Kinshasa/Goma, 17 février - La Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (Croix-Rouge RDC), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) sont gravement préoccupés par l'aggravation de la crise humanitaire dans la région du Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en particulier dans la ville de Goma. Des milliers de civils, dont des femmes, des enfants, des blessés et des malades, subissent de plein fouet les conséquences du conflit.
Les derniers affrontements dans et autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu, ont forcé des centaines de milliers d'habitants de la ville à fuir, laissant tout derrière eux. En outre, près de 300 000 personnes qui s'étaient réfugiées dans des camps de déplacés à la périphérie de Goma ont également dû fuir les combats, qui ont laissé des centaines de corps joncher les rues. Le CICR aide la Croix-Rouge de la RDC à récupérer les corps à Goma en toute sécurité et dans le respect de la dignité.
« Nous sommes très inquiets. Nombre de ces personnes se trouvaient déjà dans une situation très vulnérable, ayant été chassées de chez elles ailleurs dans le Nord et le Sud-Kivu, parfois à plusieurs reprises », a déclaré Grégoire Mateso Mbuta, président de la Croix-Rouge de la RDC. « La situation humanitaire est désastreuse à Bukavu et à Goma. À Goma, les morgues et les hôpitaux sont débordés. Environ 190 volontaires de la Croix-Rouge de la RDC et une équipe de coordinateurs travaillent sans relâche pour récupérer les corps abandonnés dans les rues, prendre des mesures pour prévenir les épidémies et enterrer les victimes dans la dignité. Face à l'ampleur des besoins, il est urgent d'apporter une aide supplémentaire ».
Les volontaires du Nord et du Sud Kivu sont déjà à pied d'œuvre pour apporter cette aide. Parallèlement, les représentants régionaux de la Croix-Rouge de la RDC se réunissent pour décider, planifier et coordonner leurs activités en collaboration avec leurs partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi qu'avec les autorités politiques et administratives et d'autres organisations.
De nombreuses personnes ont été blessées par les combats et les tirs d'artillerie lourde dans une région aussi densément peuplée. En janvier 2025, les structures médicales soutenues par le CICR dans le Nord et le Sud-Kivu ont soigné environ 1 400 blessés, soit dix fois plus qu'en décembre 2024. La plupart d'entre eux étaient des civils, dont un grand nombre de femmes et d'enfants.
« Les lignes électriques ont été endommagées, ce qui a privé Goma d'eau et d'électricité. Il est impératif que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire et épargnent les civils et les biens de caractère civil. Les services de santé doivent être respectés et protégés. En particulier, l'emplacement des laboratoires, des centres de santé et des hôpitaux importants doit être pris en compte dans la planification et la conduite des hostilités », a déclaré François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC.
De nombreuses familles ont été séparées dans le chaos de la fuite et attendent avec impatience des nouvelles de leurs proches qu'elles ont perdus de vue. Le CICR et les volontaires locaux de la Croix-Rouge travaillent ensemble pour aider ces personnes à reprendre contact et à savoir où elles se trouvent et si elles vont bien.
La reprise du conflit armé en octobre 2023 a entraîné une crise humanitaire complexe et sans précédent. La dernière escalade, à la fin de l'année dernière, a donné lieu à des combats extrêmement violents, causant des souffrances insupportables à des milliers de personnes, qui ont un besoin urgent d'une aide vitale.
Depuis février 2024, l'IFRC soutient les opérations d'urgence de la Croix-Rouge de la RDC visant à fournir aux personnes déplacées dans l'est de la RDC des abris, des articles ménagers essentiels, des aides en espèces, des soins de santé, un accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, ainsi que d'autres services humanitaires. L'IFRC soutient également le programme d'aide alimentaire de la Société nationale qui, depuis janvier 2025, a déjà aidé près de 95 000 personnes déplacées et familles d'accueil dans le Nord-Kivu. Cependant, l'insécurité alimentaire déjà chronique risque de s'aggraver avec l'intensification du conflit.
« Il y a déjà tant de gens qui luttent pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires. Plus les combats se prolongent et s'étendent, plus le nombre de personnes touchées augmente et plus la situation est difficile pour elles. La Croix-Rouge de la RDC, le CICR et l'IFRC continueront à fournir une aide vitale aux personnes touchées, que ce soit dans les zones urbaines ou rurales. Mais pour ce faire, nous devons veiller à ce que nos équipes puissent travailler en toute sécurité. Les autres organisations humanitaires devraient elles aussi pouvoir accéder en toute sécurité aux zones sinistrées, afin de fournir l'aide essentielle dont les populations ont désespérément besoin ».
En plus d'aider la Croix-Rouge de la RDC à récupérer les corps des victimes à Goma et à Bukavu en toute sécurité, dans les règles de l'art et dans le respect de la dignité, le CICR contribue également à rétablir les services essentiels, tels que l'eau et l'électricité, qui ont été interrompus en raison des combats. Les personnes qui ont perdu le contact avec leurs proches peuvent également passer des appels téléphoniques gratuits par l'intermédiaire du CICR. Les Croix-Rouges espagnole, française et Luxembourgeoise sont également présentes à Goma et dans d'autres régions du Nord et du Sud-Kivu.
Plus d'information: [email protected]
CICR: Francine Kongolo, +243 (0) 81 992 23 28, [email protected]
Crois-Rouge de la RDC: Kally Maluku, +243 818 966 243, [email protected]
IFRC (Africa): Susan Mbalu, +254 733 827 654
Moustapha Diallo, +221 77 450 10 04