C'est un honneur de co-organiser l'événement d'aujourd'hui en tant que membre du Groupe des amis de la couverture sanitaire universelle et de m'exprimer au nom de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui compte 192 Sociétés nationales et des millions d'employés et de volontaires.
La couverture sanitaire universelle, qui incarne le droit de tous à des services de santé de qualité, accessibles, abordables et disponibles, est en profonde résonance avec la mission fondamentale de l'IFRC, qui est d'agir dans l'intérêt des plus vulnérables et d'atténuer les souffrances humaines.
Depuis 2018, nous avons intensifié notre travail sur les CHU et nous nous sommes alignés sur le programme de travail de l'OMS. En tant que membre de l'UHC2030, nous avons soutenu des groupes de discussion nationaux avant et après la réunion de haut niveau de 2019 pour partager les expériences vécues, les défis et les réalisations en matière de CSU des populations souvent laissées pour compte.
Cette année, l'IFRC a mené des consultations nationales à travers le monde avec des communautés et des groupes de la société civile afin d'identifier les obstacles à l'accès aux services de santé de base et de fournir des contributions clés au rapport sur l'état de l'engagement en matière de CSU.
Malgré tous les progrès réalisés, nous constatons que de nombreux groupes vulnérables et populations marginalisées n'ont pas accès aux services de santé vitaux.
Dans un an, la réunion de haut niveau sur la santé universelle doit être l'occasion de prendre les engagements politiques nécessaires pour renforcer les systèmes de santé pour les générations futures.
Premièrement, nous devons donner la priorité aux besoins de santé des plus vulnérables, en particulier dans les situations de catastrophe, de crise climatique, d'urgence sanitaire et de violence. Les gouvernements doivent s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination et bâtir la confiance en intégrant les communautés vulnérables dans l'élaboration même des politiques. Les femmes et les filles ont fait état de plus grandes difficultés d'accès aux soins de santé, et les personnes en déplacement sont souvent complètement exclues des régimes nationaux de santé.
Deuxièmement, nous devons veiller à assurer la sécurité et la protection des agents de santé communautaires et des volontaires, y compris nos volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui ont une connaissance approfondie des risques, des vulnérabilités et des inégalités qui affectent l'état de santé de leurs communautés et représentent une ressource clé car ils travaillent avec le système de santé officiel pour fournir des services. Le rôle des premiers intervenants communautaires pour assurer une couverture améliorée et rapide des services de santé essentiels est devenu encore plus évident pendant la pandémie de COVID-19.
Troisièmement, les gouvernements devraient élaborer des stratégies de santé communautaire en améliorant la collaboration entre les services de santé publique, les communautés et les organisations de la société civile. Il faut investir davantage dans l'intensification de la communication des risques et de l'engagement communautaire en tant que composante essentielle des systèmes de santé centrés sur les personnes. Nous croyons fermement à l'autonomisation des communautés et à leur participation significative à la prise de décision.
Nos Sociétés nationales, en tant qu'acteurs neutres et impartiaux, peuvent traduire les besoins des communautés en politiques, systèmes de protection sociale, infrastructures, lois et questions de gouvernance. Les systèmes de santé devraient également être soutenus par de meilleures lois sur les urgences de santé publique qui permettent des réponses systématiques aux pandémies et aux urgences sanitaires - nous venons de lancer un manuel relatif aux lois sur les urgences de santé publique pour soutenir cette démarche.
Dernier point et tout aussi important, il n'y a pas de santé sans santé mentale, surtout dans les situations de crise. Le renforcement des systèmes de santé passe par l'intégration et le financement de services de santé mentale et de soutien psychosocial pour tous ceux qui en ont besoin.
Excellences, chers collègues, l'accès aux services de santé n'est pas un privilège et ne doit pas être traité comme tel.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l'opportunité de la réunion de haut niveau de l'année prochaine et nous ne pouvons pas y renoncer : la réalisation de la couverture sanitaire universelle est la seule voie possible.
Nous nous engageons à poursuivre notre travail avec les gouvernements et les autres partenaires afin de mettre en œuvre nos engagements communs en faveur de la CSU et des systèmes de santé plus solides pour tous, partout.
Je vous remercie.