'inclusion pour affiner les méthodes de ciblage et s'assurer que les plus vulnérables sont atteints. En outre, l'IFRC renforce sa coordination transfrontalière avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge voisines au Rwanda, au Burundi et en Ouganda afin de se préparer à d'éventuels impacts régionaux et de soutenir les réfugiés si nécessaire.Plus d'informationsPour financer l'appel d'urgence et soutenir le peuple de la République démocratique du Congo en ces temps difficiles, visitez le site web de l'IFRCPour toute demande d'interview, contactez-nous à l'adresse: [email protected] Genève:Tommaso Della Longa: +41 79 708 43 67Mrinalini Santhanam: +41 76 381 50 06A Naïrobi:Susan Nzisa Mbalu: +254 733 827 654

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Assistance en espèces : "Aujourd'hui, je vois un avenir meilleur pour mes filles".

Depuis plusieurs années, la région de l'Extrême-Nord du Cameroun est confrontée aux effets du changement climatique, caractérisés par des sécheresses, des perturbations saisonnières et des inondations récurrentes, avec des conséquences désastreuses sur l'agriculture, l'élevage et même l'accès aux centres d'approvisionnement et aux marchés, entre autres. Cette situation a entraîné une détérioration de la situation économique des ménages au niveau local.Outre les effets du changement climatique, il existe des tensions sociales marquées par des conflits et des griefs intercommunautaires, ainsi que par la présence de groupes armés non étatiques. Au cours des dix dernières années, ces facteurs ont créé une situation d'insécurité, entraînant des mouvements de population et, pour beaucoup, la perte d'êtres chers.« J'ai perdu mon mari il y a quelques années », raconte Soumaïra, qui vit avec ses enfants dans le village de Ndoukoula, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun. «J'avais 13 ans lorsque nous nous sommes mariés. Quelques années plus tard, j'ai donné naissance à notre première fille. Mon mari s'occupait bien de nous. Son travail consistait à élever les bêtes des hommes importants de la région, et il était également chargé de les vendre ».«Un jour, alors qu'il revenait d'un village situé à la frontière du Nigeria pour vendre les animaux d'un de ses patrons, il a été tué lors d'une attaque. Je venais de donner naissance à notre deuxième fille et j'étais déjà veuve avec deux enfants à charge ».Un nouveau souffle grâce à l'aide financièreAyant perdu ses parents alors qu'elle n'avait pas 10 ans et se trouvant dans une situation précaire, Soumaîra a été recueillie par le chef du village, qui essaie tant bien que mal de s'occuper d'elle et de ses filles.«Un jour, alors que je vaquais à mes occupations quotidiennes, des volontaires de la Croix-Rouge et des membres de ma communauté se sont approchés de moi», se souvient-elle. «Ils m'ont dit qu'ils voulaient recueillir des informations sur moi pour voir si je pouvais bénéficier d'une aide financière afin de répondre aux besoins immédiats de ma famille».Il s'avère que le village de Soumaïra est l'un des huit ciblés par le partenariat programmatique entre l'IFRC, la Direction générale de la protection civile européenne et des opérations d'aide humanitaire (ECHO) et la Croix-Rouge française au Cameroun.Dans le cadre de la deuxième phase des opérations du partenariat dans la région, 1 000 ménages de la région de l'Extrême-Nord reçoivent une assistance en espèces depuis janvier 2024. Les dons en espèces ont été faits pour répondre aux besoins de base les plus urgents de la population dans cette région, suite aux violences armées, aux impacts du changement climatique et aux impacts résiduels et économiques de la pandémie de COVID-19.«Je leur ai dit tout ce qu'ils voulaient savoir et j'étais sûr d'être sélectionné, ce qui a été le cas. Quelque temps plus tard, ils m'ont expliqué que je recevrais 64 000Frs CFA (environ 91 francs suisses) en trois versements. Avec cet argent, je pourrais acheter quelques articles importants pour la maison, faire soigner mes enfants s'ils étaient malades, et avec le reste, si je le souhaitais, créer une petite entreprise.«J'ai reçu ma première allocation financière aujourd'hui et je suis très heureuse. Avec cet argent, je vais acheter du mil et d'autres aliments pour nourrir mes enfants. Je vais aussi commencer à élever du bétail et à faire du commerce pour gagner ma vie. C'est un processus qui se poursuivra avec les autres fonds que je recevrai. Je pourrai m'occuper des besoins scolaires de mes filles et me battre pour changer leur vie.« Aujourd'hui, je vois un avenir meileur pour mes filles. »En plus de cette assistance en espèces, la Croix-Rouge camerounaise diffuse des messages de sensibilisation aux communautés sur la meilleure façon de se préparer et de réagir aux épidémies et aux catastrophes, ainsi que sur la communication des risques et l'engagement des communautés.

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Urgence

République démocratique du Congo : Mouvement de la population

Depuis près de deux ans, l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en particulier le Nord-Kivu, est confronté à un conflit dévastateur qui s'est intensifié et est devenu de plus en plus complexe au fil du temps, avec le potentiel d'atteindre des niveaux sans précédent dans le Nord-Kivu. Cette crise se caractérise par une multitude d'acteurs armés, une importante population déplacée et une population encore plus importante ayant besoin d'aide humanitaire. L'IFRC et ses membres recherchent 50 millions de francs suisses (30 millions de francs suisses devraient être levés par le Secrétariat de l'IFRC) pour soutenir la Croix-Rouge de la RDC dans sa fourniture d'assistance alimentaire, de services de santé, d'eau, d'assainissement et d'hygiène et de services de protection à 500 000 personnes déplacées et à leurs communautés d'accueil dans le Nord et le Sud-Kivu.

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Don humanitaire islamique

En tant que plus grand réseau humanitaire au monde, avec 16 millions de bénévoles communautaires, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est particulièrement bien placée pour s'assurer que vos dons de Zakat atteignent les personnes et les communautés qui en ont le plus besoin. La Fédération internationaleest pleinement accréditée pour recevoir les dons de Zakat et nous sommes présents dans les communautés aux côtés des personnes que nous soutenons. Nous agissons avant, pendant et après les urgences et les crises pour soutenir les personnes les plus démunies et renforcer leur résilience à long terme.