Migration en Afrique de l'Ouest : La Croix-Rouge offre une oasis d'aide et d'espoir aux migrants à Kolda, au Sénégal.
"Ils sont exposés à la violence, à l'exploitation, aux abus, aux riques sécuritaires, aux violences sexuelles basées sur le genre et à tous types de dangers le long de leurs routes migratoires. Ici nous leur offrons de l'espoir, de la protection, de l'assistance, une orientation et des conseils."
C'est ainsi que Mariama Mballo, assistante sociale, résume le travail effectué au Point de Service Humanitaire (PSH) de Kolda, géré par la Croix-Rouge sénégalaise et l'IFRC dans le sud du Sénégal.
"Le PSH de Kolda est un centre d'écoute, de soutien psychosocial, de conseils et d'assistance pour les migrants.Il offre un espace d'accueil et de conseil anonyme, confidentiel et gratuit." déclare la sociologue de formation de 30 ans, qui y travaille depuis février 2022.
Le Sénégal, historiquement considéré comme un pays de destination pour les migrants en Afrique de l'Ouest, est devenu un pays de transit. En raison de sa situation géographique, les migrants, en particulier ceux qui viennent d'Afrique de l'Ouest, passent par le Sénégal au cours de leur voyage vers les pays du Maghreb ou l'Europe à la recherche d'une vie meilleure.
L'importance du soutien psychosocial
Les déplacements sur des routes migratoires périlleuses peuvent avoir un impact profond sur la santé physique et mentale des migrants.
L'objectif du soutien psychosocial offert à Kolda est d'aider les personnes en déplacement à retrouver une certaine normalité, un équilibre mental et, surtout, d'encourager les personnes à être actives et engagées dans leur propre relèvement en trouvant des mécanismes de défense et de protection qui leur conviennent.
Lorsque les migrants en transit ont des besoins qui ne peuvent être satisfaits au PSH, ils sont orientés vers d'autres services partenaires externes.
"La clé du projet réside dans ses volontaires, en fait, ils sont la "porte d'entrée", ceux qui reçoivent d'abord les migrants, les écoutent et les orientent ensuite vers le travailleur social pour une écoute active et approfondie", souligne Mariama.
Le personnel travaillant à Kolda peut aussi parfois se sentir accablé en écoutant les expériences que leur racontent les migrants lors des séances de conseil.
"Oui, il y a des histoires qui nous choquent, mais nous avons la capacité de les surmonter afin d'offrir aux migrants les conseils et le soutien dont ils ont besoin", déclare Mariama.
Répondre aux besoins très diversifiés des personnes
Les personnes en déplacement peuvent accéder à d'autres aides vitales, comme de la nourriture et de l'eau, à Kolda. De nombreux migrants qui arrivent, notamment des femmes et des enfants, sont restés plusieurs jours sans nourriture alors qu'ils entreprennent leur long voyage dans des régions souvent inhospitalières.
Les volontaires et le personnel de Kolda offrent également aux personnes des conseils utiles et une orientation sur des questions telles que la traite des êtres humains, le rétablissement du contact avec leur famille ou la gestion des documents de voyage importants.
Et, si nécessaire, les migrants peuvent également recevoir une assistance juridique, toujours dans la plus grande confidentialité et protection, de même qu'une aide de base en matière d'habillement et d'hygiène afin d'assurer leur santé et leur bien-être.
"Les personnes qui arrivent au PSH sont souvent dans une situation de vulnérabilité avancée, nous faisons donc tout ce que nous pouvons pour répondre immédiatement à leurs besoins les plus pressants", explique Mariama.
Les volontaires ne se contentent uniquement pas de soutenir les migrants. Ils effectuent également un travail intensif avec la communauté locale afin de sensibiliser et de faire connaître le respect des droits et de la dignité des migrants.
Ce travail important est réalisé dans la plus grande confidentialité, toujours en accord avec nos principes fondamentaux et la politique migratoire de l'IFRC.
Assistance et protection des migrants les plus vulnérables en Afrique de l'Ouest
Kolda n'est qu'un exemple des plus de 600 points de services humanitaires gérés par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge le long des principales routes migratoires du monde. Il s'agit d'espaces neutres qui offrent aux migrants un environnement accueillant et sûr pour accéder aux services essentiels, quel que soit leur statut et sans crainte d'être détenus ou dénoncés aux autorités.
Depuis le lancement du PSH de Kolda en 2020, qui comprend d'autres petits postes à Tanaff, Salikégné, Diaobé et Pata, les bénévoles ont accueilli et soutenu plus de 1 500 migrants.
Il a été mis en place dans le cadre du projet "Assistance et protection des migrants les plus vulnérables en Afrique de l'Ouest". Financé par l'Union européenne, le projet couvre différentes routes migratoires fréquentées à travers le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, le Niger et le Sénégal. Outre les Sociétés nationales de ces pays, le projet implique également l'IFRC, la Croix-Rouge espagnole, la Croix-Rouge danoise et la Croix-Rouge luxembourgeoise.
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Pour plus d'informations, visitez notre pagewebMigration et déplacement pour apprendre plus sur les politiques, programmes et opérations de l'IFRC en matière de migration
19/12/2022
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Les points de service humanitaire
Les points de services humanitaires (PSH) sont des espaces sûrs, accueillants et stratégiquement situés où les migrants et les personnes déplacées peuvent accéder à un soutien fiable de la part des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Survivants bloqués en mer : SOS MEDITERRANEE et l'IFRC appellent au respect du droit maritime
L'Ocean Viking - un navire de recherche et de sauvetage affrété par SOS MEDITERRANEE et exploité en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) - a sauvé 234 femmes, enfants et hommes de six bateaux en détresse en Méditerranée centrale entre le 22 et le 26 octobre.
«Les personnes secourues en Méditerranée centrale par des navires devraient et doivent être autorisées à débarquer dans un lieu sûr dans un délai raisonnable, comme c'est le cas pour les opérations de recherche et de sauvetage menées par les autorités et les navires marchands. Les blocages toujours plus importants auxquels sont confrontés les navires de sauvetage dans cette partie de la mer depuis 2018 sont discriminatoires et inacceptables. Maintenir plus longtemps les survivants à bord des navires comme otages du débat politique serait le résultat d'un échec dramatique des membres européens et des États associés» a déclaréXavier Lauth, Directeur des opérations de SOS MEDITERRANEE.
« Les personnes secourues sont absolument épuisées, déshydratées, en détresse psychologique, et certaines ont besoin de soins médicaux immédiats. Nous avons fourni des soins de santé, de la nourriture, de l'eau, des articles d'hygiène, des premiers soins psychologiques et la possibilité d'appeler et de contacter les membres de leur famille. Mais ils ne peuvent pas se permettre d'attendre plus longtemps, cette incertitude rend la situation insupportable avec un stress qui augmente de jour en jour. Ils ont besoin de toute urgence d'un port sûr», explique Frido Herinckx, responsable des opérations à l'IFRC.
Le droit des personnes à débarquer rapidement dans un lieu sûr ne souffre d'aucun débat. Le blocage actuel du débarquement des opérations de recherche et de sauvetage constitue une violation grave et conséquente du droit maritime. La convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS-Safety of Life at Sea) définit de manière très détaillée les obligations des États et des capitaines en matière de recherche et de sauvetage, depuis l'obligation de répondre et de coordonner la recherche des bateaux signalés en détresse jusqu'à l'obligation de désigner un "lieu sûr dès que cela est raisonnablement possible". Toutes les circonstances sont prises en compte, y compris l'obligation pour les États les plus aptes à aider de coopérer afin d'identifier un lieu sûr pour le débarquement ; l'obligation de fournir une assistance " quels que soient la nationalité ou le statut de ces personnes " (Chapitre V - Règle 33.1- amendement 2004), ainsi que le fait que " l'évaluation du statut des personnes secourues " ne doit pas " retarder indûment le débarquement des survivants ". RÉSOLUTION MSC.167(78) de l'OMI (adoptée le 20 mai 2004)
Conformément aux conventions maritimes, l'Ocean Viking a informé les autorités maritimes compétentes à toutes les étapes des opérations de recherche et de sauvetage et a demandé la désignation d'un lieu sûr.
Nous devons donner la priorité aux opérations de recherche et de sauvetage des personnes en déplacement, quel que soit leur statut, et coopérer dans ce domaine, notamment en mettant en place des mécanismes de débarquement clairs, sûrs et prévisibles pour les personnes secourues.
SOS MEDITERRANEE et l'IFRC demandent instamment aux membres de l'UE et aux États associés de respecter le droit maritime, de coopérer à la désignation d'un lieu sûr pour les survivants de l'Ocean Viking et de mettre fin à la souffrance de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants.
Après huit jours d'attente à bord de l'Ocean Viking, les besoins médicaux sont énormes : SOS MEDITERRANEE et l'IFRC demandent que le droit de débarquer des 460 survivants soit respecté
Marseille/Genève/Budapest, 2 Septembre 2022 - 460 femmes, enfants, bébés et hommes sont bloqués dans les limbes en attendant de débarquer. Certains d'entre eux, dont les besoins médicaux sont considérables, sont bloqués à bord depuis huit jours après avoir été secourus sur les eaux meurtrières de la Méditerranée centrale. SOS MEDITERRANEE et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) demandent que ces survivants aient le droit de débarquer dans un lieu sûr sans plus attendre.
En l'espace de 60 heures seulement, l'Ocean Viking - un navire de recherche et de sauvetage affrété par SOS MEDITERRANEE en partenariat avec l'IFRC - a été confronté à plus de cas de détresse que jamais auparavant. L'équipage a trouvé et sauvé des personnes de dix embarcations en mauvais état et surpeuplées sur la route migratoire maritime la plus meurtrière au monde depuis 2014, la Méditerranée centrale. Le navire de recherche et de sauvetage reste bloqué en mer en attendant le débarquement des survivants.
L'équipe est confrontée à un nombre écrasant de cas médicaux, notamment l'épuisement, la déshydratation, les infections cutanées et blessures non traitées. D'autres survivants sont confrontés à des conditions médicales chroniques et deux femmes enceintes de 9 mois ont été évacuées.
"Nous n'avons jamais connu un tel niveau de cas médicaux graves à bord de l'Ocean Viking auparavant. Les survivants ont été retrouvés en pleine mer dans des situations inimaginables. Dans une tentative désespérée de se mettre en sécurité, ils ont failli mourir en mer, soit par noyade, soit par déshydratation. Conformément au droit maritime, leur sauvetage ne sera terminé que lorsqu'ils auront atteint un lieu sûr. Le blocus actuel pour leur débarquement doit trouver une fin sans plus attendre", déclare Xavier Lauth, directeur des opérations de SOS MEDITERRANEE.
Chaque jour qui passe, les besoins des personnes à bord augmentent. Francesco Rocca, président de l'IFRC, a déclaré :
« Le nombre de personnes secourues en si peu de temps et la gravité des conditions de vie à bord nous montrent que la situation devient de plus en plus désespérée pour ceux qui cherchent sécurité et protection. Nous ne pouvons pas continuer à faire face à ce même défi encore et encore. Nous avons besoin de solutions à plus long terme - notamment un engagement en faveur de voies sûres et régulières menant à la protection et à la sécurité, tout en garantissant l'accès à la protection pour les personnes arrivant spontanément.»
SOS MEDITERRANEE et l'IFRC appellent les membres de l'Union Européenne et les Etats associés européens à faire preuve de solidarité, à respecter le droit maritime et à garantir les droits humains fondamentaux. L'attente et la souffrance des 460 survivants à bord de l'Ocean Viking doivent cesser immédiatement.
Note aux éditeurs:
Entre le 25 et le 27 août, L'Ocean Viking a secouru 466 femmes, enfants et hommes au cours de dix opérations de sauvetage. Parmi les survivants, on compte plus de 20 femmes adultes, dont plusieurs enceintes, et plus de 80 mineurs, dont 75% ne sont pas accompagnés.
Le 29 août, deux femmes enceintes de 9 mois ont dû être évacuées d'urgence pour des raisons médicales. Elles ont été transférées sur un patrouilleur des garde-côtes italiens avec quatre de leurs proches (deux sœurs et leurs deux enfants, dont un bébé de trois semaines).
Bien qu'il ait contacté les autorités maritimes compétentes à toutes les étapes des opérations de recherche et de sauvetage, l'Ocean Viking a été livré à lui-même, sans coordination ni échange d'informations avec les autorités maritimes compétentes. Quatre des bateaux en détresse, en mauvais état et bondés, ont été repérés grâce à des jumelles depuis la passerelle de l'Ocean Viking. Les alertes de détresse des six autres bateaux ont été relayées par des ONG civiles telles que le réseau civil Alarm Phone, les avions des ONG Pilotes Volontaires et Sea-Watch, et les voiliers des ONG Open Arms et Resqship. L'Ocean Viking a informé les autorités maritimes compétentes à chaque étape des sauvetages et a envoyé des demandes de désignation d'un lieu sécurisé dès que possible après chaque opération, conformément au droit maritime.
Récemment, un nouveau naufrage a été signalé par l'Organisation internationale pour les migrations. Deux dépouilles ont été repêchées par les garde-côtes libyens et 19 personnes ont été portées disparues par les six survivants de cette tragédie le 27 août, le jour même où les équipes d'Ocean Viking ont secouru 198 survivants à bord de cinq bateaux en détresse. Depuis 2014, près de 19 811 personnes sont connues pour avoir péri en Méditerranée centrale. C'est 80% des décès enregistrés dans l'ensemble de la mer Méditerranée.
SOS MEDITERRANEE a secouru 36 789 personnes depuis le début de ses opérations en 2016, avec l'Aquarius et l'Ocean Viking. Au total, 7 266 personnes ont été secourues par l'Ocean Viking depuis le début de ses opérations en août 2019. Depuis septembre 2021, les équipes de l'IFRC ont participé à dix patrouilles sur l'Ocean Viking et ont contribué à sauver plus de 2 700 personnes.
Alors que l'équipe de SOS MEDITERRANEE se concentre sur la recherche et le sauvetage en mer, l'équipe de l'IFRC se concentre sur la fourniture de services humanitaires post-sauvetage, notamment les soins médicaux, les premiers secours, le soutien psychosocial, les opérations de secours et la protection.
Pour plus d'information, veuillez contacter:
IFRC à Genève: Jenelle Eli, +1 202 603 6803, [email protected]
IFRC à Budapest: Nora Peter, +36 70 265 4020, [email protected]
SOS MEDITERRANEE International & Operations: Laurence Bondard / +33 6 23 24 59 93 / [email protected]
IFRC: 210 000 migrants ont un besoin urgent d'assistance vitale et de protection en Amérique centrale et au Mexique
Panama City, 1er août 2022 - La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) intensifie sa réponse afin de fournir en urgence assistance humanitaire et les services liés à la protection à 210 000 personnes qui se déplacent par voie terrestre vers le nord de l'Amérique centrale et du Mexique.
Le long des routes migratoires, de nombreuses personnes subissent des accidents et des dommages corporels. Elles sont victimes d'extorsions et de violences sexuelles ou disparaissent et sont séparées de leur famille. D'autres sont tuées ou meurent de maladies ou des conditions environnementales difficiles.
Selon les données officielles, depuis janvier 2022, on constate une augmentation préoccupante du nombre de migrants et de réfugiés en Amérique centrale et au Mexique par rapport aux années précédentes. La migration irrégulière a augmenté de 85 % au Panama, de 689 % au Honduras et de 108 % au Mexique. Si cette tendance à la hausse se poursuit dans les mois à venir, on estime que 500 000 personnes* auront besoin d'une aide humanitaire.
Roger Alonso, chef de l'unité Catastrophes, Climat et Crises à l'IFRC,a déclaré :
«Les équipes locales de la Croix-Rouge, du Panama au Mexique, confirment l'augmentation spectaculaire du nombre de migrants se déplaçant vers le nord. Nous sommes particulièrement inquiets pour les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les migrants LGBTQI. Ils sont en extrême danger et ont besoin d'une assistance médicale, d'un soutien en santé mentale, d'un accès à la nourriture et à l'eau, d'informations, des moyens pour se connecter et de ressources pour couvrir les dépenses vitales telles que le paiement de lieux sûrs pour dormir.»
La plupart des migrants et réfugiés en transit dans la région sont originaires de Cuba, du Venezuela et d'Haïti. Les ressortissants du Honduras, du Guatemala, du Nicaragua et du Mexique continuent également à se diriger vers le nord. Les principales raisons à ce mouvement de personnes sont l'amélioration des revenus, la fuite de la violence, la réunification des membres de la famille et le relèvement après des catastrophes récurrentes et des événements climatiques extrêmes.
Au Panama, rien qu'en juin 2022, 15 000 migrants ont traversé le périlleux gouffre de Darien, soit 500 personnes par jour. Sur 100 d'entre elles, 16 sont des enfants. Au Costa Rica, 441 personnes par jour sont entrées depuis le Panama en mai 2022, soit une augmentation de 158 % par rapport à avril 2022. Près de 24 000 Cubains sont arrivés au Nicaragua de janvier à mai 2022, tandis qu'au Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Mexique, on observe une augmentation significative du nombre de rapatriés.
Dans ce contexte difficile, l'IFRC a lancé un appel d'urgence de 28 millions de francs suisses** afin de soutenir 210 000 personnes en déplacement au cours des 12 prochains mois. Les Sociétés de la Croix-Rouge du Panama, du Costa Rica, du Nicaragua, du Honduras, du Salvador, du Guatemala et du Mexique fourniront aux migrants, aux réfugiés et aux rapatriés des soins de santé, un soutien en matière de santé mentale, un accès à l'eau et aux services d'assainissement, ainsi que de l'argent liquide pour couvrir les besoins essentiels, tels que le logement ou la nourriture.
Martha Keays, Directrice régionale de l'IFRC pour les Amériques, a déclaré :
« Il est inacceptable que la migration continue de coûter aux gens leur dignité et leur vie. C'est pourquoi nous intensifions notre réponse actuelle et renforçons notre soutien d'urgence vital le long des routes migratoires. Nous appelons les gouvernements, nos partenaires et les donateurs à se joindre à cette action humanitaire. Protéger les personnes qui migrent dans une situation désespérée et défendre leurs droits, quel que soit leur statut, est un impératif humanitaire et un devoir collectif. Les effets socio-économiques dévastateurs de la pandémie de COVID-19, la crise climatique, les crises politiques persistantes et les catastrophes vont continuer à accélérer de manière exponentielle les mouvements de population. Le défi qui nous attend est titanesque».
La réponse de la Croix-Rouge sera prioritairement axée sur les itinéraires où la plupart des migrants et des personnes déplacées sont confrontés à des barrières bureaucratiques, à un climat hostile, à la stigmatisation, à la discrimination, à la violence, à l'insécurité et même à des pertes de vie. L'aide sera fournie par le réseau de la Croix-Rouge, qui compte 20 points de services humanitaires*** en Amérique centrale et au Mexique. Il s'agit d'espaces neutres et sûrs - fixes ou mobiles - où les personnes en déplacement peuvent avoir accès à des soins de santé, à un soutien psychosocial et à des informations, entre autres services.
Au Panama, par exemple, le Point de service humanitaire fournit aux migrants qui traversent le fossé de Darien les premiers secours, des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants, un soutien psychosocial, de l'eau potable, un accès aux téléphones portables et des informations sur les risques et les services qu'ils peuvent trouver au cours de leur voyage. Les personnes qui ont besoin d'un soutien sanitaire spécialisé sont orientées vers les services publics. Avec l'augmentation des flux migratoires dans la région, ce modèle continuera à sauver des vies et à réduire les souffrances.
L'IFRC et son réseau travailleront également avec les communautés d'origine, de transit et d'accueil pour traiter les problèmes liés à l'environnement, au climat et aux moyens de subsistance qui peuvent déclencher des mouvements de population.
Pour plus d'informations ou pour organiser un entretien:
AuPanama: Susana Arroyo Barrantes, [email protected]
AuPanama: Maria Langman, [email protected],+507 6550 1090
AGenèva: Jenelle Eli, [email protected],+1 202 603 6803
Notes
*Les 500 000 personnes susceptibles d'être affectées ont été estimées en tenant compte des entrées et des signalements de traversées irrégulières de juillet à décembre 2021, dans l'hypothèse d'une augmentation de 45 % (la plupart des pays enregistrent une augmentation supérieure à 100 %) et d'un total de 173 176 personnes au moins de janvier à juin 2022.
**29.2 million de dollard.
***Six au Guatemala, huit au Mexique, cinq au Honduras et un au Panama.
L'IFRC augmente l'aide en espèces aux personnes touchées par le conflit en Ukraine
Trois mois après le début du conflit en Ukraine, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ( IFRC ) a fourni une assistance financière d'un montant total de plus de 4,3 millions de francs suisses à des milliers de personnes en déplacement.
La responsable des opérations d'urgence de l'IFRC pour la réponse en Ukraine, Anne Katherine Moore, a déclaré :
"Plus le conflit se prolonge, plus les besoins deviennent importants. Le coût des produits de première nécessité, tels que les fruits et légumes frais, augmente. Des augmentations du coût du carburant et de la location d'appartements sont également signalées. Des millions de personnes ont perdu leur emploi et leurs économies s'amenuisent. Grâce à une nouvelle application mobile, nous avons pu intensifier notre soutien pour aider les personnes confrontées à ces difficultés financières."
Cette nouvelle technologie permet à l'IFRC et aux Sociétés nationales qui y répondent d'atteindre les populations à grande échelle et de fournir une aide en espècepar voie numérique. Introduite avec succès en Roumanie, l'application mobile permet aux réfugiés de s'inscrire eux-mêmes pour recevoir une assistance en ligne, ce qui leur évite de devoir payer le prix d'un voyage pour un lieu de rassemblement.
L'application sera bientôt élargie à la Pologne et à la Slovaquie, où l'aide en espèce est déjà fournie par des méthodes plus traditionnelles telles que l'enregistrement en personne, ainsi qu'à l'Ukraine et à d'autres pays voisins.
"C'est la méthode la plus rapide que nous ayons jamais utilisée pour distribuer de l'argent liquide à cette échelle. Cela pourrait changer la donne pour notre travail, non seulement dans le cadre de cette réponse, mais aussi pour les opérations futures", a poursuivi M. Moore.
L'aide en espèce est un moyen digne et efficace de soutenir les personnes touchées par le conflit, en leur permettant d'acheter des articles répondant à leurs besoins individuels, tout en soutenant l'économie locale. Elle fait partie de notre réponse intégrée et étendue de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au conflit, qui comprend également la fourniture de soins de santé, de premiers secours, d'un soutien psychosocial et la distribution de produits de première nécessité.
S'agissant des prochaines étapes, M. Moore a déclaré :
"Il n'existe pas de solution à court terme pour répondre aux besoins de plus de 14 millions de personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer. Nous savons que même si le conflit prenait fin demain, la reconstruction et le relèvement prendront des années. Les gens ont perdu leurs maisons, leurs moyens de subsistance et l'accès aux soins de santé. L'IFRC, en soutien aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge de la région, sera là pour aider les personnes maintenant, et dans les mois et les années à venir".
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Regardez: Notre réponse après 3 mois
Au cours des trois derniers mois:
Ensemble, nous avons apporté une aide vitale à plus de 2,1 millions de personnes en Ukraine et dans les pays voisins. Cela représente 1 personne sur 10 qui a dû fuir son domicile en raison du conflit.Le long des itinéraires de voyage à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ukraine, nous avons mis en place 142 points de service humanitaire dans 15 pays pour offrir aux personnes en fuite un environnement sûr. Ils y reçoivent des services essentiels comme de la nourriture, des articles d'hygiène, des couvertures, des vêtements, de l'eau, des premiers secours, un soutien psychosocial, des informations et une aide financière.
Au total, nous avons distribué 2,3 millions de kilogrammes d'aide.
71 000 volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge répondent à la crise.
IFRC president: Ethnicity and nationality should not be deciding factors in saving lives
New York / Geneva, 16 May 2022 – President of the International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies (IFRC) Francesco Rocca calls on states to step up to their responsibility to save lives, no matter where people are from, ahead of the first review of the Global Compact for Migration (GCM).
Mr Rocca says: “When I was in Marrakech for the adoption of the GCM I made a statement that the world’s approach to migration is painfully broken – but that the GCM can fix it. As we begin the first review of the progress made since then, I am sad to say that this has not been the case so far. Not enough changes to policies and practices to ensure safe and dignified migration have taken place, and many more lives have been lost due to that failure to act.”
On the world’s deadliest sea migration route, the central Mediterranean, the number of deaths has in fact increased since the GCM was signed. The Ocean Viking ship, operated by SOS Mediterranée with IFRC providing humanitarian services on board, saves people in distress on this route.
“We need to carry out this work as state-coordinated search and rescue is absent in the area,” says Mr Rocca. “Our teams have already saved 1,260 people in the nine months we’ve been operating.”
The Ocean Viking is one of the 330 Humanitarian Service Points (HSPs) in 45 countries that supports the ambitions of the GCM, providing assistance and protection to people on the move irrespective of status and without fear of reprisal. The Romanian Red Cross implements HSPs in Bucharest to support people fleeing Ukraine, providing information, food, water, hygiene items and financial assistance, while the Hungarian Red Cross has been operating a HSP at the Keleti railway station 24/7 to welcome people arriving from Ukraine by train with information, food, hygiene items and baby care products.
During the COVID-19 pandemic, the Colombian Red Cross Society has implemented HSPs at the border with Venezuela, offering essential services like healthcare, while Libyan Red Crescent volunteers have provided support to migrants and displaced people, operating HSPs that provided access to information, food, and other necessities, as well as restoring family links services.
At the International Migration Review Forum (IMRF), the IFRC is calling for individual and collective efforts on search and rescue; ensuring access to essential services for migrants regardless of status; scaling up support to people affected of climate related displacement; and the inclusion of migrants in all aspects of society and decision making.
“The political, public and humanitarian response to the Ukraine crisis has shown what is possible when humanity and dignity comes first, when there is global solidarity and the will to assist and protect the most vulnerable,” says Mr Rocca. “This must be extended to everyone in need, wherever they come from. Ethnicity and nationality should not be deciding factors in saving lives.”
Listen to the recording of Francesco Rocca's press briefing at the UN in New York.
To schedule an interview or for further information:
In New York: Tommaso Della Longa, +41 79 708 4367, [email protected]
In Geneva: Anna Tuson, +41 79 895 6924, [email protected]
En route to Europe I didn’t fear death—only dying without trying
This piece was originally published in Politico, here.
I sought safety. That was my destination. I wasn’t thinking of European cities or towns. I just wanted to be safe.
That’s why I left my country. It’s why I didn’t stop in those nearby either—I had to keep moving. First through Sudan and Libya, then on a wooden boat across the Mediterranean Sea, where I was eventually picked up by a rescue ship.
More than 10 years have passed since then, and I live in Italy now. But through my work, I find myself reliving that experience over and over.
The most important part of my job is telling the people we rescue: “You are safe.” It’s as if I’m also telling their mothers, telling their brothers and sisters and all their villages too. I celebrate this moment with them; I celebrate their lives with them. Because too many others never get to hear those words.
In the last few months, we’ve seen tremendous solidarity with those fleeing the war in Ukraine; it is incredibly inspiring. Yet witnessing the overarching willingness to help victims of this crisis, while so many who flee suffering and persecution elsewhere end up at the bottom of the sea, raises the question: do human lives really carry such difference in value?
It was never my first choice to undertake such a dangerous journey to seek safety so far from home. But the lack of available legal channels to access international protection made it my only option — it was a necessity. And while states argue about migration policies and practices, for us volunteers, it is simply about saving lives and alleviating suffering.
When I left Eritrea 20 years ago, fleeing compulsory military service and forced labor programs, I didn't know where Europe was, what it was like or how to get there. It also didn’t occur to me that I was saying goodbye to my family, and my country, for the last time. Like my brothers and sisters in Ukraine today, my only concern was avoiding bullets. And I am one of the relatively few from my part of the world fortunate enough to reach a place of safety in the end.
When I was travelling through the desert in Libya, I remember seeing a group of people—women, men and children—lying crumpled on top of each other, naked. I asked the driver why they were naked, and he told me that their car had broken down and they had burned everything to try and attract attention, including their own clothes.
What is the use of clothing anyway, when one is facing death? They were just some unknown people, who came into the world naked and left naked. People so off the radar they had to burn everything in the hopes of being seen.
Still, even that was not enough.
You meet merchants of death in Libya too—those who organize the trips to leave by boat, who are your only hope of escaping that hell. When you experience how horrible life there is—the prisons, torture, gangs and slave markets—you are not afraid of death, only of dying without trying.
When I finally reached the coast and went toward the waiting boat, I could barely walk from both the fear and hope. I saw mothers throwing their children onto the boat and following after them. I did not wonder why a mother would throw her child inside this small boat. I was sure that whatever she had seen must be more terrible than the sea and its darkness.
We set out at night. Eventually, the time comes when you can’t see anyone, not even yourself, but the prayers, crying and moaning remain. At that moment, the sounds of children are the only source of certainty that you are still alive.
We were at sea like this for three days until the rescue ship found us.
One might ask why someone decides to go through all this. But just look at what is happening in the countries people are coming from: the suffering caused by conflict, hunger, poverty, climate change and many other factors that are often present in their surrounding countries too.
And those who leave don’t just do it for themselves—they’re an investment for their families and communities. One of my friends sends the money he earns back home to build a school in his village. Another one has funded access to safe water. The money that migrants around the world send home is three times more than what comes from aid.
The Ukraine crisis and the response to it have now shown us what is possible when we put humanity first, when there is global solidarity and the will to assist and protect the most vulnerable. This must be extended to everyone in need, wherever they come from.
Nobody should have to experience what I have been through—in my own country, on my migration journey or when I arrived in Europe.
Everyone deserves to hear the words, “You’re safe.”
Les survivants du navire de sauvetage Ocean Viking doivent débarquer d'urgence dans un lieu sûr.
Marseille/Genève/Budapest, 18 février 2022 - Depuis lundi 14 février, le navire Ocean Viking attend qu'on lui attribue un lieu sécurisé afin qu'il puisse débarquer les 247 personnes secourues en mer. Malgré 5 demandes auprès des autorités maritimes compétentes, le navire n'a toujours pas reçu d'instructions sur le lieu de débarquement, le mauvais temps ne manque pas d'affecter la santé des survivants à bord.
Les 247 personnes en situation de détresse ont été sauvées en mer lors de cinq opérations distinctes menées en moins de 36 heures le week-end dernier et en début de semaine par l'Ocean Viking, un navire de sauvetage affrété par l'organisation européenne de recherche et de sauvetage SOS MEDITERRANEE et exploité en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).
Michele Angioni, coordonnateur des opérations de recherche et de sauvetage pour SOS MEDITERRANEE sur l'Ocean Viking, déclare : "Nous avons effectué cinq sauvetages en moins de 36 heures il y a plusieurs jours dans les régions de recherche et de sauvetage de Malte et de Libye et n'avons reçu aucune coordination des autorités maritimes, malgré de nombreux e-mails et appels. Après ce week-end intense, nous avons traversé une tempête avec des vagues allant jusqu'à 4 mètres et des vents atteignant 30 nœuds."
Parmi les 247 personnes secourues figurent 53 mineurs non accompagnés ainsi qu'un bébé de 5 mois. Certains des survivants présentent des signes de torture, comme Amath*, 19 ans, originaire du Sénégal, qui est parti en Libye avec son frère alors qu'il n'avait que 9 ans. Amath a raconté à l'équipe qu'il a quitté le Sénégal il y a dix ans pour trouver du travail en Libye. Là-bas, il a été emprisonné dix fois, souvent battu par des gardes ou des policiers - il a des cicatrices sur tout le dos. Il a également dit qu'il avait reçu une balle dans la jambe en essayant de s'échapper.
"Après les sauvetages et une fois récupérés à bord de l'Ocean Viking, nous avons traité des cas d'inhalation de carburant, de brûlures dues au carburant et d'infections cutanées", explique Johanna Jonsdottir, infirmière de l'IFRC.
"Depuis, les survivants souffrent du mal de mer et de la déshydratation qui en découle, de maux de tête et de maux d'estomac. Nous constatons que l'état psychologique des gens s'aggrave à cause de l'impasse. Certains survivants ont des blessures anciennes, comme des brûlures, des chevilles tordues, des marques de coups de feu et souffrent de douleurs dorsales après avoir été battus", ajoute Eila Rooseli, médecin de l'IFRC.
De nombreuses personnes secourues ont expliqué aux équipes à bord que, pour elles, le seul moyen d'échapper à la Libye était de tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée centrale dans un canot pneumatique en mauvais état, alors qu'elles en connaissaient les risques.
Or, selon le droit maritime, un sauvetage n'est formellement achevé que lorsque les survivants sont débarqués dans un endroit où leur vie n'est plus menacée et où leurs besoins essentiels sont satisfaits. Trop souvent, les survivants doivent passer de longues périodes sur les navires de sauvetage avant d'être autorisés à débarquer.
"L'absence de coordination des opérations de recherche et de sauvetage (SAR Coordination) et d'un mécanisme de débarquement prévisible met en danger la vie et la santé des survivants depuis plusieurs années. Cela ne peut plus être la norme. Un navire n'est pas un endroit durable où les rescapés peuvent rester. Nous avons besoin d'un lieu sûr pour que les hommes, les femmes et les enfants puissent débarquer sans plus attendre", ajoute Michele Angioni, coordinateur de la recherche et du sauvetage.
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*Le nom a été modifié pour protéger la vie privée de la personne concernée.
Pour plus d'informations, Veuillez contacter:
A l'IFRC:
A Genève: Anna Tuson, [email protected], +41 79 895 6924
A Budapest: Hannu-Pekka Laiho, [email protected], +358 40 5257126
A Budapest: Nora Peter, [email protected], +36 70 953 7709
A SOS MEDITERRANEE:
International & Allemagne: Julia Schaefermeyer / +33 6 12 52 15 69 / [email protected]
France: Morgane Lescot / + 33 6 11 74 10 11 / [email protected]
Italie: Francesco Creazzo / +39 347 815 1131 / [email protected]
Suisse: Eva Ostendarp / +41 79 239 99 13 / [email protected] (German) and Elliot Guy / +41 782 38 74 04 / [email protected]