Pour les enfants des régions de Binga, au Zimbabwe, frappées par la sécheresse, la faim a longtemps été un obstacle à l'éducation. Nombre d'entre eux manquaient complètement l'école, l'abandonnaient ou avaient du mal à se concentrer en classe.
Mais les choses commencent à changer grâce à un programme d'alimentation scolaire de la Croix-Rouge du Zimbabwe qui fournit une portion quotidienne de porridge (composé d'un mélange de maïs et de soja) à plus de 12 000 élèves de 11 écoles primaires
Ce repas enrichi, riche en nutriments essentiels, est conforme aux directives alimentaires de l'UNICEF et du Programme alimentaire mondial, ce qui garantit que les enfants reçoivent l'alimentation dont ils ont besoin pour apprendre et grandir.

Ce qui était autrefois le lit d'une rivière près de la communauté de Binga, au Zimbabwe, n'est plus qu'un tapis de sable sec, en raison de la sécheresse prolongée qui a frappé de vastes régions du pays.
Photo: Rumbidzai Nenzou/IFRC
« Pour beaucoup de ces enfants, c'est leur seul repas de la journée », explique un enseignant de l'école primaire de Siasundu, l'une des écoles bénéficiant du programme. « Nous avons constaté des améliorations remarquables : l'assiduité a augmenté, les abandons ont diminué et les enfants sont beaucoup plus attentifs en classe. Cela fait vraiment une différence dans leur vie ».
Mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l'enseignement primaire et secondaire, le département du développement social et le ministère de la santé et de la protection de l'enfance, le programme cible les écoles situées dans les zones les plus durement touchées. L'intervention de la Croix-Rouge du Zimbabwe a également été soutenue par une allocation de fonds déclenchée dans le cadre des protocoles d'action précoce du Fonds d'urgence pour les réponses aux catastrophes (IFRC-DREF).
Une bouée de sauvetage face à la faim
Au-delà des écoles, la Croix-Rouge du Zimbabwe apporte une aide alimentaire aux familles vulnérables. Dans le quartier 9 du district de Binga, Esnathi Mudhimba, 67 ans, s'occupe de sa petite-fille malade. Pour eux, le sac de 10 kilogrammes de farine de maïs fourni par personne dans un ménage est une bouée de sauvetage.
« Cette nourriture nous maintient en vie », explique Esnathi. « Avant cela, je vendais des fruits de baobab pour survivre, mais maintenant je suis trop vieille et ma petite-fille ne peut pas m'aider. Sans ce soutien, je ne sais pas ce que nous aurions fait ».

Esnathi Mudhimba, 67 ans, fait partie des 3 400 personnes vulnérables touchées par la sécheresse provoquée par El Niño dans le district de Binga, au Zimbabwe.
Photo: Rumbidzai Nenzou/IFRC
L'histoire d'Esnathi fait écho à celle de nombreux habitants du district. Plus de 3 400 personnes des quartiers 9 et 10 ont reçu une aide alimentaire dans le cadre de l'action précoce de l'IFRC-DREF, ce qui a permis de soulager les familles confrontées à l'insécurité alimentaire.
Pour Monica Mpande, 52 ans, qui vit dans le village de Mupambe, cette aide est plus qu'un simple repas, c'est une chance de reconstruire. « Grâce à cette aide alimentaire, je peux économiser un peu d'argent pour acheter des livres à mes enfants », explique-t-elle. « Cela me donne l'espoir que nous allons nous en sortir.

Grâce à l'aide alimentaire fournie par l'IFRC et la Croix-Rouge du Zimbabwe, Monica Mpande, 52 ans, peut économiser suffisamment d'argent pour acheter des manuels scolaires à ses enfants.
Photo: Rumbidzai Nenzou/IFRC
Construire la résilience pour l'avenir
La Croix-Rouge du Zimbabwe s'efforce également de mieux préparer les communautés aux futures sécheresses. Des puits réhabilités et des points d'eau alimentés par l'énergie solaire permettent un accès fiable à l'eau potable, tandis que des programmes de trempage et de vermifugation du bétail aident les agriculteurs à protéger leurs troupeaux et leurs moyens de subsistance.

Un volontaire de la Croix-Rouge du Zimbabwe administre un vermifuge chimique pour aider à renforcer la résistance du bétail face à la sécheresse persistante.
Photo: Rumbidzai Nenzou/IFRC
À Binga, où les effets de la sécheresse se font sentir dans tous les aspects de la vie, ces programmes sont une bouée de sauvetage vitale. Ils représentent un engagement à soulager les souffrances et à donner aux communautés les moyens de construire un avenir meilleur. Pour des familles comme celles d'Esnathi et de Monica, ce soutien est plus qu'une simple nourriture : c'est une promesse d'espoir, de dignité et de résilience face à l'adversité.