« Le premier symptôme a été la fièvre. Le lendemain, j'ai remarqué l'apparition de taches. Elles brûlaient comme une éruption cutanée. Elles se sont répandues sur tout mon corps. J'ai pensé : quel genre de maladie est-ce là ? »
Basele, originaire de Mbandaka, dans la province de l'Équateur, est l'une des plus de 8 000 personnes dont on a confirmé qu'elles avaient contracté la mpox en RDC cette année, lors d'une augmentation alarmante du nombre de cas. Heureusement, Basele a été rapidement orientée par la Croix-Rouge de la RDC afin d'obtenir le soutien dont elle avait besoin pour se rétablir et limiter la propagation de la maladie.
« Les volontaires de la Croix-Rouge sont venus chez moi. Ils m'ont dit que la maladie était contagieuse, que si un membre de ma famille tombait malade, nous pourrions tous être infectés dans notre maison. Nous devons donc nous lever et nous rendre à l'hôpital dès le début de la maladie », explique Basele.

Basele Ntumba, une femme de Mbandaka, en RDC, qui s’est rétablie de la mpox.
Photo: Alioune Ndiaye/IFRC
La mpox est la dernière d'une longue série d'épidémies à frapper la RDC, qui a connu ces dernières années des flambées récurrentes de choléra, d'Ebola et de rougeole - entre autres maladies.
La Croix-Rouge de la RDC a tiré de nombreux enseignements de ces crises sanitaires. Grâce au Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3), financé par l'USAID et bénéficiant du soutien technique de l’IFRC, la Société nationale a beaucoup travaillé ces dernières années pour préparer ses volontaires, ainsi que les communautés et des partenaires clé à passer à l'action contre la mpox.
Détection précoce, action précoce, des communautés en bonne santé
Grâce au programme CP3, plus de 300 volontaires de la Croix-Rouge en Équateur avaient déjà été formés à la lutte contre les épidémies et à la surveillance à base communautaire (SBC). Ils ont ainsi acquis les connaissances, les compétences et les outils nécessaires pour détecter et signaler rapidement les cas potentiels de mpox. Depuis l'aggravation de l'épidémie, ces formations ont été étendues et dispensées à plus de 700 volontaires additionnels dans la province.
Ces volontaires jouent un rôle essentiel dans leurs communautés en repérant les personnes présentant les symptômes de la mpox, en alertant les autorités sanitaires locales par le biais d'un système de SBC et en encourageant la population à chercher de l'aide dans les centres de traitement de mpox.
« En ce qui concerne le programme CP3, nous travaillons en étroite collaboration avec les volontaires de la Croix-Rouge. Ils vont dans la communauté, cherchent des malades, les amènent au centre de santé... nous les soignons ici, dans notre site mpox », explique Monique Itala Mulo, infirmière en chef au centre de santé de référence Mama Elikya, à Mbandaka.
En détectant et en signalant rapidement les cas potentiels de mpox et en encourageant les gens à se faire soigner, on réduit le risque de propagation de la maladie. La Société nationale et les autorités sanitaires locales utilisent également les données SBC pour informer leurs activités de réponse.

Des volontaires de la Croix-Rouge de la RDC formés à la lutte contre les épidémies et à la surveillance à base communautaire dans le cadre du programme CP3 se rendent dans leur communauté pour apporter un soutien et identifier les cas suspects.
Photo: Alioune Ndiaye/IFRC
La confiance gagnée au fil du temps permet une grande portée et un large accès
En tant que membres des communautés qu'ils servent, les volontaires de la Croix-Rouge de la RDC sont connus de la population locale en l'Équateur et leur fait confiance. Avant la recrudescence actuelle des cas de mpox, les volontaires étaient déjà très présents dans les communautés pour sensibiliser la population à la maladie et lui expliquer comment se protéger.
« Nous faisons du porte-à-porte pour parler aux gens chez eux. Nous allons dans les écoles, dans les églises, dans les endroits sensibles - les marchés, les ports, les points d'entrée, les points de contrôle - tous les endroits où nous pouvons interagir avec la communauté. La communauté commence à lancer elle-même des alertes [mpox]. En d'autres termes, l'impact est déjà positif », déclare le docteur Leblanc Monzeba, chef de la division santé de la branche de la Croix-Rouge de la RDC dans la province de l'Équateur.
Ayant déjà établi des relations profondes et de confiance avec les communautés, les volontaires sont en mesure de lutter efficacement contre la stigmatisation et les rumeurs liées à la mpox, qui peuvent empêcher les gens de chercher de l'aide, et de les convaincre d'adopter des comportements sains, tels que de bonnes pratiques d'hygiène.
Selon le Dr Leblanc, les changements de comportement observés dans la communauté des guérisseurs traditionnels sont particulièrement remarquables.
« Nous avons organisé des séances de sensibilisation avec les guérisseurs traditionnels pour leur expliquer qu'il était important de signaler aux autorités sanitaires les personnes présentant des signes de mpox. Auparavant, les guérisseurs traditionnels gardaient le patient à la maison. Aujourd'hui, ils commencent à transmettre l'information et, lorsqu'ils voient des patients présentant des signes de mpox, ils les envoient directement au centre de santé le plus proche », explique-t-il.

Un volontaire de la Croix-Rouge de la RDC du programme CP3 parle à une famille des symptômes de la mpox, des risques et des méthodes de prévention de l'infection en juillet 2024.
Photo: Alioune Ndiaye/IFRC
Des partenariats solides posent les bases d'une réponse efficace
Avant la recrudescence actuelle des cas de mpox, la Croix-Rouge de la RDC avait déjà établi de solides relations de travail avec les autorités gouvernementales et diverses parties prenantes afin de se préparer aux épidémies et aux pandémies.
« La Croix-Rouge est notre partenaire privilégié pendant les épidémies, tout comme nous travaillons ensemble en dehors des épidémies. Nous collaborons toujours », déclare le docteur Elaba Bibiche, médecin-chef de la zone de santé de Mbandaka.
Grâce à sa préparation préalable et à son rôle d'auxiliaire des autorités sanitaires, la Croix-Rouge de la RDC a été en mesure de s'intégrer parfaitement dans le plan de riposte du gouvernement et d'intervenir dans des domaines clairement définis.
Les relations préexistantes avec divers médias permettent également à la Croix-Rouge de la RDC d'atteindre des dizaines de milliers de personnes dans toute la province en leur communiquant des informations sanitaires vitales.
« Je travaille en partenariat avec la Croix-Rouge depuis six ans. Nous avons une très bonne relation de travail. Elle a été la première organisation à sensibiliser la communauté à la mpox. Nous organisons des programmes avec leur personnel et leurs volontaires, des émissions où les gens téléphonent pour poser des questions sur la mpox et obtenir les réponses dont ils ont besoin », explique Trésor Ikonda, directeur général de Radio Evangile Eternel en Équateur.

Esther, membre du personnel, et Gloria, volontaire de la Croix-Rouge de la RDC, partagent des informations sur la mpox lors d'une émission sur Radio Soleil Couchant en Équateur en juillet 2024.
Photo: Alioune Ndiaye/IFRC
Alors que la réponse à la mpox se poursuit, et bien que des défis importants subsistent, le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge de la RDC sont convaincus que leurs efforts de préparation portent leurs fruits alors qu'ils s'efforcent de réduire l'impact de l'épidémie sur les communautés.
« La branche de la Croix-Rouge de la RDC en Équateur a la capacité de gérer les épidémies grâce à l’IFRC. Depuis 2018, nous avons fait face à une série de grandes épidémies en Équateur. C'est à partir de l'expérience de la gestion d'autres épidémies et de la mise en œuvre du programme CP3 - ce qui signifie que nous avions déjà des volontaires formés sur le terrain travaillant dans les différentes zones de santé - que nous avons eu la capacité de répondre à la mpox », explique Colomban Mampunya, président de la branche de la Croix-Rouge de la RDC dans la province de l'Équateur.
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Les activités présentées dans cet article font partie du Programme de préparation des communautés aux épidémies et aux pandémies (CP3). Financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAID), le programme CP3 aide les communautés, les Sociétés nationales et d'autres partenaires à se préparer, à prévenir, à détecter et à répondre aux menaces de maladies.
Le Bureau de la santé mondiale de l'USAID a également apporté un soutien supplémentaire à l’IFRC et à la Croix-Rouge de la RDC pour les activités de lutte contre la mpox.
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