Amériques : Le rétablissement de la confiance des communautés vulnérables est essentiel pour un relèvement équitable et inclusif après deux ans de pandémie, affirme l'IFRC

Personal de la Cruz Roja realiza encuestas y entrevistas de percepción a la comunidad indígena en sus viviendas

Le personnel de la Croix-Rouge mène des enquêtes de perception et des entretiens avec la communauté indigène dans leurs domiciles.

Photo: Sebastian Castañeda, Reuters

Panama, 23 Mars 2022 – La confiance des migrants, des communautés hôtes et des populations autochtones envers les autorités et les décideurs locaux sur les questions liées au COVID-19 a chuté d'un tiers par rapport au début de la pandémie. C'est l'une des principales conclusions de "COVID-19 dans les Amériques : à l'écoute des plus vulnérables", une étude réalisée par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) dans neuf pays d'Amérique latine et des Caraïbes, qui a analysé les perceptions du COVID-19 dans les communautés les plus vulnérables.

Le rapport révèle que les humanitaires constituent le deuxième groupe le plus digne de confiance après les scientifiques. Il montre également qu'une confiance élevée ou modérée dans les dirigeants gouvernementaux est associée à une plus grande confiance dans la sécurité et l'efficacité des vaccins.

Diana Medina, Responsable de l'engagement communautaire et de la redevabilité pour l'IFRC dans les Amériques, déclare:

''L'écoute des communautés, l'utilisation des données pour concevoir des interventions adaptées aux contextes changeants de la pandémie et les approches de réponse dirigées localement sont essentielles pour renforcer la confiance dans les vaccins et protéger les populations contre le COVID-19. Si les gens n'ont pas confiance dans les vaccins ou ne peuvent pas y avoir accès, les taux de vaccination resteront faibles, et cette pandémie ne prendra pas fin. Nous espérons que les conclusions et les recommandations du rapport serviront de base pour redéfinir les stratégies sur le terrain et les processus de plaidoyer nécessaires pour que les campagnes de vaccination atteignent le dernier kilomètre''.

L'étude révèle également que, malgré leur volonté de se faire vacciner, les migrants et les communautés autochtones rencontrent de grandes difficultés pour accéder au vaccin, telles que de longues distances, de longues files d'attente ou des problèmes d'enregistrement. En effet, les populations indigènes ont indiqué avoir reçu moins d'informations que le reste de la population qui a été consultée et elles affirment être plus réticentes à adopter toutes les mesures de protection du COVID-19.

Maria Franca Tallarico, responsable régionale de l'IFRC pour la santé et les soins pour les Amériques, a déclaré :

"Même si des progrès significatifs ont été réalisés pour contrôler la propagation du COVID-19, la pandémie n'est pas encore terminée. De nombreuses personnes ne sont toujours pas vaccinées ou bénéficient de programmes de vaccination incomplets. Il est essentiel de comprendre ce que ces groupes pensent du virus et de la vaccination pour maintenir le dialogue, approcher les communautés de manière contextualisée afin de faciliter la mise en place de comportements et d'habitudes sains, favoriser un relèvement équitable et inclusif et augmenter les taux de vaccination, réduisant ainsi le risque de prolifération de nouveaux variants.''

La plupart des personnes interrogées ont déclaré avoir trouvé les messages sanitaires sur le COVID-19 utiles et efficaces. Cependant, il est essentiel de tenir compte des différences qui existent au sein des mêmes communautés. Les décideurs et les autorités locales doivent renforcer le dialogue avec les communautés vulnérables pour mettre en œuvre des stratégies de réponse COVID-19 différenciées, contextualisées et basées sur les besoins de groupes spécifiques tels que les communautés indigènes, les migrants et les réfugiés.

Pour améliorer l'efficacité de l'information sur le virus et les vaccins, l'IFRC encourage l'utilisation de messages adaptés et compréhensibles dans les langues maternelles, en utilisant les acteurs les plus fiables comme porte-parole auprès des communautés. Elle suggère également d'articuler les activités avec le personnel de santé et les organisations humanitaires en tant qu'acteurs clés pour renforcer la confiance et promouvoir une plus grande adoption des mesures de protection et de vaccination contre le COVID-19.

La poursuite des efforts de plaidoyer pour garantir un accès universel et rapide aux vaccins restera également essentielle pour vaincre la pandémie, de même que la promotion de la mise en œuvre de mesures de relèvement socio-économique répondant aux besoins des ménages et des groupes les plus vulnérables.

Cette étude a été réalisée entre juin et octobre 2021 et repose sur une enquête menée auprès de 7 743 personnes en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, au Guatemala, en Jamaïque, au Nicaragua, au Panama et à Trinité-et-Tobago. Dans ces pays, les équipes locales de la Croix-Rouge, qui jouent un rôle clé basé sur des relations durables avec les communautés, ont exploré les perceptions de populations particulièrement vulnérables, concernant quatre aspects : l'accès et l'impact de l'information sur le COVID-19, les connaissances et la perception de la vaccination, la confiance dans le vaccin COVID-19, et l'impact socio-économique de la pandémie.

Notes et informations complémentaires:

Deux ans après le premier cas de COVID-19, la région des Amériques enregistre 2,7 millions de décès associés, 1,7 milliard de doses de vaccins administrées et un recul de près de 30 ans des niveaux d'extrême pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu'une augmentation des inégalités entre les sexes et du travail des enfants.

Depuis le début de la pandémie, la Croix-Rouge a contribué à un accès équitable aux vaccins et a mis en œuvre des programmes de réponse au COVID-19 dans les Amériques :

  • la communication sur les risques par des approches adaptées et contextualisées aux communautés, ainsi que des activités de mobilisation communautaire et de promotion de l'hygiène auprès de 52 millions de personnes, en particulier, 10 millions ont reçu des informations sur le vaccin COVID-19;
  • la mise en œuvre d'activités d'assainissement et d'hygiène auprès de 13 millions de personnes;
  • le soutien à la vaccination de 3,4 millions de personnes la fourniture d'une aide alimentaire ou autre assistance à 86 millions de personnes et;
  • l'assistance à 358 mille personnes avec des services de santé mentale et un soutien psychosocial.

Pour plus d'informations ou pour programmer des entretiens avec des spécialistes sur la situation du COVID-19 dans la région des Amériques, veuillez contacter le bureau régional des Amériques à Panama:

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