COP27 : Les négociations n'ont pas l'ambition nécessaire de protéger les personnes les plus durement touchées par le changement climatique, prévient l'IFRC.

Woman stands over the remains of her dead livestock in Ethiopia

Une femme se tient debout devant les restes de son bétail mort en Éthiopie.

Photo: Berhanu Gezahegn/Croix-Rouge éthiopienne

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) s'inquiète du fait que les progrès sont au point mort à la COP27 et qu'il existe un risque que l'ambition de tenir et de renforcer les engagements pris à Glasgow s'éloigne.

Alors qu'il ne reste que quelques jours aux dirigeants pour prendre des mesures décisives en matière de changement climatique, les engagements pris en vue de réduire fortement et immédiatement les émissions afin de rester en deçà de la limite de réchauffement de 1,5o°C - et donc de limiter les souffrances humaines supplémentaires - prennent du retard. Et tandis que les négociateurs se penchent sur les questions visant à limiter et à répondre aux impacts humains croissants du changement climatique, les discussions techniques sur l'octroi de financements nouveaux et supplémentaires pour les pertes et dommages, ainsi que pour l'adaptation, progressent trop lentement pour répondre aux besoins des populations.

Au contraire, l'IFRC appelle les parties à s'appuyer sur ce qui a été convenu à Glasgow et à accroître l'ambition et l'action en matière d'atténuation, d'adaptation et de pertes et dommages.

«La lutte contre la crise climatique et ses effets nécessite une réflexion audacieuse et une action encore plus ambitieuse. Les dirigeants mondiaux ne peuvent pas se permettre de rétrograder, mais doivent relever leur niveau d'ambition pour s'attaquer à la crise climatique, qui est déjà dangereuse pour les communautés du monde entier», a déclaré Francesco Rocca, président de l'IFRC. 

« L'abandon d'objectifs ambitieux envoie un signal clair aux pays, à savoir que le respect de leurs engagements précédents est facultatif. C'est inacceptable. Les communautés - en particulier celles qui sont les plus touchées par le changement climatique - ont besoin de promesses qui se concrétisent par un soutien nouveau et supplémentaire pour répondre à l'ampleur des besoins », a fait remarquer Jagan Chapagain, secrétaire général de l'IFRC.

C'est la décennie critique pour agir. Le monde ne peut pas se permettre de gagner du temps ou de faire marche arrière sur les engagements pris pour sauver des vies. Il n'y a pas de temps à perdre. Avec un réchauffement de 1,1o°C, l'IFRC a constaté que 86 % de toutes les catastrophes survenues au cours de la dernière décennie sont liées au climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes, touchant 1,7 milliard de personnes. Cela représente une augmentation de près de 35 % depuis les années 1990.

Les communautés sont frappées de manière répétée par des événements extrêmes - le Kenya par exemple, qui a dû faire face à des inondations, puis à des infestations de criquets et maintenant à une sécheresse qui a déclenché l'insécurité alimentaire et entraîné la malnutrition et des décès dans toute la corne de l'Afrique.

"Nous devons investir dans l'action locale. Sans cela, nous continuerons à dire les mêmes choses à la COP28", a répété le Dr Asha Mohammed, Secrétaire Général de la Croix-Rouge du Kenya.

Si nous voulons un jour répondre aux besoins des communautés qui subissent ces multiples événements répétés et qui se chevauchent, il est essentiel d'investir dans des mesures d'atténuation ambitieuses, d'intensifier l'adaptation menée au niveau local et de remédier aux pertes et aux dommages. Les parties doivent répondre aux demandes croissantes de financement au niveau local, pour atteindre les communautés à l'échelle nécessaire. Ces demandes doivent être écoutées et traduites en un texte de décision significatif.

Une étude récente de l'IFRC montre que de nombreux pays et communautés sont laissés pour compte lorsqu'il s'agit d'investir dans l'adaptation au climat. Les financements existants ne suffisent pas à répondre aux besoins actuels, sans parler de l'impact humanitaire accru de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.

Selon Maarten van Aalst, directeur du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la COP27 doit agir sur trois fronts : des progrès tangibles dans la mobilisation de fonds nouveaux et supplémentaires pour faire face aux pertes et aux dommages ; davantage de financement pour l'adaptation au climat ; et une ambition accrue pour mettre en œuvre des réductions rapides des émissions afin de maintenir l'espoir de limiter le réchauffement à 1,5C.

Pour solliciter une interview ou plus d'informations, veuillez contacter: 

A Sharm El-Sheikh: Jenelle Eli, +1 202 603 6803, [email protected]

A Washington: Marie Claudet, +1 202 999 8689, [email protected]

 

Communiqués de presse connexes