La Croix-Rouge guinéenne soutient les communautés dans la lutte contre la rage

Children in Faranah, central Guinea, sit with their pet dog during a community meeting with the Guinea Red Cross.

Des enfants de Faranah, dans le centre de la Guinée, sont assis avec leur chien de compagnie lors d'une réunion communautaire organisée par la Croix-Rouge guinéenne.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

La rage est une maladie virale qui se transmet le plus souvent à l'homme par la morsure d'un animal infecté, principalement un chien. Endémique en Guinée, la maladie peut être mortelle et représente une énorme menace pour la santé publique des communautés à travers le pays. Mais la Croix-Rouge guinéenne s'est donné pour mission d'assurer la sécurité et la santé des populations.

Le petit Ousmane était chez lui à Faranah, dans le centre de la Guinée, lorsqu'il a remarqué un chien errant devant sa maison. Curieux et désireux de jouer, il s'est approché de l’animal. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, le chien s'est levé d'un bond agressif et l'a mordu à la poitrine et à la main.

Son grand-père a alerté les volontaires locaux de la Croix-Rouge guinéenne, qui sont arrivés rapidement pour soigner Ousmane, laver ses blessures et retrouver le chien pour investigation. Heureusement, ils ont pu faire en sorte qu'Ousmane reçoive le traitement médical nécessaire. Les tests de laboratoire ont ensuite confirmé que le chien avait la rage. Sans l'intervention rapide des volontaires, il est probable qu’Ousmane n'aurait pas survécu. 

Ousmane joue avec son ami après s'être remis d'une morsure de chien enragé grâce au soutien de la Croix-Rouge guinéenne à Faranah, en Guinée.

Ousmane joue avec son ami après s'être remis d'une morsure de chien enragé grâce au soutien de la Croix-Rouge guinéenne à Faranah, en Guinée.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

Un tel incident est le cauchemar d'un parent et une source d'inquiétude pour les communautés en Guinée. Mais dans le cadre du Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3), financé par l'USAID, la Croix-Rouge guinéenne mène différentes activités visant à réduire les risques de la rage et à faire en sorte que les morsures de chien mortelles appartiennent au passé.

Sensibiliser les communautés

Pour prévenir la propagation de maladies comme la rage, il faut que les communautés aient les informations exactes et fiables sur les moyens de se protéger. 

Les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne, connus et bénéficiant de la confiance de leurs communautés, font régulièrement du porte-à-porte, organisent des réunions communautaires et participent à des émissions de radio locales pour informer les gens sur les risques liés à la rage, les modes de propagation et les moyens de se protéger.

Un volontaire de la Croix-Rouge guinéenne du Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3) explique à une famille les risques de la rage et les moyens de s'en protéger.

Un volontaire de la Croix-Rouge guinéenne du Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3) explique à une famille les risques de la rage et les moyens de s'en protéger.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

Grâce à cet engagement, les communautés apprennent qu'il est important de signaler les animaux errants présentant des comportements inhabituels ou agressifs et de surveiller les signes de la rage chez leurs propres animaux.

Soutenir les campagnes de vaccination

La vaccination des chiens est la mesure préventive la plus efficace pour réduire le risque de rage.

Mais pour qu'une campagne de vaccination contre la rage soit couronnée de succès, il faut que les membres de la communauté comprennent l'intérêt de vacciner leurs animaux de compagnie et, surtout, qu'ils se présentent en grand nombre le jour de la vaccination.

Un garçon emmène son chiot à une séance de vaccination contre la rage à Faranah, en Guinée, en octobre 2023.

Un garçon emmène son chiot à une séance de vaccination contre la rage à Faranah, en Guinée, en octobre 2023.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

C'est là que la Croix-Rouge guinéenne intervient. Le ministère de l'agriculture et de l'élevage fournit les vaccins et le personnel vétérinaire pour les administrer, et les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne suscitent la demande au sein des communautés et accompagnent les intéressés à leur rendez-vous.

« Grâce à la campagne de vaccination, dont nous avons entendu parler par les volontaires de la Croix-Rouge, nos chiens ne sont plus une menace, mais des compagnons en bonne santé. C'est un acte de responsabilité pour la sécurité de tous. La vaccination des chiens protège notre communauté", explique Mamadi Fofana, un guérisseur traditionnel et chasseur de Faranah qui a été convaincu de vacciner ses chiens contre la rage.

Mamadi Fofana (à gauche) de Faranah montre une affiche sur la rage présentée par Lancinet Conde, volontaire de la Croix-Rouge guinéenne.

Mamadi Fofana (à gauche) de Faranah montre une affiche sur la rage présentée par Lancinet Conde, volontaire de la Croix-Rouge guinéenne.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

Surveiller la population canine

Les vaccins contre la rage ne durent pas éternellement. Les animaux ont besoin d'un rappel tous les 1 à 3 ans pour rester indemnes de la rage. La Croix-Rouge guinéenne a donc mis en place une base de données des chiens afin de surveiller la population canine de Faranah. 

Les volontaires notent quand et combien de doses de vaccin ont été administrées, et enregistrent les coordonnées des propriétaires afin qu'ils puissent les contacter lorsqu'il est temps de faire un rappel.

Les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne du programme CP3 font du porte-à-porte pour enregistrer des informations sur les propriétaires de chiens à Faranah, afin de pouvoir surveiller la population canine.

Les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne du programme CP3 font du porte-à-porte pour enregistrer des informations sur les propriétaires de chiens à Faranah, afin de pouvoir surveiller la population canine.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

En cas de morsure, la base de données permet de retrouver le propriétaire afin de mener une investigation et de le sensibiliser à l'importance d'assumer la responsabilité de son animal.

Les données sont également utilisées par le ministère de l'agriculture et de l'élevage pour savoir combien de doses de vaccins sont nécessaires lors de la planification des campagnes de vaccination des chiens.

Réponse aux morsures et la surveillance à base communautaire

Lorsqu'un habitant de Faranah est griffé ou mordu par un animal potentiellement enragé, les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne sont généralement les premiers à l'apprendre et à arriver sur les lieux.

Formés à la lutte contre les épidémies, ils peuvent apporter les premiers soins indispensables. En cas de suspicion de rage, il s'agit de laver vigoureusement la plaie à l'eau et au savon pendant 15 minutes et de l'envelopper dans un bandage propre en attendant les soins d'urgence.

Grâce à un système de surveillance à base communautaire digital, appelé Nyss, les volontaires signalent rapidement les cas de morsure à leurs superviseurs, qui peuvent alors transmettre l'alerte aux autorités locales chargées de la santé humaine, animale et environnementale, afin qu'elles procèdent à une investigation et à un traitement rapides.

Chaque seconde compte lorsqu'une personne est mordue. En tant qu'yeux et oreilles au sein des communautés locales, les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne jouent un rôle essentiel dans la détection et l'alerte précoce des cas suspects de rage, afin de maximiser les chances de survie des personnes concernées.

Deux jeunes garçons de Faranah jouent avec leur chien.

Deux jeunes garçons de Faranah jouent avec leur chien.

Photo: Mouloukou Souleymane Manet/IFRC

La lutte contre la rage en Guinée est un marathon et non un sprint. Mais grâce à un engagement patient et continu auprès des communautés locales et à une collaboration étroite avec les autorités pour signaler rapidement les morsures et y répondre, la Croix-Rouge guinéenne aide les habitants de Faranah à rester en sécurité et en bonne santé face à cette maladie mortelle.

Les activités présentées dans cet article font partie du Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3). 

Financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le programme aide les communautés, les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d'autres partenaires à se préparer, à prévenir et à détecter les menaces de maladies et à y répondre.

Si vous avez apprécié cet article et souhaitez en savoir plus, inscrivez-vous au bulletin d'information de l’IFRC sur la préparation aux épidémies et aux pandémies (disponible en anglais et français). 

 

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